Avez-vous déjà entendu la question suivante: « Si Dieu est si bon, pourquoi alors permet-il que des mauvaises choses arrivent à de bonnes personnes? » La question contient une présupposition fondamentale: l’être humain est foncièrement bon. Mais est-ce vraiment le cas? Est-ce que je peux affirmer, sans un doute, que l’être humain a un droit acquis de vivre une bonne vie, sans l’influence du mal? Le prophète Jérémie en a long à dire à ce sujet.
Au tout début du 6ième siècle av. J.C, Juda sombrait dans l’idolâtrie malgré les réformes du roi Josias. DIeu avait envoyé le prophète Nahoum quelques décennies auparavant pour ramener le peuple à une adoration singulière du Dieu Yahweh. Et lorsque Jérémie se pointe, le changement de coeur influencé par le message du prophète Nahoum commençait déjà à donner signe d’être un changement superficiel.
C’est au milieu d’une description du portrait de la personne que Dieu approuve que Jérémie déclare: « Le coeur est tortueux par dessus tout, et il est méchant: Qui peut le connaître? Moi, l’Éternel, j’éprouve le coeur, je sonde les reins, pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses oeuvres. » (Jer 17:9-10)
Deux observations s’imposent: 1) la folie du péché, et 2) la justice de Dieu comme force qui restreint le mal.
Pour revenir à notre question de départ, « Pourquoi Dieu permet-il que des mauvaises choses arrivent à de bonnes personnes? » …il serait bon pour nous de considérer si Dieu a besoin de permettre quoi que ce soit ou si il restreint le mal qui existe déjà. Je suis toujours fasciné par le raisonnement unilatéral qui se cache en arrière de la question. Dieu a-t-il besoin de faire en sorte que le mal puisse arriver à un individu? « Non! » Le mal existe déjà! A-t-on besoin d’apprendre à un enfant comment mentir? « Non! » Il le sait déjà! Qui lui a apprit une telle chose? La réponse nous revient, « Son propre coeur! »
La vraie question devrait être, « Puisque le coeur de l’homme a un penchant pour faire ce qui est mal, comment se fait-il que Dieu restreint le mal dans ce monde afin de permettre que des bonnes choses nous arrivent?! » La réponse à cette question se trouve dans une compréhension biblique de la justice de Dieu.
La folie du péché
Qu’est ce qui motive un individu à tourner sa vie à l’envers, à briser ses relations familiales, et accepter de vivre comme un mendiant pour boire encore une goutte d’alcool? Nos villes sont parsemées d’illustrations ambulantes de ce qui arrive lorsque nous donnons libre court à nos coeurs de faire ce qu’ils veulent. Et avec la plupart des personnes que j’ai rencontré dans cet état, un point en commun est leur conclusion qu’il n’ont pas su trouver l’espoir nécessaire pour combler leur ‘mal de coeur’ spirituel. En fait, un tel cheminement nous illustre bien la relation entre le péché est la folie du coeur de l’homme.
1. La folie du péché est motivée par l’idolâtrie.
On n’a pas besoin d’aller très loin dans notre réflexion pour conclure qu’à l’autre bout du péché se trouve l’idolâtrie. Est-ce que cela te surprend? Penses-y. Le mot est peut-être désuet, mais le concept est bien à jour à notre époque. N’est ce pas le « moi » (c.a.d. l’égo) qui domine lorsque je commets le mal? Et si on prenait le temps de lire les chapitres avant ch.17, on se rendrait compte que l’égocentrisme de Juda est bien en évidence. On lit par exemple dans Jer 16:10-12, « …Quel péché avons-nous commis contre l’Éternel notre Dieu? » Auquel Dieu répond, « …vos pères m’ont abandonnés …ils sont allés après d’autres dieux …vous suivez chacun les penchants de votre mauvais coeur, pour ne point m’écouter. »
C’est quoi l’idolâtrie? (Considérons un passage clé dans Romains chapitre 1.)
Ne pas refléter fidèlement la nature de Dieu (Rom 1:23)
Adorer la créature au lieu du Créateur (Rom 1:25)
En fin de compte, c’est se donner le droit sur ce que Dieu se réserve.
Proverbes 28:26 nous dit, « Celui qui a confiance dans son propre coeur est un insensé, mais celui qui marche dans la sagesse sera sauvé. »
Pour aller un peu plus loin avec la définition on peut conclure que « l’idolâtrie est faire ce qu’on veut sans tenir compte de Dieu. »
Les conséquences de l’idolâtrie. (Jacques 1:14-15)
L’idolâtrie nous fait croire que nous sommes en contrôle quand en fait, nous sommes sous l’emprise de nos passions destructrices.
Jérémie 10:15 nous rappelle que l’idolâtrie est aussi une motivation centrée sur nous-même, et qu’à cause de cet égocentrisme, l’idolâtrie nous rend incapable de faire ce qui est bien pour autrui.
