Basé en partie sur le livre Opening Up Proverbs (Jim Newheiser, Day One Publications, 2008)
(Partie 1 de 3)
Est-ce que l’acquisition de la richesse est une bonne chose ou une mauvaise chose ? Nous savons instinctivement que la richesse ne garantit pas le bonheur même si nous espérons souvent que cela soit le cas. La richesse est pourtant synonyme d’un bon nombre d’avantages qui nous offrent une meilleure qualité de vie. La richesse élargit l’horizon de nos possibilités et aplanit bien des sentiers qui s’offrent à nous. Il n’est donc pas surprenant de constater que Proverbes loue celui qui sait acquérir la richesse. Le sage est celui ou celle qui comprend comment acquérir la richesse de façon à honorer la providence de l’Éternel.
Nous allons donc regarder trois principes que la sagesse de l’Éternel nous appelle à mettre en pratique pour avoir du succès financier qui tient compte de la sagesse de l’Éternel. Nous commencerons par le premier appel de la sagesse : acquérir.
Contexte pour l’application de Proverbes
Le livre de Proverbes est rempli de citations qui nous enseignent comment être sage dans cette vie selon les principes du Créateur, l’Éternel. Deux défis se présentent à nous lorsque nous étudions le livre des Proverbes. Dans un premier temps, il s’agit d’un appel à la bénédiction sous l’Ancienne Alliance qui privilégie le respect de la loi pour obtenir la faveur de l’Éternel. Dans un deuxième temps, le Nouveau Testament nous enseigne que la faveur de l’Éternel est une bénédiction que nous ne pouvons pas mériter. Il serait donc prudent pour nous de ne pas perdre de vue la nouvelle alliance que nous annonce l’Évangile. Ceci ne rend pas nul les principes de la sagesse dans Proverbes. Il nous faut cependant ajouter une précision quant à l’application des principes de la sagesse en reconnaissant que le but de la sagesse est de se tourner vers Jésus-Christ par crainte pour l’Éternel.
7 La crainte de l’Éternel est le commencement de la science ; Les insensés méprisent la sagesse et l’instruction. (Prov 1.7)
Le livre de Proverbes n’est pas non plus un livre de formules magiques pour profiter du succès dans la vie. Bon nombre de gens qui ont fait ce qui était sage ont quand même à certains moments expérimenté la perte, l’épreuve, la disette. Il faut donc comprendre que les principes que l’on retrouve dans le livre de Proverbes sont des principes qui reflètent l’idéal de Dieu pour sa création. Ceci n’empêche aucunement que Dieu choisisse d’intervenir dans la vie d’un particulier selon une sagesse qui concerne son plan rédempteur dans l’histoire. C’est ici que nous reconnaissons que la sagesse de Dieu nous dépasse et nous invite à nous appuyer sur la providence et la souveraineté de Dieu par la foi.
20Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? 21Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. (1 Corinthiens 1.20-21)
Ceci dit, les principes que nous allons découvrir dans Proverbes doivent être interprétés comme étant des principes guides pour ce qui devrait être chose courante dans nos vies. Celui qui suit ces principes sera, de façon générale, béni. Sa vie sera épanouie selon la perspective que Dieu lui accorde sur ses circonstances.
Le but de Proverbes
Le livre de Proverbes n’est pas juste une collection de bonnes suggestions. Il nous enseigne sur qui est Dieu et comment Il agit. Le livre de Proverbes ne se contente pas de nous faire la morale. Il nous lance aussi l’invitation à saisir « la vie abondante » selon les principes du Dieu-Créateur. Le message principal qui en découle est que le monde est ordonné selon les principes d’un Dieu créateur qui est différent de nous. L’Éternel est tout puissant. Il est omniscient. Il est parfaitement juste. Dieu n’est pas comme nous. Il est donc plus fort que nous. Il sait plus que nous. Il est plus bon/juste que nous.
Quelle est ta réaction vis-à-vis de cette description de Dieu ? La question ultime que nous pose le livre de Proverbes est la suivante : « Choisiras-tu d’être sage ou d’être insensé ? »
Proverbes t’appelle à être sage et…
- à comprendre que tu n’es pas sage de nature. (Prov 20.9)
- à te détourner de la folie du péché (1.20-23)
- à être réconcilié avec l’Éternel (28.13)
Le thème de la richesse dans Proverbes
- La richesse peut te faire de nouveaux amis, te protéger des calamités, plus d’opportunités, t’aider à accomplir tes responsabilités, etc.
- la richesse est aussi dangereuse car elle peut te donner l’illusion de sécurité et de bonheur.
- Acquérir l’argent n’est pas plus important que d’acquérir la sagesse.
- La richesse ne satisfait pas certains désirs, nous avons donc besoin d’apprendre le contentement.
La question principale qui semble se poser devant nous est donc : comment être sage avec la richesse ? Mais lorsque nous regardons plus attentivement de quoi il s’agit, nous réalisons que le but de la sagesse est de connaître l’Éternel. Il est question d’une relation entre celui qui est sage et le Dieu qui l’appel à être sage en se tournant vers le Dieu créateur. La vraie question est donc, « Comment Proverbes m’appelle à gérer la richesse pour mieux connaître (expérimenter) l’Éternel ? »
Principe no.1 : travaille fort
Cela peut paraître simpliste, mais Proverbes mise beaucoup sur l’importance du travail chez l’être humain. Proverbes fait référence ici l’ordre créationnel établit par Dieu dès la fondation du monde.
