À cheval dans l’adoration


Le récit que nous allons regarder aujourd’hui contient une histoire qui pourrait attirer les plus grands amateurs de film d’action. Il y a des éléments classiques du méchant et du bon, les méchants en plus grand nombre, et le vaillant juste dans son coin tout seul. Les chances ne sont pas en faveur de notre héros, mais il persévère muni d’une confiance inébranlable que le tout se replacera comme il se doit au dernier chapitre de cette aventure.

Je me souviens avoir entendu l’histoire tout-petit à l’église et d’en être captivé. Mon coeur de petit garçon était ébahi de voir comment Dieu pouvait remporter une victoire devant une telle opposition et de manière si extraordinaire. Wow! Mais ce que je ne savais pas apprécié à cet âge là était la raison principale, pourquoi l’histoire était si dramatique. L’enjeu véritable est beaucoup plus profond que de simples méchants contre un seul juste. Tout le récit se développe autour d’un point central, une trame qui résonne depuis la Genèse… cette question d’adorer l’Éternel de façon singulière. Si j’intitule l’article en faisant référence à une position « à cheval » c’est parce que nous retrouvons une accusation prononcée contre Israël qui en dit long sur la ferveur spirituelle du peuple de Dieu.

Alors, Élie s’approcha de tout le peuple, et dit: jusqu’à quand clocherez-vous des deux côtés? Si l’Éternel est Dieu, allez après lui; si c’est Baal, allez après lui! Le peuple ne lui répondit rien. (1 Roi 18.21)

Pour nous situer, Élie vient de franchir la frontière au nord d’Israël. Il longe le littoral de la Mer Méditerrannéene pour se rendre à Samarie, capitale où règne le roi Achab. Mais en cours de route, il rencontre Abdias qui est parti à la recherche d’eau pour la maison du roi.

Abdias le méfiant

  • v.3-4 Abdias vit dans deux mondes
  • v.9-14 Abdias ne veut pas prendre “trop” de risques
  • v.15 Élie “le confiant” encourage Abdias “le méfiant”
…le Seigneur des armées…est vivant

Lorsque nous rencontrons Abdias, nous voyons un homme qui est fidèle à l’Éternel. Il a trouvé des moyens de sauver des prophètes de Yahweh de l’emprise de la reine Jézabel. Il se sent un peu seul. Les choses ne vont pas bien en Israël, même si le royaume jouit d’une certaine prospérité économique et militaire au travers de quelques alliances bien placées. Mais, semble-t-il qu’Abdias est méfiant lorsqu’il rencontre Élie. D’ailleurs, on n’entend plus parler de lui par la suite. Mais en dépit de tout cela, il est quand même fidèle. Abdias est en quelque sorte le portrait typique de l’Israëlite qui supporte les cultes de Baal, mais qui manque de conviction ou de courage pour aller plus loin, faire quelque chose qui lui coûterait trop cher.

Ce qui est profitable pour nous est de prendre note de la manière qu’Élie encourage et édifie Abdias. Il y aurait d’autres petites leçons intéressantes, mais cette mention dans le récit nous aide à comprendre que Dieu s’est gardé un reste de fidèles par l’entremise d’Abdias, même si Élie pense qu’il est le dernier et le seul qui reste entièrement dévoué à l’Éternel. Ce bout du chapitre 18 va servir dans le récit du chapitre 19.

Applications pastorales

  • Rencontrer un “Élie” dans une situation désespérée peut parfois irriter un “Abdias”.
  • Élie démontre une confiance ferme dans l’Éternel même quand les circonstances ne lui sont pas favorables.
  • Abdias nous rappelle qu’il nous arrive d’oublier ou de douter que Dieu est vivant simplement parce que les circonstances ne sont pas favorables. Dieu est-il limité par nos circonstances?

Dieu et Élie VS. Baal et ses 850 prophètes

  • v.17-18 Achab ne reconnaît pas que ses malheurs sont le résultat de son idolâtrie
  • v.19 …Élie vs. 850 prophètes dans leur aréna, leurs règles du jeu, devant leurs partisans
  • Baal était considéré le dieu du tonnerre, de la pluie, de l’éclaire
  • v.31-37 les dispositions prises sont pour indiquer que c’est bien l’Éternel qui agit
  • réaction du peuple “douteuse”

Le sens de l’ironie est très fort dans ce récit. Élie se présente devant Achab une seconde fois. Il est aussi confiant que la dernière fois. Achab accuse Élie d’être un trouble fait. En réalité, le trouble est le résultat de l’idolâtrie d’Israël (représenté par l’idolâtrie du roi). Ce qui suit est un tour de force dans la narration dramatique de l’histoire. Le culte de Baal, même offert par ses adeptes à leur meilleur, ne produit absolument rien. Et pour agrandir le contraste davantage, le seul prophète demande de mettre encore plus de chances du bord de Baal. Dieu va battre Baal à son propre jeu, sur son propre terrain, là où Baal est sensé être le plus fort.

La réponse de Dieu est foudroyante. C’est le KO punch extrême. Non seulement Dieu répond, mais il se glorifie de telle manière à ce que le peuple ne peut faire autrement que de s’agenouiller en tremblant. Et c’est justement là où Élie ne lit pas correctement ce que Dieu vient de faire. Nous verrons plus loin que Dieu cherche des hommes et des femmes qui l’adorent par amour pour lui, et non par obligation ou par force. Même si les prophètes sont massacrés et que tout semble s’être remis en place, la chose n’est pas résolue pour l’Éternel. Il viendra un autre, dans l’esprit d’Élie qui saura rétablir l’adoration véritable opérée par un changement de coeur véritable. Mais ça, c’est une autre histoire.

Applications pastorales

  • Suis-je comme les Israélites? Est-ce que mon adoration de Dieu est basée sur ce que je peux recevoir de Dieu?
  • Suis-je comme Élie? Est-ce que mon adoration est basée sur Dieu parce qu’il est véritablement l’Éternel?
  • Dieu nous a donné un sacrifice meilleur que celui d’Élie dans la personne de son propre fils. L’adoration aujourd’hui aboutit à soumettre ma vie à Jésus-Christ pour jouir de Dieu pleinement.

Conclusion

C’est quoi l’adoration? Qu’est-ce que Dieu recherche? Nous avons des indices dans le récit de 1 Roi 18. L’adoration est une posture de vie devant l’Éternel ou tout mon être cherche à lui être soumis. Peut-être une des meilleures citations que j’ai trouvées récemment à cet effet vient de la plume d’un archevêque anglican nommé William Temple. Je l’ai adapté de l’anglais.

L’adoration est la soumission de tout mon être à Dieu. Et lorsque je l’adore, il ravive ma conscience par sa sainteté. Il rassasie ma pensée par sa vérité. Il purifie mon imagination par sa splendeur. Il agrandit mon coeur par son amour et ma volonté se soumet à ses desseins. Tout cela réunit devient l’expression la plus “désintéressée” (c.-à-d. n’est pas motivé par un intérêt personnel) dont je suis capable.

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