Une des objections que nous rencontrons vis-à-vis la fiabilité de la Bible en lien avec la transmission de ses manuscrits. En particulier, on entend parfois qu’il y a tellement d’erreurs dans le copiage et la transmission de ces manuscrits que notre Bible aujourd’hui est bien différente des documents écrits à l’origine, remplie d’erreurs et d’interprétations de scribes. Malheureusement, certains apologètes très connus diffusent aujourd’hui largement ces idées.
Voici deux citations de Bart Ehrman (Misquoting Jesus) illustrant le problème :
« Comment est-ce utile de dire que la Bible est la parole inerrante (sans erreur) de Dieu si en fait nous n’avons pas les mots que Dieu lui-même a inspirés, mais seulement les mots copiés par les scribes parfois correctement, mais parfois incorrectement ? À quoi bon dire que les originaux sont inspirés ? Nous n’avons pas les originaux. Nous n’avons que des copies remplies d’erreurs, la vaste majorité d’entre elles éloignées de plusieurs siècles des originaux et présentant des milliers de différences. » (p. 7)
« Si Dieu aurait voulu que son peuple ait ses mots, sûrement qu’il aurait miraculeusement préservé ces mots, comme il les a miraculeusement inspirés en premier lieu. Puisque ses mots n’ont pas été préservés, la conclusion semble inévitable qu’il ne s’est pas non plus donné le trouble de les inspirer. » (p. 211)
Selon Ehrman, il y a tellement de problèmes de transmission, que la Bible que nous avons aujourd’hui est pleine d’erreurs et un document humain peu fiable. Selon lui, il y a environ 400,000 de ces différences dans les manuscrits du Nouveau Testament, alors que le NT contient 138,000 mots. De tels chiffres frappent l’imagination. Mais qu’en est-il réellement ?
Voici donc trois points que nous examinerons ensemble :
- À quel point les variantes changent vraiment le message de la Bible ?
- Comment peut-on savoir si la Bible que nous avons entre nos mains est inspirée (contient les paroles de Dieu) ?
- Comment compte-t-on les différences ?
Comment compte-t-on les variantes (erreurs) dans les manuscrits ?
Nous avons aujourd’hui à notre disposition environ 5,800 manuscrits ou fragments du NT en grec, 10,000 en latin, et plus de 9,000 en autres langues anciennes.
On nous dit qu’il y a en tout plus de 400,000 erreurs ou variantes dans les manuscrits du NT, si l’on inclut aussi les traductions. Et cela alors que le NT contient 138,000 mots… il y aurait donc plus d’erreurs que de mots !
Cet argument est basé sur une logique fautive : supposons que chaque page de manuscrit que nous trouvons contient une différence par rapport au texte d’origine. Dans l’ensemble, ce manuscrit contribue à renforcir de beaucoup notre confiance dans l’exactitude du texte. Mais ce qu’Ehrman veut que l’on croie, c’est que chaque page ajoute une erreur et par conséquent réduit notre confiance.
Il est tout à fait normal qu’en présence de 10,000 manuscrits, nous ayons plus de variantes que si nous en avions 100 ! Pourtant, quel scénario est le plus susceptible de nous aider dans la reconstitution des écrits du Nouveau Testament ? Plus nous avons de copies, surtout des copies anciennes, mieux c’est. Mais plus nous avons de manuscrits, plus il y aura de variantes. C’est tout à fait normal !
Aussi, il faut aussi mettre cela en perspective avec le nombre de manuscrits que nous avons. On estime que nous avons aujourd’hui l’équivalent de 2.5 millions de pages de manuscrits. Si nous prenons ces 400,000 erreurs et que nous les répartissons par page, ça revient à une variante par 6.5 pages. Ce n’est qu’une moyenne, bien sûr, et lorsqu’on combine les différents manuscrits pour un même passage, il y aura plus de variantes, puisque les erreurs ne sont pas toutes au même endroit sur chaque manuscrit. Mais ça donne tout de même une idée de la fréquence des variantes et de la qualité des copies.
