Lire 2 Pierre 1-3
Nous sommes maintenant devant une nouvelle année, remplie d’un mélange d’espoir et d’incertitude. Nous ne savons pas ce que le Seigneur nous réserve. Mais nous espérons quand même profiter d’une nouvelle année sachant que le Seigneur, Lui, ne change pas. Qu’il est infiniment fidèle et qu’il est bon dans tout ce qu’il est, et tout ce qu’il fait.
C’est en pensant à l’année devant nous que je vous propose d’ouvrir vos Bibles dans 2 Pierre. Et pour une raison que je ne peux expliquer outre le fait que le Seigneur me l’aurait mis à coeur, j’aimerai lire avec vous les trois chapitres de cet épître tout en gardant deux vérités bien en vue dans notre pensée. La première est que notre position devant Dieu est garantie par grâce. Et la deuxième est que Dieu qui nous fait grâce est aussi infiniment bon.
Si vous cherchez une perspective au travers de laquelle vous pouvez accrocher des buts ou des résolutions pour l’année 2010, je vous propose de lire attentivement l’épître de 2 Pierre. L’apôtre Pierre sait qu’il va bientôt mourir. Il est avancé en âge, et Dieu lui aurait révélé qu’il ne lui restait pas grand temps à vivre. Pierre mourra comme martyr en professant la foi qui l’animait depuis son parcours avec Jésus-Christ. La lettre communément appelée 2 Pierre est une lettre remplie d’avertissements, et pour cause, Pierre veut s’assurer que les Chrétiens de futures générations persévèrent dans une direction qui leur permettra de jouir pleinement du salut accordé par la foi en Jésus Christ. Pierre voyait déjà des obstacles et des pièges se dresser sur le chemin de la jeune Église à l’avenir, et le but de sa lettre est d’avertir et d’encourager les Chrétiens de rester attachés aux bonnes choses dans la meilleure des perspectives pour grandir dans la foi.
Nous pouvons nous identifier à la situation que nous voyons décrite dans la lettre de Pierre à plusieurs niveaux. Nous vivons dans un temps où la foi est de plus en plus marginalisée. Elle ne figure plus au centre des discussions de notre société. Elle est symbole d’un passé considéré comme archaïque qu’on aimerait plutôt oublier que de répéter. Et pour cause, les abus que certains éléments de la foi dite “Chrétienne” ont commis au nom du Seigneur Jésus Christ ne sont pas justifiables lorsque nous considérons l’amour et la grâce de Dieu envers les hommes mits en évidence dans la Bible. Et à l’autre extrême, il ne faut pas sous-estimer l’influence désastreuse que d’autres de nos institutions religieuses ont eue sur notre société à cause de la perte du contenu de l’Évangile afin de préserver à tout prix la forme d’une spiritualité superficielle qui laisse entrevoir une impuissance morale vis-à-vis du péché, la cause ultime de nos maux et nos injustices sociales. La solution n’est pas plus de religiosité ou de symboles, mais une vie transformée par la puissance régénératrice de l’Évangile à l’oeuvre dans tous les domaines de nos vies.
Dès les premiers versets de sa lettre, Pierre nous rappelle que le salut se trouve dans la connaissance de Dieu au travers de ses promesses révélées au travers des Saintes Écritures. Ces promesses sont d’autant plus précieuses parce qu’elles sont la garantie de l’oeuvre de grâce d’un Dieu infiniment bon qui nous invite à participer à la nature divine : une sorte de restauration complète de ce que le péché brouille si facilement. En fait, la solution que Pierre nous présente n’est pas une poussée d’effort pour accomplir des résolutions remplies de bonnes intentions, mais une perspective de foi qui nous aide à garder les yeux sur Dieu qui est bon, et sur ce que Dieu a déjà accomplit pour nous au travers de Jésus-Christ.
