Ce qui suit est mes notes personnelles de l’enseignement donné par Jean Pierre Vandevoorde, le dimanche 25 juillet 2010 à l’Église évangélique libre de Chambly.
Vous arrive-t-il de vous plaindre de la manière que Dieu vous a créé? Vous arrive-t-il de vous plaindre de la manière que Dieu agit dans vos vies? Les deux questions se rejoignent à bien des niveaux, car on trouve dans la réponse à celles-ci une indication de notre compréhension et encore plus de notre reconnaissance que Dieu est souverain dans nos vies.
Le texte principal à l’étude est Jérémie 18.1-10 où l’Éternel s’adresse au prophète Jérémie par le biais d’une illustration visuelle. Le peuple d’Israël a mis de côté le culte de l’Éternel en prêtant hommage aux dieux des pays avoisinants. Les préoccupations économiques et militaires étaient à l’avant-garde de la conscience du peuple. Et il semble que le peuple avait en grande partie oublié l’alliance que Dieu avait faite avec eux, une alliance qui leur garantissait une prospérité économique et une sécurité militaire.
Lorsque nous rencontrons le prophète Jérémie au ch. 18 de son livre, nous devons garder en mémoire que l’Éternel est en train d’appeler le peuple d’Israël à la repentance et à se tourner de nouveau vers Lui. Le chapitre 18 est une réaffirmation que même si l’homme se croit être le libre arbitre de son destin, il doit du moins reconnaître la réalité qu’il est le récipiendaire d’une certaine grâce sur laquelle il n’a aucun contrôle. En d’autres mots, personne ne peut donner son avis sur le commencement de sa vie et les caractéristiques qui lui sont propres. Jérémie nous parle ainsi,
1 La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l’Éternel, en ces mots: 2 Lève-toi, et descends dans la maison du potier; Là, je te ferai entendre mes paroles. 3 Je descendis dans la maison du potier, Et voici, il travaillait sur un tour. 4 Le vase qu’il faisait ne réussit pas, Comme il arrive à l’argile dans la main du potier; Il en refit un autre vase, Tel qu’il trouva bon de le faire. 5 Et la parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots: 6 Ne puis-je pas agir envers vous comme ce potier, maison d’Israël? Dit l’Éternel. Voici, comme l’argile est dans la main du potier, Ainsi vous êtes dans ma main, maison d’Israël! 7 Soudain je parle, sur une nation, sur un royaume, D’arracher, d’abattre et de détruire; 8 Mais si cette nation, sur laquelle j’ai parlé, revient de sa méchanceté, Je me repens du mal que j’avais pensé lui faire. 9 Et soudain je parle, sur une nation, sur un royaume, De bâtir et de planter; 10 Mais si cette nation fait ce qui est mal à mes yeux, Et n’écoute pas ma voix, Je me repens du bien que j’avais eu l’intention de lui faire.
Les versets 3 et 4 sont particulièrement dramatiques. Le potier en question n’aime pas comment son morceau d’argile est en train de prendre forme. Alors, il reprend l’argile, la pétrit de nouveau, et la relance pour recommencer son pot. La question qui nous saisit est celle que nous lisons au verset 6, « Ne puis-je pas agir envers vous comme ce potier…? »
Si Dieu nous a formés, n’a-t-il pas aussi le droit de faire de nous ce qu’il veut? Après tout, n’est-il pas Dieu?
Paul reprend cette même ligne de pensée dans Romains 9.21-23 où il remarque que la raison pourquoi Dieu fait ce qu’il veut avec sa création est pour révéler quelque chose sur sa personne et ses desseins pour le monde.
21 Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil? 22 Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formée pour la perdition, 23 et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparée pour la gloire?
Les Écritures nous affirment donc que non seulement Dieu créer l’être humain et peut en faire ce qu’il veut, mais qu’il créer l’être humain avec une raison particulière. La vie a un sens particulier pour chaque individu parce qu’au départ Dieu a créé la vie pour une raison bien précise. Paul développe la même idée dans 2 Tim 2.20-21 lorsqu’il fait une distinction entre les vases que nous pourrions retrouver dans une maison du Moyen-Orient.
20Dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais il y en a aussi de bois et de terre; les uns sont des vases d’honneur, et les autres sont d’un usage vil. 21Si donc quelqu’un se conserve pur, en s’abstenant de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne oeuvre.