Mais même en gardant ces points en tête, le chiffre de 400,000 est franchement exagéré, et provient d’une manipulation des statistiques. Voici un exemple d’une variante et comment on peut en compter le nombre (montrer un arbre généalogique d’une variante particulière) :
(https://carm.org/illustration-bible-text-manuscript-tree-and-variant-readings)
En comptant le nombre de manuscrits avec une même variante, on arrive à un nombre très élevé, alors qu’en réalité on ne parle que d’une seule différence par rapport à l’original. Incidemment, ce n’est pas parce qu’une variante en particulier est présente en grand nombre qu’elle doit être originale. La même erreur peut avoir été copiée des milliers de fois et pourrait être majoritaire. La question est de savoir quels manuscrits sont plus fiables pour un texte donné. Voilà la tâche de ce qu’on appelle la critique textuelle.
Bref, il est presque malhonnête de parler de dizaines de milliers d’erreurs dans notre texte biblique. Cela revient à compter une même variante plusieurs fois. Il est vrai que nous n’avons plus les manuscrits originaux, mais nous avons tout de même des copies qui remontent assez tôt. Par exemple :
Manuscrit P52, possiblement le plus ancien (125-150 apr. J.-C.) Jn 18.31-33 (recto), 37-38 (verso)
Ensuite, nous avons le premier Nouveau Testament complet retrouvé (Codex Sinaiticus, Mt 6.4-32 ; 330-360 apr. J.-C.). En fait, c’était une Bible complète, mais une partie de l’AT manque. (On peut le consulter ici : http://www.codexsinaiticus.net)
(https://collidescopes.wordpress.com/2012/04/18/egypt-st-katherines-manuscripts-1/)
Pour donner une idée de ce qu’implique la production d’un tel manuscrit, on estime qu’il a fallu la peau de 360 veaux pour préparer suffisamment de parchemin pour tout ce livre. Avec le salaire du scribe et la qualité du travail de reliure, on estime que le coût pour produire une Bible comme ceci représente les revenus d’une vie entière !
Il ne faut pas oublier que nous trouvons encore des manuscrits aujourd’hui. En 2008, on a trouvé 17 manuscrits totalement inconnus auparavant en Albanie. En 2012, certains disent avoir découvert des fragments de l’Évangile de Marc dans un masque de momie. On se servait de vieux papiers (ici des pages du NT) pour faire ces masques. Quand le masque a été découvert, on s’est rendu compte en le regardant sous certains angles, qu’il était fait de manuscrits anciens. Certains disent que ces fragments remontent au premier siècle (90 av. J.-C.), mais ces textes n’ont pas encore été rendus disponibles pour examen.
La réalité est qu’une grande partie des manuscrits qui ont été retrouvés viennent en fait de cimetières à manuscrits. Cela explique en partie pourquoi ils contiennent plusieurs imperfections : ils n’étaient pas les documents en circulation, mais ceux qu’on avait retirés parce que justement on y avait fait des erreurs de copiage !
C’est un heureux problème pour nous, mais cela mène tout de même à la question : si ces documents contiennent tout de même certaines erreurs
Comment peut-on savoir si la Bible que nous avons entre nos mains est inspirée ?
Notre confession de foi dit : « Bible : nous croyons que la Bible est la parole de Dieu complète ; que les soixante-six (66) livres, tels qu’ils ont été écrits à l’origine, comprenant l’Ancien et le Nouveau Testament, furent inspirés verbalement par l’Esprit de Dieu et furent entièrement libres d’erreurs, que la Bible est l’autorité finale en toute matière de foi et de pratique, et la vraie base de l’unité chrétienne. »
La question d’Ehrman est la suivante : à quoi sert la doctrine de l’inspiration des Écritures si les documents que nous avons à notre disposition sont remplis d’erreurs ? Le texte entre nos mains ne contiendrait plus toutes les paroles qui ont été inspirées.
Le problème avec cette objection est qu’on associe l’inspiration à des documents/manuscrits particuliers et non les paroles d’une personne. Les manuscrits sont un support qui sert à y écrire des paroles. Ils n’ont aucune caractéristique spéciale en eux-mêmes. Les paroles qu’ils contiennent sont inspirées. C’est pour cela que si nous pouvons reconstituer les paroles telles qu’elles furent écrites à l’origine avec un certain degré de confiance, nous avons toujours à notre disposition les paroles inspirées de Dieu, même si nous n’avons plus les documents originaux.
