Lors d’une conférence qui regroupait des pasteurs de l’association des églises baptistes évangéliques au Québec, le prédicateur principal, Mike Bullmore, partagea avec l’auditoire quatre convictions essentielles qu’un prédicateur doit avoir envers la Bible (la Parole de Dieu). Ces quatre convictions sont nécessaires pour accomplir fidèlement le ministère d’enseignement dans l’Église. En voici un résumé.
Ces 4 convictions doivent être des convictions profondes. Elles ne sont pas optionnelles car elles sont aussi les raisons pourquoi l’on prêche la Parole de Dieu.
1. Les Saintes Écritures sont « soufflées de Dieu »
Ce premier point est fondamental aux autres qui vont suivre, donc il y a beaucoup que nous pouvons dire à son sujet. Théologiquement on parle du fait que les Saintes Écritures sont la Parole de Dieu parce qu’elles sont inspirées de Dieu, et qu’elles sont les paroles de Dieu communiquées à nous. Nous parlons d’une révélation spéciale qui se distingue de la révélation générale que l’on peut obtenir en observant la création, là où certains aspects de la nature de Dieu nous sont révélés. (voir Romains 1.20-21)
La révélation spéciale qu’est la Parole de Dieu nous informe sur la pensée de Dieu concernant l’être humain et comment celui peut être réconcilié avec Dieu, choses que nous ne pouvons pas connaître simplement en observant la création. C’est d’ailleurs cette conviction qui contraste la manière que les prophètes de l’AT décrivaient le Dieu d’Israël en rapport avec les idoles païennes. Les idoles ne pouvaient pas parler. Elle n’étaient pas vivantes. Tandis que l’Éternel donnait sa parole. Le terme qui revient souvent étant, « Voici ce que dit l’Éternel… »
L’application pratique concernant la conviction que les Saintes Écritures sont inspirées (soufflées) par Dieu est que la forme de prédication que nous devons prôner comme prédicateurs dans nos églises est la prédication par exposition du texte. L’exposition du texte permet que la Parole de Dieu soit transmise aussi fidèlement que possible au peuple de Dieu. Cela demande un engagement sérieux de la part du prédicateur d’exposer le contenu et l’intention du texte pour l’assemblée. Celui qui prêche n’est donc pas libre de se servir du texte pour ses fins personnelles ou pour avancer un « dada » théologique. Nombreuses sont les possibilités d’essayer de satisfaire un besoin pastoral en utilisant le mauvais texte. Il est donc important que le prédicateur fasse preuve d’intégrité vis-à-vis du texte.
« Ne te lasse pas de prêcher le texte fidèlement en cherchant à comprendre ce que la Parole de Dieu est en train de dire. Pour t’aider à le faire, imagine Christ se tient derrière les pages des Saintes Écritures et considère si son expression t’est favorable ou non. Après tout, c’est de lui que cela parle en fin de compte. C’est bien sa parole après tout. De plus, imagine que lorsque tu prêches (et lorsque tu te prépares à prêcher) que Christ est assis dans l’audience à laquelle tu t’adresses. Est-il en train d’approuver ce que tu enseignes? »
Le plus grand compliment qu’un prédicateur de la Parole de Dieu peut recevoir de quelqu’un qui l’écoute est le suivant : « Dieu m’a parlé au travers de ton exposition de sa Parole. »
2. La perspicacité (la clarté) des Saintes Écritures
Il y a une façon « correcte » de comprendre et de traiter la Parole de Dieu. Ceci touche le domaine de l’interprétation. La parole de Dieu communique des affirmations précises au sujet de sa nature, ses oeuvres dans l’histoire et de son conseil. Tout cela se fait dans un contexte qui ajoute des précisions sur l’intention de ce qui est révélé et de la manière que nous devons comprendre ce qui est dit par Dieu. C’est pour cela que le prédicateur doit faire un travail nécessaire (voir même ardu à certains endroits) pour arriver à saisir le sens de ce qui est écrit dans la Parole de Dieu.
