Il est difficile d’aborder 1 Corinthiens 6 sans jeter un coup d’oeil sur le chapitre précédent. Car, les chapitres 5 et 6 forment un tout qui met en relief la nécessité et la dignité de la discipline dans l’Église. Corinthe était une ville qui poussait les limites de ce qui était moralement acceptable. Nous nous rappelons bien que la réputation de cette métropole marchande avait atteint un point si dégradant que si l’on voulait dire de quelqu’un qu’il était débauché dans sa vie, on disait, « il ne fait que corinthianiser. »
Maintenant, essayez d’imaginer l’Église de Corinthe qui porte un témoignage de la grâce de Dieu au milieu de cette ville. L’Église est toute nouvelle. Le leadership est en grande majorité issue de conversions récentes et d’arrières plans assez divers. Nous y voyons des gens aisés qui profitaient du commerce mondial du port de Corinthe assis à côté d’esclaves/serviteurs qui n’avaient que le nécessaire. Il y avait peut-être des prostituées qui avaient répondu à l’invitation de la Bonne Nouvelle, comme il y avait peut-être des fonctionnaires grecs et romains. Et, il même possible que l’Église reçue en visite quelques-uns des nombreux touristes, marins et réfugiés qui passaient par-là.
Nous ne devrions donc pas être trop surpris que l’Église eût sa part de troubles au milieu d’une telle diversité. Mais ce qui nous choque, et ce qui a vraisemblament choqué l’apôtre Paul, est le fait que quelque part dans la vie de l’Église, le leadership spirituel (dans ce cas-ci, les anciens) ne fit peu ou rien pour remédier à la situation. C’est en les encourageant à considérer l’appel qui leur fut adressé par le Seigneur lui-même, appel de grâce qui fait de ceux qui le reçoivent des enfants légitimes dans la foi que Paul prend position. Car, si Dieu désire se glorifier au travers de son Église, il est logique que l’Église (l’ensemble de ceux qui croient et obéissent à ses commandements) reflète le caractère et la nature de Jésus Christ au reste du monde. Nous allons regarder 1 Corinthiens 6 en trois parties.
1. L’Église est une famille qui est appelée à magnifier le Seigneur Jésus.
Lire 1 Corinthiens 6:1-8
Quelques remarques s’imposent : v.1… »ose-t-il plaider » le langage de Paul laisse sous-entendre un manque de dignité chez les Corinthiens. v.2… »indignes de rendre les moindres jugements… » confirme la honte que Paul ressent en considérant la situation des Corinthiens. v.3…Paul fait référence à « juger des anges » qui est une référence eschatologique sur le futur. (voir 2 Timothée 2:12; Apocalypse 20:6)
v.7…Paul souligne l’oublie de la part des Corinthiens de leur position privilégiée en Christ. On l’entend presque en train de dire, « non, mais avez-vous oublié qui vous êtes en Christ ?! Vous avez été rachetés à grand prix ! Vous êtes les enfants du Roi des rois, et vous vous comportez de cette manière ? v.8…il serait d’ailleurs préférable, si on comprend l’idée de Paul, que par respect pour la dignité du Seigneur dans l’Église, que j’assume une perte matérielle si c’est pour le meilleur bien de mon frère ou ma soeur dans le Seigneur. (voir Matthieu 18:21-35)
Comment l’Église (la famille des croyants) est-elle appelée à magnifier le Seigneur Jésus ? Pour commencer, chaque chrétien doit saisir qui il est aux yeux du Seigneur. En tenant compte du passé de chacun, la nouvelle vie en Christ recréer une nouvelle identité. Toutes choses sont devenues nouvelles avec le Seigneur. Ceci nous pousse à rechercher au moins trois choses : une communication ouverte et libre d’offenses avec mes frères et soeurs ; le meilleur bien de mes frères et soeurs ; l’unité de l’assemblée à cause du même appel qui nous est adressé par le Seigneur lui-même.
2. L’Église est la famille exclusive de ceux qui ont répondu à l’appel du Seigneur. La justice de Jésus accomplie à la croix est devenue la leur.
Lire 1 Corinthiens 6:9-11
C’est le v.11 qui nous intéresse le plus. Remarquez la relation entre « ce que vous étiez » et le reste de la phrase qui suit ? « Vous avez été lavés…vous avez été sanctifiés…vous avez été justifiés… » Il y a quelque chose de significatif qui s’est produit entre le ce que vous étiez et le « ce que vous êtes maintenant » à cause de « ce que Dieu a fait pour vous. »
Ce n’est pas n’importe qui qui fait partie de l’Église. Ce n’est pas le fait de prier une prière, de s’avancer en avant pour confesser le Seigneur devant un public. Ce n’est pas le fait de prendre le repas du Seigneur. Le fait qui compte, c’est d’avoir cru et obéi à Jésus Christ en reconnaissant que je ne peux m’accrocher que sur ce qu’il a déjà fait pour moi pour être lavé de mes péchés, sanctifié, et justifié.
3. L’Église est rendue digne par la présence du Seigneur au milieu d’elle. La grâce de Dieu me libère des obligations de la loi afin de glorifier Dieu dans la chair.
Le v.12 nous explique ce qu’est la grâce de Dieu dans nos vies. Elle (la grâce) n’est pas une justification de faire ce que je veux. Elle est la roue motrice qui me permet de faire ce que je devrais faire pour glorifier Dieu dans ma vie. Paul explique que tout nous est permis, mais tout ne nous est pas utile. Parce que certaines choses qui me sont permis de faire (car je ne vis plus sous la loi) ne me permettent pas d’être réellement libre. Le principe à l’oeuvre ici est que je ne dois pas me laisser assujettir à quoi que ce soit si ce n’est la Seigneurie de Jésus Christ. Mon but alors n’est pas juste d’éviter le péché dans ma vie, mais de faire des choix qui me permettront de magnifier (rendre plus proche comme un télescope) Dieu dans ma vie afin de le rendre plus visible à ceux qui me regardent aller.
Application & discussion
1) Je peux vivre en nouveauté de vie à cause de mon identité d’enfant du Roi des rois. Comment cette perspective royale change ma perspective sur qui je suis ?
2) Je fais partie d’une famille. Dans quels domaines est-ce que Dieu m’appelle à soumettre ma volonté et mes préférences pour le bien de mes frères et soeurs ?
3) Je fais partie d’une famille exclusive. Est-ce que Dieu m’a donné des convictions particulières afin de le magnifier devant les non-croyants ?
Le message de Paul est clair, comment, le mal pourrait-il être jugé par le membre qui tout en se disant croyant, prend son plaisir à juger les autres. Qui à le pouvoir de juger sinon Dieu. Ne jugez pas pour ne pas être jugé. Quoi qu’il en soit, les injustes n’hériteront pas le royaume.