La meilleure manière d’expliquer cette distinction est par une analogie. Je vais vous raconter une petite histoire…
Supposons que Jean-Pierre compose un poème, comme il le fait parfois pour l’anniversaire de Marilyne. C’est un chef d’œuvre qu’elle conserve précieusement parce qu’il a beaucoup de valeur. Lors de son anniversaire, ses frères et sœurs l’ont entendu être lu et certains aimeraient en avoir une copie. Comme nous ne sommes pas à l’ère de l’ordinateur ou de la photocopie, Marilyne en fait cinq copies à la main, qu’elle donne à ses frères et sœurs.
En les copiant, elle oublie un mot ici, fait une faute d’orthographe là, oublie un point de ponctuation dans le troisième document. Malgré tout, est-ce que les enfants ont les paroles de leur père ? On peut dire cela, oui.
C’est ici qu’il faut garder en tête que lorsqu’on parle d’inspiration de la Bible, on ne parle pas d’un manuscrit ou d’un document en particulier qui est inspiré. Ma Bible (en tant que reliure, papier et encre) n’est pas plus inspirée par Dieu qu’un roman best-seller. Ce qui est inspiré, ce sont les paroles de Dieu qui y sont inscrites.
Longtemps après, le poème est devenu légendaire dans la famille, et les parents aimeraient le transmettre à leurs enfants. Plusieurs d’entre eux entreprennent alors d’en faire des copies qu’elles remettent à leurs enfants. Lorsque Sylvie fait la copie, elle remarque que son père avait une drôle de manière d’épeler certains mots. Elle change alors l’épellation de ces mots pour que ce soit conforme au bon français. Christine, elle trouve qu’un certain mot n’est pas à sa place. Elle se dit que peut-être que Marilyne s’est trompée en copiant le poème, alors elle change ce mot pour ce qu’elle pense qui doit être là. David en copiant son poème travaille rapidement et saute une ligne complète sans s’en rendre compte.
Voilà ce qui arrive inévitablement à force de copier à la main et qu’on n’a pas l’original sous la main.
Après quelques temps encore, Marilyne perd sa copie, l’original lors d’un déménagement. Il est introuvable. Quoi faire alors ? A-t-elle perdu à toujours les paroles de son père ?
Elle visite sa famille pour trouver des copies du poème et le récupérer. Mais voilà, elle réussit à seulement rassembler quatre copies qui ont été conservées après tout ce temps et qui présentent toutes des différences. Mais à force de les comparer, d’établir lesquelles sont plus anciennes, elle réussit à éliminer avec confiance la plupart des variantes qui ont été insérées.
Au final, est-ce qu’elle a sous la main les paroles de son père ? Oui, elle peut être sûre qu’elle a pratiquement les mêmes paroles que sur l’original.
C’est ainsi pour nous aujourd’hui. Nous n’avons plus les manuscrits originaux. Le portrait que je viens de vous brosser est tout de même plus simple que la situation des manuscrits bibliques, où nous avons des milliers de copies et fragments, et où il n’est pas toujours évident de savoir comment les copies sont reliées entre elles. Laquelle est la plus ancienne, laquelle est la plus fiable ? Ce sont des questions que les spécialistes continuent à débattre. Mais il y a tellement de copies, de citations, de traductions de copies, très proche de l’époque des originaux qu’il est possible de reconstituer avec un très haut niveau de confiance les paroles que Dieu a inspiré.
Parenthèse : Et nos traductions
Supposons maintenant que Marilyne a une amie qui parle seulement l’anglais et qui aimerait pouvoir avoir une traduction de ce poème légendaire… Marilyne, qui est une traductrice compétente, entreprend alors une traduction vers l’anglais et la remet à son amie. Est-ce que cette amie a les paroles de Jean-Pierre ? Dans une certaine mesure oui. Elle n’a pas besoin d’apprendre le français pour avoir une bonne idée de ce que Jean-Pierre voulait communiquer par son poème. C’est certain qu’aucune traduction n’est parfaite, et que les traducteurs doivent constamment faire des choix. Les équivalences de mots d’une langue à l’autre ne sont pas toujours parfaites, mais on peut quand même arriver à communiquer le message d’origine avec un haut degré de fiabilité.
Il en est de même pour nos traductions. Elles ne sont pas parfaites, mais nous communiquent quand même le message des paroles inspirées de Dieu. Remarquons aussi que c’est pour cela qu’il sera nécessaire à certains moments de retourner aux paroles dans la langue originale pour confirmer le sens de tel ou tel passage. Nous avons aussi le luxe d’avoir un grand nombre de traductions à notre disposition, toutes faites par des gens compétents, mais de diverses périodes, arrière-plans, et principes de traduction. Si nous ne connaissons pas les langues originales, nous pouvons tout de même comparer les différentes traductions pour nous éclairer. L’idée n’est pas de trouver un sens qui me plaît davantage, mais plutôt de chercher à mieux comprendre le sens des paroles de Dieu.
