La Bonne Nouvelle de l’évangile nous apprend que seulement au travers de l’œuvre et de la personne de Jésus-Christ pouvons-nous être réconciliés avec Dieu. La raison même de sa venue est explicitement reliée à sa mort à la croix à notre place pour payer la dette de notre péché.
(Lire Jean 9.39 ; 10.10 ; 12.27, 46, 47 ; 18.37) Mais qu’en est-il de notre réponse à l’œuvre de Jésus-Christ ? Lorsque nous parcourons les écrits de Jean, nous sommes peut-être surpris de constater que le salut est plutôt conditionnel. C’est ce petit mot « si » qui nous rend un peu inconfortables. Cela veut-il dire que l’œuvre de Dieu dépendrait de notre réponse ? Non. Mais notre réponse est l’évidence de l’œuvre de Dieu dans nos vies.
Un enchainement logique
Il serait sage en partant de nous assurer que nous comprenons bien ce que Jean est en train de dire. Jean décrit un enchaînement logique. C’est un peu comme décrire plusieurs aspects d’un tableau de peinture. Pour bien décrire l’œuvre, il nous faut parler de ce qui est au centre, en avant-plan. Ensuite, nous pourrions parler des détails en arrière-plan, le paysage par exemple. Nous pourrions aussi décrire la technique du pinceau et les couleurs qui sont utilisées. Toutes ces affirmations seraient vraies et compléteraient la description du tableau en question.
Jean nous décrit en quelque sorte le tableau spirituel de l’œuvre de Dieu dans la vie de ceux qu’il appelle à Lui. En d’autres mots, celui qui aime Dieu et aussi celui dans lequel réside l’Esprit de Dieu. Celui qui aime Dieu écoute, aime et reçoit la Parole de Dieu. Il est aussi celui qui persévère et qui prend à cœur les commandements de Jésus. Il est celui qui a appris à connaître Jésus-Christ de façon personnelle et intime.
« Garder » la Parole de Dieu
Le verbe « garder » est mentionné à plusieurs reprises dans l’Évangile de Jean. Mais il est associé le plus souvent avec « garder sa Parole ».
(Jn 8.51) En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.
(Jn 8.55) Pour moi, je le connais ; et, si je disais que je ne le connais pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais je le connais, et je garde sa parole.
(Jn 14.21) Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui.
(Jn 14.23-24) Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. 24 Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé.
(Jn 15.10) Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour.
(Jn 15.20) Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre.
(Jn 17.6) J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole.
Garder autre chose que la Parole de Dieu
Dans plusieurs passages, le verbe « garder » est utilisé en lien avec autre chose que la Parole de Dieu.
(Jn 2.10) et lui dit : Tout homme sert d’abord le bon vin, puis le moins bon après qu’on s’est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent.
(Jn 9.16) Sur quoi quelques-uns des pharisiens dirent : Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n’observe pas le sabbat.
(Jn 12.7) Mais Jésus dit : Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture.
(Jn 17.11-12) Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés, afin qu’ils soient un comme nous. 12 Lorsque j’étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Écriture fût accomplie.
(Jn 17.15) Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. 16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
Que veut dire « garder sa Parole » ?
Selon les passages que venons de parcourir, « garder la Parole » englobe plusieurs facettes. Nous parlons d’écouter, de prêter attention, de prendre à cœur, d’accepter, d’observer et de retenir la Parole de Dieu. Celui qui garde la Parole de Dieu est aussi celui qui l’écoute avec l’intention de vivre en fonction de ce que la Parole de Dieu enseigne. La Parole de Dieu prend donc une place prééminente dans la vie d’un enfant de Dieu. Appliquer la Parole de Dieu équivaut donc à aimer Dieu.
Dans Matthieu 7, Jésus explique clairement que ce sont ceux qui auront mis en pratique ses paroles qui entreront dans le Royaume de Dieu. (Matt 7.26) C’est dans ce même passage que Jésus explique que le chemin qui mène à la vie est étroit et qu’il y en a peu qui le trouve. (Matt 7.13-14) Et c’est aussi dans ce même chapitre que Jésus met en garde contre les faux enseignants qui ne pratiquent pas ce que Jésus enseigne de faire.
Comment reconnaît-on un faux prophète ? On regarde sa façon de vivre et le fruit de ses efforts. On ne prête pas trop attention à ses paroles avant d’avoir regardé si ça vie manifeste des caractéristiques qui sont dignes du Seigneur Jésus-Christ (Matt 7.15-20).
Le lien entre la Parole de Dieu et la présence de Dieu
Selon ces mêmes passages, c’est lorsque nous pratiquons les enseignements de Jésus que Dieu se fait connaître à nous de façon plus précise. C’est lorsque nous apprenons à connaître Dieu en pratiquant ses commandements que nous pouvons expérimenter la présence de Dieu dans nos vies. Et c’est alors que nous expérimentons ce que veut dire « demeurer en Christ ». Je ne peux donc pas dissocier la Parole de Jésus de la présence de Jésus. Négliger l’un et aussi négliger l’autre.
21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui. (Jean 14.21)
Conclusion
L’appel de l’évangile n’est pas simplement d’être d’accord avec une série d’affirmations sur la vie de Jésus ou même sur ce qu’il a enseigné. L’appel de l’évangile est une façon de vivre qui cherche à pratiquer ce que Jésus a enseigné. Et dans ce sens, connaître Dieu n’est pas non plus un sentiment vague d’avoir ressenti Dieu dans nos vies ou d’avoir compris certaines choses à son sujet.
Connaître Dieu est le résultat d’avoir passé du temps avec le Seigneur Jésus-Christ en pratiquant ses commandements au quotidien. C’est une façon de vivre qui expérimente la grâce et le pardon de Dieu d’une façon si importante que tous les aspects de ma vie en sont contaminés. Lorsque j’accepte de pratiquer les commandements de Jésus, c’est comme si Jésus et moi marchions, buvions, mangions, parlions, dormions, voyagions, servions, travaillions, jouions (etc.) ensemble. Connaître Jésus est la même chose que de demeurer avec lui.