Cela vous arrive-t-il d’être découragé? Est-ce que cela vous est déjà arrivé d’être découragé après avoir fait tout ce que vous saviez faire, tout ce qui était en votre pouvoir d’accomplir, et qu’à la fin de tout cela, vous n’avez pas atteint les résultats que vous aurez espérés? Si vous avez répondu de façon affirmative, alors vous pourrez vous identifier très facilement avec le récit d’Élie.
Élie venait tout juste d’être témoin d’une grande victoire au niveau du culte spirituel d’Israël. Les 850 prophètes de Baal ont été exterminés. Le culte païen avait effectivement pris un grand coup et le peuple s’était vraisemblablement tourné de nouveau vers l’Éternel. Élie, tout réjoui, court de toutes ses forces vers Jizréel où était le roi Achab. L’histoire semble avoir atteint son grand dénouement. La suite ne sera que des anecdotes dans les marges pour boucler quelques questions d’ordre secondaire. Mais ce n’est pas ce qui se passe, pas du tout d’ailleurs!
Dans un autre virage providentiel, le récit prend un tournant pour le pire. La situation immédiate met Élie dans de drôles de circonstances. En l’espace de quelques versets, nous retrouvons le prophète courant de toutes ses forces pour sa vie, et cette fois-ci, c’est vers l’extrême sud qu’il se dirige, dans la province de Juda, à la dernière escale (Beer-Chéba) au seuil même du grand désert. Il reste juste assez de temps pour reprendre son souffle et laisser aller son serviteur. De toutes apparences, Élie ne planifie pas revenir dans le territoire d’Israël bientôt. Il a bien l’intention de ne plus remettre les pieds en Israël. Tout espoir de restaurer le culte de Yahweh vient de tomber en miettes et la vie même du prophète est remise en question. Son ministère est un échec total. Est-ce que vous vous identifiez toujours avec Élie? Pour certains d’entre nous, la réponse est peut-être encore affirmative. Qu’est-ce qu’on fait dans ce temps-là? Où se tourner lorsque tout ce à quoi j’ai travaillé fidèlement semble s’effondrer aussi rapidement et aussi facilement qu’un château de cartes?
La réponse, je crois, se trouve dans l’observation d’une posture normale chez le Chrétien, un état d’esprit, une perspective si vous voulez, qui en dit long sur la manière que Dieu agit dans nos vies, et qui en dit encore plus long sur les priorités de Dieu pour nos vies.
Proposition: L’adoration est la posture normale du Chrétien et la mesure de prévention par excellence pour combattre le découragement.
Élie prend peur et s’enfuit…(19.3-4)
Lit. Élie voyant cela se leva et s’en alla (LSG)… Élie vit que l’intervention de Dieu au mont Carmel n’avait affecté le peuple que temporairement. Il est fort possible que l’influence de Jézabel de concert avec un certain mécontentement ou indifférence de la part du peuple décourageât Élie au point où il veut tout laisser tomber. Le culte de Baal était encore prééminent.
Élie prend la fuite vers le sud en Juda et se retrouve dans le désert sous un genêt (conifère isolé qui pousse dans les lieux arides et mesure jusqu’à 12 pieds de hauteur qui donnent un peu d’ombre).
La vraie raison de son découragement – “je ne vaux pas mieux que mes ancêtres.” (v.4) c.-à-d. “Je n’ai pas atteint mon objectif de réinstaurer le culte de l’Éternel.”
Application
Cela vous arrive-t-il de vous décourager quand les choses ne semblent pas tomber en place après avoir fait de votre mieux pour obéir à l’Éternel? C’est commun, mais pour le Chrétien, ce ne devrait pas être la norme, même si c’est normal que l’Éternel nous le permette. Il est parfois nécessaire pour Dieu d’agir de telle manière dans nos vies afin de nous pousser à la croissance et à la maturité dans le Seigneur. C’est dans cette perspective que nous pouvons affirmer que la priorité première pour Dieu n’est pas toujours l’oeuvre qu’il nous confie, mais notre croissance dans la foi au milieu de notre occupation.