Pour revenir à la question de l’inspiration divine des Écritures, nous ne savons pas pourquoi Dieu n’a pas permis que les documents originaux survivent. Mais finalement, cela ne fait pas une grande différence en ce qui concerne la question de l’inspiration divine. Dans 99.5 % du NT, nous pouvons avoir la certitude que nous avons les paroles que Dieu a inspirées. Même si nous n’avons pas les documents originaux, nous pouvons être sûrs que nous avons toujours les paroles de Dieu, et que ces paroles sont, comme la Bible nous l’enseigne, inspirées par lui. Raison de plus de les étudier et de les porter dans nos cœurs.
Pourquoi Dieu n’a-t-il pas voulu que nous ayons la certitude sur ce 0.5 % qui reste ? Je crois qu’il faut garder cette question en perspective :
Ce que nous savons, c’est que la Parole de Dieu, même incomplète, même en traduction, possède une grande puissance et continue à transformer des vies aujourd’hui. Après tout, plusieurs de ceux qui nous ont précédés n’avaient pas toute la Bible à leur disposition, s’ils en avaient une dans leur langue. Ils avaient souvent des traductions ou des manuscrits inférieurs à ce que nous avons aujourd’hui. Pourtant, cela n’a pas empêché Dieu d’agir en eux et au travers d’eux.
On peut spéculer que dans sa providence, Dieu a peut-être voulu qu’il en soit ainsi pour que l’attention ne soit pas indûment portée sur les manuscrits originaux en tant que tels (qui auraient probablement été vénérés) au lieu du message qu’ils contiennent.
Nous n’avons peut-être pas la certitude pour chaque mot : les différences et les incertitudes sont minimes, mais elles existent. La question qui reste à déterminer est de savoir si ces différences changent vraiment le message de la Bible.
À quel point les variantes changent vraiment le message de la Bible ?
Nous ne pouvons pas traiter cette question de manière exhaustive. Ici, j’aimerais simplement vous donner une petite idée du type de variantes dont on parle, et jusqu’à quel point cela affecte le message du Nouveau Testament.
Variante du premier verset de Marc :
Ἀρχὴ τοῦ εὐαγγελίου Ἰησοῦ Χριστοῦ [υἱοῦ θεοῦ].
Arké tou euangeliou Iesou Christou [huiou Théou].
Commencement de l’Évangile de Jésus-Christ [Fils de Dieu] (Colombe).
Les mots à l’intérieur des blocs manquent dans certains des plus anciens manuscrits. Il est possible que comme nous avons 6 mots ici qui se terminent de la même manière, qu’un scribe aurait pu perdre sa place et omettre les deux derniers mots. Aussi, nous savons que les scribes avaient tendance à allonger les titres des livres, comme c’est le cas ici. Donc, malgré que la plupart des manuscrits contiennent « Fils de Dieu », souvent il y aura une petite note dans nos Bibles pour indiquer qu’un petit doute existe à savoir si l’original contenait ces deux mots.
Est-ce que ça change quelque chose à l’enseignement de Marc au sujet de la divinité de Jésus ? Absolument pas ! Nous voyons ces mêmes mots pour décrire Jésus :
- 3.11 et 5.7 que les esprits impurs le reconnaissent comme Fils de Dieu.
- 15.39 que le centurion témoigne lors de sa mort qu’il est le Fils de Dieu.
Donc, la présence ou l’absence des mots « Fils de Dieu » en Marc 1.1 n’a aucune incidence en ce qui concerne le message de l’Évangile de Marc concernant Jésus.
Mais comme on peut argumenter de manière raisonnable en faveur de l’une ou l’autre des options comme étant originale, nos Bibles vont souvent placer une petite note à ce verset ou bien des crochets autour de ces deux mots.