Est-ce possible que Dieu nous ait créés de la manière que nous sommes pour accomplir les oeuvres qu’il a préparées d’avance? Et nous aurait-il créés pour accomplir certaines choses qui en fin de compte nous amènent à le glorifier?
Les implications de ces questions sont énormes pour l’être humain. Si Dieu m’a créé pour une raison bien précise, alors il serait important de comprendre ce pour quoi Dieu m’a créé. C’est là où ma vie trouve son sens. C’est là aussi où je peux comprendre pourquoi j’existe, où je m’en vais dans la vie, et pourquoi? Comprendre que Dieu est souverain et qu’il m’a créé pour Lui rendre gloire en accomplissant ce pour quoi il m’a créé est donc d’une importance capitale. Je ne peux pas remettre la question à plus tard. Ma jouissance de la vie en dépend!
Cela veut aussi dire que je suis qui je suis par la grâce de Dieu à plusieurs niveaux. 1 Corinthiens 4.7 nous rappelle une réalité que nous ferions bien de ne pas perdre de vue lorsque nous avons tendance à nous enorgueillir de nous-mêmes. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu? » Pense à ta naissance, à ceux qui t’ont donné les soins nécessaires pour que tu puisses profiter de la vie aujourd’hui. Pense à ton éducation, ta famille, ceux qui t’ont aidé, ceux qui t’ont fait confiance, etc.
Est ce que je peux sincèrement me vanter de qui je suis quand je dois admettre à quel niveau je dépends de ce qu’une autre personne à investit volontairement ou non dans ma vie? Et quand je considère combien ma vie est aux dépens du Dieu créateur, ne serait-ce trop difficile de lui adresser un simple « merci » ou un minimum de reconnaissance?
Mais que devrais-je faire si ma situation n’est pas celle que j’aurais choisie?
En fait, personne n’a demandé à être né. Et il est fort possible qu’une personne ait souhaité ne pas être né lorsque les circonstances de sa vie la rendent si désespérée qu’elle aurait souhaité ne pas à souffrir le restant de ses jours.
Il n’y a pas de réponses faciles à ceci, mais il existe une réponse simple. Dieu, qui est riche en bonté, t’a créé pour accomplir ses desseins. Trois illustrations s’imposent :
- l’homme né aveugle à propos duquel les chefs religieux ont demandé à Jésus s’il était aveugle parce que ses parents avaient péché ou s’il était aveugle parce qu’il avait péché? Sur quoi Jésus répondit, « …c’est afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui. » (Jean 8.3) Dans son contexte, cette citation de Jésus vient à la suite d’une affirmation qu’il était la lumière du monde. Et le voilà en train de redonner la vue à un aveugle.
- la vierge Marie qui enfanta un fils avant d’être mariée à Joseph. Quelle fut sa réponse devant la possibilité réelle du scandale d’enfanter un enfant illégitime et le déshonneur qui lui serait attribué? Et pourtant, l’ange lui annonce la chose en lui affirmant que Dieu lui fait une grâce. Marie avait compris par la foi et elle répondit, « Je suis la servante du Seigneur; qu’il me soit fait selon ta parole! » (Luc 1.38)
- Job le juste qui perdit toutes ses possessions jusqu’à presque y perdre sa propre vie en échange pour sa loyauté envers Yahweh. Ce que Job ne savait pas est qu’au même moment, une guerre spirituelle se déroulait dans les lieux célestes entre Dieu et Satan. La grâce de Dieu dans la vie de Job avait pris des formes qui allaient à contre sens de la sagesse commune.
Conclusion
Dieu nous a créé pour accomplir ses desseins afin que nous le glorifiions pour qui il est – le Dieu créateur de l’univers. Cette affirmation affecte tous les aspects de ma vie, mais en particulier que je sois conscient que ma vie a une raison d’être et qu’elle est intimement liée avec les plans que Dieu a conçus pour qu’il se glorifie dans le monde. Je peux donc trouver un réconfort particulier lorsque je suis confronté aux circonstances de la vie sur lesquelles je n’ai réellement aucun contrôle.