Un bon exemple de se travaille est évident dans Néhémie 8.8 où il l’on trouve le peuple d’Israël rassemblé pour écouter la lecture de la loi de Dieu qui venait d’être récemment découvert dans le temple rebâtit à Jérusalem après quelques générations dans l’oubli. La tâche de Néhémie était particulière étant donné que le peuple devant lui n’était pas instruit dans la loi de Dieu. Considérons attentivement le processus de « prédication » qui est décrit dans ce coup d’oeil sur la scène devant nous.
« 8Ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu, et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu’ils avaient lu. »
Parce que la Parole de Dieu est claire en elle-même, le prédicateur peut se rassurer qu’elle accomplira le travail de se rendre applicable dans la vie des auditeurs. Le travail du prédicateur, dans ce sens, est d’aider les auditeurs à tout simplement en saisir le sens qui se dégage du texte lui-même.
3. La « rentabilité » de la Parole de Dieu
Cette troisième conviction sort du passage de 2Tim 3.16-17 où nous lisons que toute Écriture est « …utile pour enseigner, convaincre, corriger, pour instruire dans la justice… »
La Parole de Dieu parle directement au coeur de chaque personne qui écoute. Parce qu’elle vient de Dieu et que nous sommes créés à l’image de Dieu, la Parole de Dieu fait un résonnement comme la note sur un diapason. La conscience et le coeur de l’être humain résonnent en quelque sorte devant l’écoute de la Parole de Dieu par le simple fait que nous sommes faits à son image. La Parole de Dieu est un reflet de la gloire de Dieu. Elle communique cette gloire au travers de son écriture.
C’est donc pour cette raison que le prédicateur doit laisser la Parole de Dieu déterminer l’agenda de son enseignement. Faire autrement serait de priver l’auditeur d’être exposé à la gloire de Dieu. La Parole de Dieu est profitable de par ses conseils, ses exhortations, ses promesses pour édifier l’auditeur en vue de ressembler à Jésus-Christ.
4. L’Efficacité de la Parole de Dieu
Bon nombre de personnes sont venues à reconnaître en Jésus-Christ leur Seigneur et leur Sauveur simplement en lisant la Bible. Comment? Ils ont gouté à la gloire de Dieu au travers de la découverte de sa Parole parce que la Parole de Dieu est efficace. Elle ne retourne pas d’où elle est venue sans avoir accompli la raison pour laquelle elle fut déployée. Dans Hébreux 4.12, nous apprenons que la Parole de Dieu est plus tranchante qu’une épée à double tranchant. Elle est capable de faire la part entre l’âme et l’esprit d’une personne. L’exemple concret qui nous est donné dans le même passage est une épée qui est assez aiguisée pour être capable de séparer les jointures de la moelle. La Parole de Dieu est donc efficace. Elle accomplit le but pour lequel est fut donnée.
C’est justement cet aspect qui permet au prédicateur fidèle de résister à la tentation d’embellir ou de trouver des astuces pour rendre la Parole de Dieu plus acceptable. L’apôtre Paul avait compris ce principe quand il écrit à l’église de Corinthe…
« C’est pourquoi, ayant ce ministère, selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage. 2Nous rejetons les choses honteuses qui se font en secret, nous n’avons point une conduite astucieuse, et nous n’altérons point la parole de Dieu. Mais, en publiant la vérité, nous nous recommandons à toute conscience d’homme devant Dieu. » (2Cor 4.1-2)
La Parole de Dieu est donc capable de se tenir debout dans la prédication par ses propres mérites. Cette réalisation libère le prédicateur d’essayer de trouver des moyens de rendre la Parole plus acceptable tout en lui mettant un fardeau particulier d’enseigner la Parole de Dieu fidèlement dans son contexte. Laissons à Dieu le soin d’appliquer sa Parole aux consciences de ceux qui l’écoutent et qui lui appartiennent.