Des larmes qui parlent.
Un enfant vient de naître, Il quitte sa mère.
Il passe d’un monde à l’autre, de l’eau à l’air
Son pleur démarre sa respiration, c’est «cool».
Avant même de parler, ses larmes coulent.
Il faudra attendre avant que sa voix résonne,
Aucune parole, pas grand mot, on s’étonne !
Il se fait pourtant comprendre, par ses gémissements.
Ils expriment un désir, un besoin, des sentiments.
C’est le pleur : j’ai faim, j’en meurs.
C’est le pleur : j’ai mal, je tire l’alarme.
C’est le pleur : Serre-moi sur ton cœur.
Je suis muet, mais je parle par mes larmes !
Devenu adulte on hésite, on évite de pleurer.
Dieu n’est certes pas insensible à nos sanglots,
De nos douleurs, le Seigneur en connait tout le lot.
Et puis que voulons-nous vraiment exprimer,
Est-ce le pleur de l’apitoiement sur soi ?
Est-ce le pleur de l’enterrement du «moi» ?
Est-ce le pleur de la vengeance, de la rage ?
Est-ce le pleur de la repentance du sage ?
Est-ce le pleur d’une lamentable révolution ?
Est-ce le pleur d’une profonde désolation ?
Ces larmes que disent-elles finalement,
Que communiquent-elles exactement ?
Notre Père les recueille toutes dans ses mains.
Il pèse, Il entend bien la voix de nos chagrins.
Très vite, Dieu répond selon notre cœur,
Dans sa grâce, il agit selon notre foi.
Et si, après tout cela, nous restons pantois,
Analysons la raison, le pourquoi de nos pleurs !
Jean-Pierre Vandevoorde 2017