Variante de 1:41
« 40Un lépreux vint à lui ; et, se jetant à genoux, il lui dit d’un ton suppliant : si tu le veux, tu peux me rendre pur. 41Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha, et dit : Je le veux, sois pur. »
Ce cas est différent en ce que nous retrouvons en quelques manuscrits seulement le verbe « se mit en colère ». Bart Ehrman fait un grand cas de ce texte en disant que la version selon laquelle Jésus se met en colère est originale et fût adoucie par la suite par des copistes qui ne trouvaient pas cette représentation de Jésus conforme à leurs croyances. C’est vrai que généralement, un copiste va faire une modification pour faciliter la lecture. Il pourrait penser que celui qui l’a précédé a fait une erreur de copie et qu’il restaure le mot d’origine.
Néanmoins, cette variante du Jésus en colère n’est habituellement pas retenue parce que :
- Les quelques manuscrits qui contiennent cette variante sont plus récents (Moyen-âge) et sont attestés que par trois manuscrits Latin anciens. (évidences externes)
- Il y a d’autres textes en Marc qui décrivent Jésus comme étant en colère (évidences internes) :
- « Alors, promenant ses regards sur eux avec indignation, et en même temps affligés de l’endurcissement de leur cœur, il dit à l’homme : Étends ta main. Il l’étendit, et sa main fut guérie. » (3.5)
- « On lui amena des petits enfants, afin qu’il les touchât. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient. Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. » (10.13-14)
Il est donc injuste de placer autant d’importance sur ce choix de mot, comme si on voulait cacher l’image d’un Jésus qui se fâche ! Pourquoi un scribe aurait volontairement modifié ce mot dans le premier chapitre et laissé les autres instances intactes ?
Pour toutes ces raisons, on traite généralement cette variante est une erreur et c’est pour cela que cette variante n’est pas indiquée dans la plupart de nos Bibles. L’argument d’Ehrman est donc grandement exagéré montre à quel point il faut creuser loin pour essayer de discréditer l’intégrité du texte du Nouveau Testament.
Les deux plus longues sections contestées sont la fin de l’Évangile de Marc (16.9-20) et l’histoire de la femme prise en délit d’adultère en Jean 7.53-8.11. Dans ces deux cas, il n’y a aucune doctrine reliée à ces textes qui soit contredite ou qui ne soit pas déjà enseignée ailleurs. Je vous invite à consulter un commentaire biblique si vous voulez en savoir davantage sur ces questions.
Conclusion
- Nous avons un nombre incomparable de manuscrits disponibles pour reconstituer les paroles de Dieu.
- Ces manuscrits nous permettent d’avoir une très grande certitude dans l’exactitude de ces paroles.
- Aucune différence n’implique de changement à l’enseignement de ces textes.
- Il est normal que la Bible soit attaquée de toutes parts
Quoi faire ?
- Remercier Dieu qu’à notre époque nous avons plus de certitude que jamais sur l’exactitude des mots de l’ensemble du Nouveau Testament. C’est un privilège immense que nous avons, plus que nos ancêtres. Si Dieu a fait de grandes choses par eux avec la Bible qu’ils avaient, combien encore plus nous pouvons nous en remettre à sa Parole aujourd’hui ?
- Considérez la responsabilité qui est la nôtre alors que nous avons à notre disposition les paroles que notre père céleste a inspirées. À quoi bon avoir les paroles de notre père si nous ne faisons que les entendre le dimanche et poser cette Bible sur une tablette ? À quoi bon savoir qu’on peut se fier au contenu de notre Bible si on ne l’étudie pas pour le mettre en application dans nos vies, dans notre église, dans notre milieu ? Certainement que Dieu n’a pas voulu, dans sa providence, que nous ayons en main le texte le plus exact en presque 2000 ans pour qu’il soit ensuite ignoré. La meilleure manière de le remercier et de traiter sa Parole avec le respect qu’elle mérite est de la prendre au sérieux dans notre manière de vivre.
« … Voici sur qui je porterai mes regards : Sur celui qui souffre et qui a l’esprit abattu, Sur celui qui craint ma parole. » (Es 66:2)
« Des princes me persécutent sans cause ; Mais mon cœur ne tremble qu’à tes paroles. » (Ps 119:161)
Pour une réponse plus détaillée à Bart Erhman (en Anglais), voir http://www.bethinking.org/is-the-bible-reliable/bart-ehrmans-misquoting-jesus-an-analysis
Pour un article en français qui décrit les grandes familles de manuscrits du NT et le travail de critique textuelle, voir http://timotheeminard.com/bible-selon-shora-kuetu-2-texte-majoritaire-question-du-texte-original-du-nouveau-testament/