Dieu réconforte Élie (19.5-8)
L’ange de l’Éternel vient à l’aide d’Élie dans le désert. À deux reprises, l’ange lui dit de manger ce pain et cette eau.
La distance à franchir pour se rendre au Mt. Sinaï prend environ 14 jours de marche (environ 320 km). Élie le fit en 40 jours (8 km/jour).
Application
Dieu ramène Élie à l’endroit où il avait conclu une alliance avec Israël pour le rappeler de l’engagement que l’Éternel avait pris envers son peuple. Sur une note plus personnelle, avons-nous des points de repère dans nos vies où nous avons rencontré Dieu? C’est là qu’il nous faut retourner pour reprendre courage et avancer de nouveau.
Dieu lui donne un nouvel appel (19.9-18)
Dieu pose une première question, “Que fais-tu ici, Élie?” (v.9)
Élie répondu, “J’ai fait le mieux que je pouvais, car ton peuple ne t’adore plus comme il devrait. De plus, ils ont tué tes messagers, et maintenant il ne reste que moi.”
Je ne sais pas si Élie a bien compris le sens de la question. Il est en présence de l’Éternel et il semble avoir les yeux encore sur lui-même.
Dieu montre sa puissance pour rappeler à Élie ce qu’il a fait, mais la communion avec Dieu se trouve dans un doux murmure. (v.12)
Élie répond de la même manière (entêté, les yeux sur lui-même)
Application
Lorsque nous sommes découragés (voir même déprimés), nous avons tendance à porter les regards sur nous-mêmes. La solution? Retourner à une posture d’adoration devant Dieu. Combien de fois est-ce que les Saintes Écritures nous encouragent de tourner les regards vers l’Éternel pour accomplir notre délivrance? Le monde est rempli d’occasions et d’opportunités pour détourner nos regards du Dieu vivant.
Élie appelle Élisée à lui succéder (19.19-21)
Dieu avait béni Élisée – il avait des moyens et une stature sociale (v.19)
Élie appelle Élisée et Élisée répondu tout de suite (v.19-20) Élisée était familier avec les voies de l’Éternel. Lorsque Élie se présente, Élisée réagit tout de suite. Élie n’a pas besoin de lui expliquer davantage.
L’expression “pense à ce que je t’ai fait” (LSG) est une expression culturelle qui désigne l’accord tout entier qu’accorde Élie à Élisée, voir même un constat évident de la part d’Élie envers la préoccupation d’Élisée. Nous pourrions le traduire de la manière suivante : “Si tu tiens à dire au revoir à ta famille, ce n’est pas moi qui vais t’en empêcher.”
Il va dire “au revoir” à sa famille – intéressant de noter le parallèle avec Luc 9.62 – Jésus en fait référence reliée avec la question de suivre son appel.
Application
Lorsque Dieu m’appelle, il m’appelle premièrement à Lui. Cet appel demande de ma part un renoncement aux moyens qui me sont propres pour plaire à Dieu. Élisée aurait pu certainement beaucoup contribuer à Dieu avec ses talents agricoles et sa richesse signifiante. Mais l’Éternel voulait Élisée pour Lui-même, pas ses talents, pas ses ressources, mais Élisée. C’est Dieu qui donnera ce dont Élisée aura besoin pour accomplir sa volonté. Dieu veut nous apprendre à dépendre de Lui pour accomplir son appel. C’est l’ironie de la grâce “gratuite” de Dieu. Il te prend comme tu es, mais pour te transformer à son image, il te demande de lui soumettre ton coeur entier. La question pour nous est : “est-ce que nous reconnaissons à quel point s’approcher du Dieu vivant est notre plus grand bien dans cette vie?” Si c’est bien le cas, alors donner son coeur tout entier à l’Eternel est l’acte de foi le plus merveilleux que nous pourrions poser dans cette vie et l’aventure la plus splendide dont nous pouvons faire partie.