Gardes ta parole


Prédication dans la série « les commandements de Jésus » présentée le 4 juillet 2010 à l’église

Lire Matthieu 5.33-37

Depuis près de 3 ans maintenant je reçois régulièrement à la porte un visiteur particulier. Il semblerait que la cour d’entrée de ma maison attire les soumissions pour le pavage d’asphalte. Et je dois vous avouer que j’en ai vu de toutes sortes. Mais celui qui vint me présenter son projet de soumission la semaine passée était particulier. Son estimation se faisait selon la taille de son pied, sa feuille de route était particulièrement simpliste, et le plus qu’il parlait du projet, le plus qu’il embellissait les détails, et le plus qu’il commençait à me promettre ceci ou cela. Je dois croire que l’homme en question était sincère, mais il reste que ses affirmations ne m’ont pas rassuré. « Pourrait-il garder sa parole? »

Dans mes quelques années d’expérience de vie, je me suis rendu compte, combien cette question est importante. Beaucoup de choses dépendent d’une « parole gardée. » J’ai juste à penser à mes transactions financières, mes voeux de fidélité envers mon épouse lors de notre mariage, les engagements quelconques que je prends envers une responsabilité, ou lorsque j’affirme faire ou apporter telle ou telle chose.

Mais, pourquoi sommes-nous méfiants lorsque quelqu’un nous affirme, « oui, oui, pas de problèmes, ce sera fait »? C’est peut-être parce que nous vivons dans un monde imparfait où règne le péché, et que la parole de l’un ne vaut pas nécessairement plus que la parole de l’autre. Du moins, c’est ce qu’on se dit, et en grande partie parce que nous savons que nous aussi ne gardons pas toujours notre parole.

Dieu, lui, prend au sérieux sa Parole. D’ailleurs, un passage bien connu de la Bible nous le rappelle.

Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du coeur. (Héb 4.12)

Alors, si Dieu prend sa Parole si sérieusement, qu’en est-il des enfants de Dieu? Ceux qui doivent lui ressembler par sa grâce? C’est précisément ce qui occupe Jésus lorsqu’il présente la justification qui caractérise les récipiendaires de l’Évangile. Pendant son sermon sur la montagne, Jésus prend le temps d’expliquer ce à quoi doit ressembler un enfant de Dieu, et ce à quoi un enfant de Dieu doit aspirer dans sa marche chrétienne. Lorsque nous arrivons à Matt 5.33-37, Jésus est en train de parler de l’importance de notre parole dans nos engagements. Le verset 37 est particulièrement clé.

Que votre parole soit oui, oui, non, non; ce qu’on y ajoute vient du malin. (Matt 5.37)

Proposition : un “suiveux” de Jésus-Christ respecte ses engagements

Nous pourrions regarder ce passage est conclure qu’il n’est tout simplement pas sage de prendre un engagement …point final. Puisque nous avons tendance à ne pas réellement respecter notre parole et que Dieu, lui, en plus de détester le mensonge, tient sa Parole, ne devrions-nous pas simplement éviter de prêter serment?

En fait, il faut faire une petite distinction utile dans ce passage. Jésus fait allusion à deux types de serment. Dans le moyen orient, il était courant de conclure des transactions de voix vive. L’écriture était une petite luxure et encore fallait-il savoir lire et écrire. La tradition orale étant fort développée, la culture et l’économie dépendaient fortement sur les serments (un genre de contrat oral). Sauf que, comme nous le faisons encore aujourd’hui, on pouvait jurer par quelque chose de très important pour prouver notre sérieux vis-à-vis de l’engagement.

Il faut donc comprendre qu’il existait une certaine hiérarchie qui démontrait le sérieux de l’engagement. On pouvait jurer par le temple de Jérusalem et cela voulait dire un certain niveau de sérieux. On pouvait jurer par la montagne sainte et cela était un autre niveau d’engagement. On pouvait jurer par la terre ou le ciel, et cela était encore un autre niveau d’engagement. Ce à quoi Jésus fait particulièrement référence semble être ce manque de sincérité de la part de celui qui s’engage au niveau de sa parole.

Il y a il alors des habitudes à prendre pour respecter nos engagements. Je propose au moins deux qui sont important.

Le choix de mes mots est important (v.37)

  1. Apprécier la richesse des mots
    Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent. (Proverbes 10.19)
  2. Comprendre le pouvoir des mots
    Les médisances sont comme les friandises (gourmandises qui ne sont pas réellement bonnes) : elles descendent jusqu’au tréfonds de l’être. (Proverbes 26.22) (voir Jacques 3)

“Il y a des gens qui retirent volontiers ce qu’ils ont dit, comme on retire une épée du ventre de son adversaire.” (auteur inconnu)

Quelques citations populaires concernant l’importance des mots :

Tant que les mots restent dans la bouche, ils sont à soi ; sitôt prononcés, ils sont à tout le monde.

Les mots peuvent ressembler aux rayons X ; si l’on s’en sert convenablement, ils transpercent n’importe quoi.

« Oui » et « non » sont les mots les plus courts et les plus faciles à prononcer, et ceux qui demandent le plus d’examen.

Le choix de mes priorités est important (mon engagement réel)

  1. accepter mes limites tout en faisant confiance à l’Éternel (v.34-35)
    Lorsque j’apprends à accepter mes limites (celles qui sont réelles et non celles que je me fabrique ex: ma position comme 1er né dans ma famille, mon sexe, ma nationalité, ma capacité mentale, ma culture d’origine, etc.) et à louer Dieu au travers de ces limites, je peux prendre des engagements sages qui respectent les balises établies par Dieu dans ma vie pour sa gloire.
  2. mon obéissance joyeuse à l’Éternel (v.36)
    Puisque Dieu connaît la durée de ma vie et les limites de celle-ci, je peux lui faire confiance pour les choses qui sont hors de mon contrôle. Je fais de mon mieux pour respecter ce que je sais faire (surtout en rapport avec ce que Dieu m’a déjà révélé au travers de sa Parole) tout en me reposant dans la souveraineté d’un Dieu qui m’aime plus que je saurais m’aimer moi-même. Cette réalisation basée sur les promesses de Dieu dans sa Parole me donne la confiance nécessaire pour agir avec certitude sachant que la fin de la chose lui est connue d’avance.

Conclusion

Comment pourrions-nous résumer Matthieu 5.33-37? « Soyez intègre dans votre parlé. » Que votre “oui” soit un vrai “oui,” et que votre “non” soit réellement un “non.”

Christ n’est pas seulement notre exemple par excellence. Il est notre salut par le fait qu’il tient toutes choses dans ses mains. Je n’ai pas à avoir peur de ce que je ne peux pas contrôler. Je peux dire « oui » et « non » avec confiance sachant que le reste est entre ses mains. Ceci me rend libre de faire ce qui est bien selon la Parole de Dieu. Là est la puissance de l’Évangile dans ma vie. Quand ma vie est réconciliée à Dieu par sa grâce en Jésus-Christ seul, je peux avancer avec confiance, faire ce que je sais faire avec certitude, sachant que le lendemain appartient déjà à Dieu. Mon salut éternel est entre ses mains parce qu’il ne dépend pas de ma performance, mais entièrement de sa grâce manifestée en Jésus-Christ, mort à la croix pour moi.

L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son coeur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor; car c’est de l’abondance du coeur que la bouche parle. (Luc 6.45)

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