Notes de prédication pour dimanche 6 décembre 2009
1 Corinthians 5 fait mention tout particulièrement de la discipline biblique au sein de l’assemblée. Nous allons considérer une perspective limitée de la discipline au travers du chapitre 5 (compte-tenu que Paul fait référence à des échanges précédents avec l’Église de Corinthe – plusieurs choses sont donc sous-entendues dans ce chapitre). Nous examinerons 1) le besoin, 2) le commandement, et 3) les limites d’une discipline biblique dans l’assemblée.
Le besoin d’une discipline biblique
lire 1 Corinthiens 5:1-2
Paul n’est pas étonné qu’il y ait le péché dans l’assemblée. Assumer autrement est mal comprendre la grâce que Dieu fait à des pécheurs d’être sauvés par la foi et non par les oeuvres. Le but de la sanctification est d’aller de « progrès » en « progrès » dans le développement de la maturité Chrétienne dans le Seigneur. Mais le péché ne sera vaincu complètement et finalement qu’après le retour et le jugement de notre Seigneur Jésus Christ. (voir Apocalypse 20:14 et 21:4)
Donc, on peut s’attendre à voir le péché dans l’assemblée. Ce qui choque l’apôtre est que l’Église ne fusse rien pour remédier à la situation. Les Corinthiens avaient interprétés les ordonnances de Paul en se séparant des impudiques en dehors de l’Église. Mais Paul les reprend plus tard dans le chapitre (v. 9-10) pour s’être séparés des gens de l’extérieur (c-à-d les non croyants) tout en laissant un frère dans l’Église avoir libre cours à son adultère avec la femme de son père. Ceci explique pourquoi Paul met le doigt sur l’orgueil des Corinthiens.
Le mot « impudicité » ou « débauche » dans certaines versions est le mot grecque porneia. En plus d’avoir une connotation sexuelle, le mot veut aussi traduire un dérèglement du dessein de Dieu pour une bonne chose. Par application, nous sommes tentés par une bonne chose qui ne peut être acquise d’une manière qui est contraire à la loi de Dieu. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de la tentation. On s’entend raisonner, « Mais comment est-ce que cela peut être si mauvais si cela me fait sentir tellement bien ? »
Paul mentionne l’orgueil de l’assemblée comme étant une cause du manque de discipline. Il est important de saisir qu’à la base de la discipline biblique se trouve la motivation de l’amour. Ceci est semblable à la dynamique qu’on retrouve chez un parent qui sent la nécessité de discipliner son enfant en vue de son épanouissement et de sa protection du danger. L’orgueil et l’amour ne peuvent co-exister ensemble.
Le commandement (et la raison pour le commandement)
Lire 1 Corinthiens 5:3-8
Comment le commandement de juger dans 1 Corinthiens 5:3-5 s’accorde-t-il avec le commandement de ne pas juger dans 1 Corinthiens 4:5 ?
« Juger » est la traduction du mot grecque kekrina qui signifie émettre une opinion, trancher sur une question. Pour répondre à la question plus haut, nous ne pouvons juger que les actes de ceux qui commettent un péché, et non les motivations du coeur. Dans 1 Corinthiens 4, Paul affirme que ses oeuvres et son ministère ne peuvent pas être jugés des hommes, mais de Dieu qui sonde son coeur.
Par exemple, Matthieu 7:1-5 et 1 Corinthiens 4:5 font tous deux référence à la motivation intérieure. Pour juger correctement de ceux-ci, quelqu’un devrait pouvoir s’insérer dans la peau de la personne et bien saisir les motivations du coeur de la personne. Puisque cela est humainement impossible, cette forme de « juger » s’appelle de la calomnie ou de la médisance. « Juger » dans ce sens est une offense coupable de péché devant Dieu et la personne offensée car on risque donner libre cours au mensonge.
Dans 1 Corinthiens 5:3-5, le commandement de « juger » fait référence à l’acte de la personne qui se dit « frère » et qui vit dans le péché sans réserves dans l’assemblée. Cette personne doit être disciplinée. Dans le cas de 1 Corinthiens 5, on discerne que le frère fautif avait été reconnu comme vivant dans le péché mais que l’Église n’en faisait aucun cas.
L’apôtre Paul ordonne que le frère vivant dans le péché soit « discipliné », séparé de l’assemblée, ex-communié. La raison ? Afin qu’il soit livrer à Satan pour la destruction de la chaire et que son âme puisse être rescapée pour son salut. (v.5)
Plusieurs observations importantes s’imposent :
a. livré à Satan pour la destruction de la chair… une formule inconnue jusqu’à présent. Nous savons de l’histoire de Job que Satan est un agent destructeur avec un pouvoir limité. Dieu est souverain et utilise les desseins de Satan pour accomplir sa bonne volonté à la toute fin. On peut débattre le terme « Satan » comme faisant l’objet de la volonté divine pour exécuter la sentence. Mais ce qui est plus utile pour nous est le fait que la discipline (l’excommunication) du coupable cherche sa restauration. On peut comprendre que le « frère » est excommunié pour qu’il ressente la souffrance d’être exclue de l’assemblée de ses frères dans le Seigneur et ressente peut-être les conséquences du péchés dans sa vie sans avoir accès à la consolation des frères et des soeurs de l’assemblée. Ceci donne libre cours à son péché, à sa réputation de pécheur non-repentant, et à la discipline naturelle des causes et effets qu’engendrent ses actes dans le monde.