« Mais, on n’adore pas des idoles au 21ième siècle!!! » Ah oui, vraiment? Considère un moment tout ce qui est rattaché au « moi » aujourd’hui, et je pense que nous serons d’accord que le culte du « moi » aux dépends de la place que nous devrions accorder au Créateur de l’univers est bel et bien enraciner dans notre culture québécoise de ces temps-ci. Que ce soit la soif de posséder encore plus de choses, notre endettement, nos relations de couples brisés, nos abus de nos enfants, notre manque de courtoisie, …l’égocentrisme révèle que nous n’avons pas de gène à mettre en évidence la place d’honneur que nous réservons à l’adoration du « moi. »
2. Le péché est de la folie quand on considères les conséquences du péché dans nos vies.
Quelques observations s’imposent. Le péché…
…précipite la mort et non la vie (Rom 3:26)
…endurcit le coeur (Héb 3:13)
…me pousse à une conduite qui est contre nature (Rom 1:28)
…fausse mon raisonnement en me faisant moquer se qui est sage et bon (Prov 24:9)
3. Le péché est aussi une folie à cause de la jalousie de Dieu pour son peuple.
On lit dans Jérémie 11:8 par exemple, » Ils n’ont pas écouté, non, ils n’ont pas prêté l’oreille, mais chacun s’est conduit selon les penchants de son coeur mauvais. Alors j’ai fait venir contre eux tous les maux dont il est question dans l’alliance à laquelle je leur avais commandé d’obéir, puisqu’ils ne l’ont pas appliquée. »
Puisque la folie du péché a de telles conséquences dans ma vie, il serait à mon avantage de considérer quel recourt est à ma disposition pour contrer les effets néfastes du mal dans ma vie. C’est ici que la justice de Dieu prend tout son sens. Car, dans sa sagesse, Dieu ne nous a pas laissé « vagabonder » le parcours de nos vies sans espoir. Sa justice fait en sorte que le mal est restreint dans nos vies. Car, si le mal ne serait pas restreint, nos vies, voir mêmes, nos sociétés sombreraient dans le désespoir est l’anarchie totale.
La justice de Dieu comme force qui restreint le péché.
C’est Dieu qui mit en place les conséquences du péché dans le monde. Attention, Dieu n’est pas l’auteur du mal. Mais il est bien l’auteur des conséquences du mal …à cause de sa justice. Dans l’hébreu biblique, le mot traduit par « justice » est tsedaqa. Ce qui veut dire, « un comportement sans reproches, impartial, intégrité. »
Si on garde le sens original du mot « juste » on pourrait dire que l’homme juste est celui dont le fruit de ses actions démontre un comportement auquel Dieu s’attend en réponse à ses commandements. En d’autres mots, celui qui est juste est celui qui obéi à ce que Dieu ordonne et le fruit de son obéissance fait en sorte qu’il est juste.
L’Ancien Testament est rempli de références à propos de l’homme juste.
– la justice donne espoir à ceux qui craignent Dieu (Jer 17:12-13; cf. Ps 94:11-15)
– la justice de Dieu nous révèle plus précisément la nature de Dieu (Jer 16:21)
– la justice de Dieu limite le mal …avec Juda, Dieu se garde « un reste » même si Juda fut exilé en Babylone.
Avec Noé par exemple, la justice de Dieu fit en sorte que pas tous soient détruits par le grand déluge (Gen 6:5-8)
Michée 6:8 nous rappelle de ce que Dieu s’attend de nous pour marcher d’une manière qui met en évidence sa justice dans nos vies. En fin de compte, la justice de Dieu est ce qui est produit dans la pratique de l’obéissance à Dieu.
Mais comment faire ce qui est juste si mon coeur est voué au mal comme le dit Jérémie? La réponse est simple à dire, mais difficile à mettre en pratique car elle demande de moi une soumission à ce que Dieu a déjà fait pour moi. Et cela me demande de sacrifié mon « égo » au pied de la croix du calvaire. Ce que je ne pouvais pas faire, Dieu l’a fait pour moi par l’entremise de son Fils Jésus Christ. Lui qui était juste est devenu la folie du péché à ma place. Jésus échangea sa justice pour ma folie. Et lorsqu’il mourut sur la croix, il satisfais la justice de Dieu …ce qui a pour effet de restreindre le mal dans ma vie et me libérant du pouvoir du péché dans ma vie.
La question devant toi est la suivante: « Est-ce que tu vas continuer à te confier dans l’adoration de ton « égo » ou vas-tu à la place céder ton « égo » à Jésus Christ sur la croix afin de recevoir de lui sa justice? et d’être déclaré juste? Ceci s’accomplit par la foi dans ce Jésus a fait sur la croix et enseigné pendant son temps sur cette terre. Il ne te reste qu’à rechercher cette assurance auprès de lui au travers de la repentance. Alors, tu seras comme l’arbre dont Jérémie parle dans 17:5-8 …qui porte son fruit même dans la saison sèche.
Est-ce que ton espérance est dans l’Éternel?
-dans tes décisions
-dans tes besoins
-dans tes défis
-dans tes succès
-dans tes joies
La preuve que tu te confies en Dieu et que tu lui accorde une adoration singulière sera révélée par ta reconnaissance envers Dieu dans ta vie, une reconnaissance qui devient ta motivation pour lui obéir et pour lui accorder une adoration singulière en paroles et en gestes.