Finalement, Pierre nous rappelle de ne pas mépriser ou de sous-estimer la véracité du témoignage des prophètes d’antan (c.-à-d. de l’Ancien Testament) et du témoignage des apôtres, dont Pierre fait partie, qui eux ont vécus et marchés en présence de Jésus-Christ. En d’autres mots, Pierre nous exhorte à ne pas mépriser la grâce de Dieu et l’oeuvre de Dieu dans nos vies en nous laissant distraire par nos circonstances actuelles ou la mode des courants de pensées et de vie. La foi, par définition, tient fermement à ce que l’on espère tout en reconnaissant que Dieu se manifeste souvent par des moyens qui ne sont pas visibles. (Voir Hébreux 11:1) C’est cette foi grandissante qui est pour nous notre trésor le plus précieux. Car, elle nous est donnée par Dieu lui-même, accomplie en Jésus Christ. Et, lorsqu’elle est appliquée par l’Esprit de Dieu en tenant fermement aux promesses de Dieu, elle devient notre guide sur un parcours éternel qui nous permet de jouir de Dieu d’une manière qui dépasse l’expérience du commun des mortels. Ce n’est guère le ciel sur terre comme on dit, mais c’est les promesses du ciel réalisées ici-bas de notre vivant.
Dieu est infiniment bon et il nous fait grâce. La question se pose : y avez-vous goûté ? et qu’allez-vous faire de Jésus-Christ aujourd’hui ?
Questions pour réflexion et discussion
- Le fait que Dieu me fasse grâce par l’application de l’Évangile implique des façons d’agir qui reflètent l’oeuvre de grâce dans ma vie. Par application, Dieu me fait grâce afin que je puisse aussi faire grâce à mes amis et mon prochain. De quelles manières aimerais-tu voir la grâce de Dieu à l’oeuvre de façon plus visible dans ta vie ?
- La Bible nous affirme que Dieu est bon dans toute sa personne. Il est aussi juste et souverain dans tous ses agissements. Quels seraient des instances dans ta vie où tu serais porté à douter de la bonté de Dieu à ton égard ? Dans ces instances, pourrais-tu trouver une perspective qui te permettrai de voir la bonté de Dieu à l’oeuvre d’une manière que tu n’avais pas considéré auparavant ?
- L’apôtre Pierre nous parle de promesses de Dieu dans sa lettre qui sont pour nous un sujet de réconfort et d’espoir. Quels promesses aimerais-tu garder en mémoire pour trouver courage et réconfort au courant de cette nouvelle année ?
En effet, j’aime le fait que tu soulèves l’espérance eschatologique comme arrière plan de la lettre de Pierre. Car Pierre met l’emphase autant sur la parousie de Christ à son retour que sur l’apostasie apparente de son temps. Il se base sur une eschatologie déjà en voix de s’accomplir sur deux niveaux : 1) la gloire que les croyants expérimentent déjà dans la resurrection de Jésus Christ et 2) la lutte continue entre la vocation sainte adressée aux enfants de Dieu et leur vie dans un monde qui est voué à la perdition.
L’espérance eschatologique aurait été un très bon point à inclure dans la prédication de dimanche. J’aurais peut-être fait mieux de sauter quelques sections de lecture au milieu pour mettre plus d’emphase sur l’espérance que nous avons en Christ. C’est à cela que Pierre fait référence pour « la solution » auquel le croyant est encouragé de tourner son regard par la foi afin de vivre d’une manière qui est digne de son appel en Christ.
Bien que Pierre fasse une mise en garde contre les faux docteurs, il introduit ou plutôt confirme aussi dans son épitre toute la théologie eschatologique, lorsqu’il fait le parallèle entre la faible lueur de la lampe dans la nuit, et l’éclatante lumière du jour à venir. Il confirme ainsi, que bien que sa lumière soit faible l’eschatologie est déjà présente et elle sert éclaire le chemin, qui va conduire à l’éclatante lumière de l’eschatologie future celle qui surgira à la parousie de Jésus. Ainsi son message se veut un message d’espoir et d’incitation à la persévérance afin que les justes qui seront resté dans la paix et dans la seule vraie vérité puissent profiter de cette la joie infinie.