28 Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. (Genèse 1.28)
Certes, nous ne parlons pas d’acquérir de la richesse, mais il existe quand même un lien incontournable entre le travail et la prospérité qui en découle. Ce principe survit même après la chute de nos premiers ancêtres. Sauf qu’il ne subsiste pas sans peine. Le travail sera maintenant une chose pénible et de façon générale, la prospérité sera une chose plus difficile à atteindre.
17 Il dit à l’homme : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, 18 il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. 19 C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. (Genèse 3.17-19)
Nous retrouvons donc dans Proverbes un principe bien ancré qui affirme que le travail, même s’il est pénible, est accompagné d’une bénédiction. Celui-ci amène typiquement celui qui est sage à acquérir de la richesse.
- fais bon usage des ressources à ta portée (10.4-5 ; 6.6-11)
- ne recherche pas la prospérité facile (28.19)
- planifie soigneusement tes investissements (Prov 24.27)
Principe no 2 : attention à ton intégrité
Il nous manque de la place pour établir une liste exhaustive de toutes les références à la manière intègre d’acquérir des richesses dans Proverbes. Nous pouvons néanmoins regrouper plusieurs entêtes générales qui sauront donner au lecteur averti des principes de base pour son éthique personnelle dans l’acquisition de richesses.
- l’affection pour l’argent (11.28 ; 28.20, 22)
- la double mesure (20.10)
- tromperie (21.6) ; la ruse (20.14)
- profiter du pauvre ou du faible (22.16)
- stocker dans l’espoir d’influencer (11.26)
- Dieu aura le dernier mot (20.17)
Mise en situation : la loterie
Est-ce que la sagesse de Proverbes peut me donner une direction à suivre en ce qui concerne les jeux de loterie ? C’est une question qui revient souvent lors de conversations sur l’argent. C’est peut-être parce que la Bible ne semble pas en faire référence explicitement. C’est ici que les principes du livre de Proverbes peuvent nous être grandement utiles pour trouver une direction sage qui recherche la bénédiction générale de l’Éternel.
La loterie est bien établie dans notre culture comme étant un moyen de financer des projets communs qui sont généralement dans le bon intérêt de la collectivité sociale. Ce qui vient tacher le portrait est le fait que la loterie est aussi la cause de beaucoup de pauvreté, de tensions familiales et personnelles. La question devient controversée lorsqu’on réalise que la loterie profite à certains, mais non pas à d’autres. Il nous faut donc nous baser sur au moins deux principes qui ressortent de Proverbes.
- Décider de participer à la loterie est une décision irrationnelle. Les probabilités pour remporter un prix ne sont jamais en faveur de celui qui mise. C’est le même principe que dans les casinos. Donc, participer à la loterie sur le plan décisionnel n’est pas une décision sage. Cela est équivaut, dans la grande majorité des cas, à jeter son argent par la fenêtre. C’est pratiquement une perte assurée. La décision est donc irrationnelle. Pourquoi investir de l’argent dans quelque chose qui va me causer une perte ? Le livre de Proverbes estimerait donc que cette décision n’est pas sage et par application, c’est de la folie.
- Décider de participer à la loterie est une décision qui se base sur la perte assurée. Il n’existe que deux scénarios possibles : soit tu perds tes ressources ou tu profites de la perte des ressources des autres. D’une manière ou de l’autre, quelqu’un profite de la perte d’autrui. Cela équivaut à profiter, dans un certain sens bien sûr, du malheur des autres. On ne parle pas d’injustice puisque les joueurs consentent. Mais il n’est pas question d’injustice, mais de sagesse. Est-ce sage pour moi d’investir et d’encourager une activité qui profite sur le principe que la grande majorité des gens vont perdre ? On ne peut pas répondre dans l’affirmatif sans aussi dévoiler une motivation du cœur qui est néfaste, qui manque d’amour pour mon prochain et qui est centrée mon égo.
Conclusion
Nous prouvons donner deux applications à deux différents niveaux. Le premier tient compte seulement de l’Ancien Testament qui est le contexte littéral de Proverbes. Celui qui dirige sa vie selon la sagesse de Dieu sait acquérir la richesse. Il le fait en travaillant fort avec le but de rendre un travail excellent. Il recherche aussi une réputation d’être une personne intègre. Il veut être connu comme étant une personne qui recherche ce qui est bien et ce qui est juste selon Dieu dans l’acquisition de la richesse.
Dans la perspective du Nouveau Testament, nous avons la perspective de l’Évangile qui rajoute des vérités pas tout à fait mûres dans le livre de Proverbes. Il en est question de façon générale, mais la révélation de la grâce de Dieu en lien avec sa bénédiction n’est qu’effleurée dans les passages de la sagesse.
Le Nouveau Testament nous apprend par exemple que l’on trouve notre sécurité dans la provision du Seigneur pour la réalisation d’un travail excellent. Dieu s’est approché de nous au travers de Jésus-Christ. Ce que la loi de Dieu pouvait me montrer de façon imprécise, mais tout aussi vraie, l’Évangile me le décrit en détail avec une précision sans équivoque. Mon but dans l’acquisition de la richesse est de connaître Jésus-Christ et de le faire connaître. De plus, je m’appuie sur l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ pour poursuivre l’acquisition de la richesse d’une manière qui est intègre. C’est en Lui que je trouve la grâce afin d’agir d’une manière qui est juste à ses yeux, qui lui fait honneur, et qui reflète sa nature afin de le faire connaître et de le connaître dans ma poursuite de l’excellence.
17 Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père. (Colossiens 3.17)