b. l’image du levain… le levain dans les Écritures est souvent comparé au péché à cause du fait qu’il suffit juste d’un peu de levain pour faire lever toute la pâte. (voir Galates 5:9) L’image est celle de la Pâques que Paul utilise pour faire comprendre le but de la vie de l’Église dans le contexte d’une célébration. On ne peut pas permettre qu’un membre porte du « levain » (le péché) sans le désire aussi présent de se débarrasser du levain. Le péché est comme un cancer qui s’introduit dans le corps. Si il n’est pas enlevé, il risque de se propager et d’affecter d’autres membres. La discipline a donc aussi pour but de protéger l’assemblée, autant sa vie corporelle que sa réputation envers les gens de l’extérieur.
Les limites de la discipline dans l’Église
Lire 1 Corinthiens 5:9-13
Paul reproche à l’Église de Corinthe de s’être séparée des impudiques et de s’en avoir vantée tout en laissant aller un frère dans son péché au sein de l’assemblée. La grâce de Dieu est mal appliquée dans le cas des Corinthiens. La grâce de Dieu ne me rend pas libre de faire ce que je veux sans conséquences, mais elle me donne le pouvoir de vivre d’une manière qui glorifie le Seigneur.
a. Ne jugez pas ceux du dehors… car Dieu jugera toute chair au jour du jugement. Pour le Chrétien, il est déjà jugé et trouvé innocent seulement par la sentence mise sur Jésus Christ à sa place. Le Chrétien ne peut donc plus être jugé par Dieu car sa justice à été accomplie ! Pour celui qui ne croit pas en Jésus Christ, son jugement sera exercé au dernier jour devant Dieu qui le jugera de toutes ses oeuvres. L’Église n’a donc aucun mandat de juger ceux « du dehors. » Elle ne peut qu’annoncer la Bonne Nouvelle et appeler tout homme et femme à se repentir de son péché et de se tourner à Jésus-Christ comme seul moyen du salut.
b. Ôtez le méchant du milieu de vous… L’église a le mandat de juger ceux qui professent appartenir à Jésus Christ. Et, elle ne peut le faire qu’en jugeant les actes. Toute accusation d’une offense doit être établie sur la présence de plusieurs témoins. Le but de se jugement doit toujours viser la restauration du fautif dans l’espoir d’un accueil favorable au sein de l’assemblée.
Question pour discussion…
1. Est-ce que l’Église a un mandat pour revendiquer contre ou pour certains sujets auprès de la société ? auprès du gouvernement ? auprès d’un tribunal de justice ?
2. Paul ne semble pas donner de paramètres pour la restauration de la personne excommuniée de l’Église dans 1 Corinthiens 5. Puisque le but de la discipline de l’Église est la restauration du membre qui perpétue son péché, quelles sont les balises de repère pour savoir quand et comment restaurer un membre excommunié ?
Je pense que c’est un grand problème pour les chretiens qui negliglent la discipline au sein de l’eglise.
Le message de Paul, concerne la discipline et aussi l’orgueil, en effet, c’est par orgeuil que les membres de l’Église de Corinthe acceptent l’indiscipline de leur Église.
Paul est sévère quant aux écarts de conduite, et on peut trouver les règles de discipline dans Matthieu 18; 20 pour les membres et dans 1 Timothée 5-19-20, pour les anciens.
L’objectif de la discipline : Ramener le croyant errant – Protéger l’Église – Préserver la gloire et l’honneur de Dieu pour ce faire il faut : Ôter le mal de nos vies personnels – Ôter le mal de l’Église- Laisser à Dieu le jugement.
Justifié un jour, justifié toujours, est difficile à concilier avec « Ne jugez pas ceux du dehors… car Dieu jugera toute chair au jour du jugement ».
Ressentir le besoin de sainteté, devient difficile lorsque l’on se considère comme justes et comme exclu du jugement de Dieu pour toujours.
N’est-ce pas, parce que le pécheur n’a rien à son crédit, ni bonnes œuvres, ni sentiment d’être déjà justifié, qu’il peut s’ouvrir sans restriction à Dieu.
Jésus n’a-t-il pas assez dénoncé l’hypocrisie de l’apparence juste et la confiance que les pharisiens plaçaient dans leur propre piété?
Ecclésiaste 3.17 J’ai dit en mon cœur: Dieu jugera le juste et le méchant ; car il y a là un temps pour toute chose et pour toute œuvre.
Ce terrible constat d’Écclésiaste nous engage à continuer le travail vers la sainteté et nous donne plus de lucidité. Il nous fait comprendre l’absolue nécessité du jugement de Dieu autant pour les justes (justifiés) que pour les méchants. C’est une source de force et de patience pour tous ceux qui souffrent de l’injustice et de l’inconduite que de savoir que Dieu jufera à la fin. Il jugera le mal et sondera tous les cœurs en son temps. En attendant, comme église nous avons l’obigation de discipliner ceux du dedans afin de pouvoir les restaurer avant le jour du jugement.