Fondamentalement, nous pouvons avoir deux réponses différentes vis-à-vis de notre « potier céleste. »
La première peut-être une révolte contre Dieu. Je peux tout simplement dire que Dieu n’existe pas, que je ne le reconnais pas dans ses oeuvres ou carrément lui en vouloir de m’avoir mis dans une telle situation. D’une manière ou d’une autre, je peux choisir de ne pas lui offrir ma reconnaissance. Et dans ce cas, Dieu se glorifiera quand même au travers de sa justice et au dernier jour, toute langue donnera gloire à Dieu. (Romains 14.10)
La deuxième réponse dépend de notre foi. C’est bien par un acte de foi que je crois que Dieu existe, qu’il est bon, et qu’il m’a fait grâce pour accomplir les oeuvres qu’il a préparées d’avance pour moi. La question devant moi, si je suis ainsi disposé, est la suivante : « Est-ce que je remercie Dieu pour sa grâce dans ma vie dans toutes ses formes reconnaissant que c’est ainsi que Dieu a choisi de se glorifier au travers de moi? » Si je peux répondre « oui » alors j’ai l’assurance que quoi qu’il m’arrive, je peux avoir le coeur en paix sachant que Dieu ne fait rien par hasard dans ma vie. La suite est le but de ma recherche et de mon pèlerinage sur cette terre.
Amen. Si tu y penses, tu peux prier pour moi dans ce sens Michel.
Quand nous saisissons que c’est Dieu qui change les coeurs, nous pouvons lui remettre les différences des autres pour qu’il accomplisse son travail en eux, tout en accomplissant son travail en nous pour nous rendre plus aimable envers les autres.
« Aime ton prochain comme toi-même », cette injonction qui est au cœur du message biblique m’a longtemps interpellé, car je comprenais en fait « aime ton prochain » et j’omettais « comme toi-même ». En fait, pour aimer son prochain comme soi-même il faut d’abord s’aimer soi-même, n’est-ce pas ?
À partir de cet enseignement de Jean-Pierre, sur l’acceptation de ce que je suis par respect des desseins de Dieu. J’ai été amené à prolonger la réflexion et me suis dit que Dieu a aussi créé mon prochain avec la même intention c’est-à-dire, pour accomplir ses desseins afin qu’il glorifie Dieu. En acceptant cet enseignement, je suis obligatoirement, entraîné à m’aimer tel que Dieu m’a fait et, mais plus à aimer mon prochain de la même manière. En effet, bien qu’il soit différent de moi, il a été conçu par Dieu pour un but précis avec des talents, des traits de caractère et de personnalité qui sont nécessaires pour accomplir les desseins de Dieu.
À partir de cette acceptation de la volonté de Dieu pour moi et pour mon prochain, je ne devrais plus être dérangé, ni perturbé parce que l’autre est trop différent de moi. Tout comme moi, il n’a pas choisi le plan de Dieu pour lui, c’est Dieu qui choisit, c’est Dieu qui donne la grâce. Si je prétends respecter la volonté de Dieu, « le plan global de Dieu », je ne peux plus exclure l’autre, mais accepter ce qui me semble non-acceptable, car ce qui me dérange dans l’autre devient nécessaire à l’accomplissement des desseins de Dieu.
Oui, je trouve un réconfort particulier dans cet enseignement, lorsque je suis confronté aux circonstances de la vie sur lesquelles je n’ai réellement aucun contrôle. Mais en prolongeant la réflexion à mon prochain, je suis rempli de compassion pour le prochain qui vit la même chose que moi. L’acceptation de cette vérité, le respect de la volonté de Dieu pour moi et pour le prochain me sort inévitablement du jugement et de la mise à part de l’autre.
De l’obligation « de bon chrétien » d’aimer l’autre, d’aimer des personnes à l’encontre de mon inclination de ne pas les aimer pour ce que je juge à tort comme défaut. L’extension de cet enseignement de Jean-Pierre me dirige dans l’obéissance de l’ordre divin qui m’entraîne dorénavant à me dire que ce n’est pas à moi de juger de ce que je qualifie de « défaut » de mon prochain, mais c’est à moi d’accepter l’autre dans ses différences.
Que Dieu m’aide à accomplir cette réalité dans ma vie, qui est plus facile à nommer qu’à réaliser.
Amen
Merci Michel pour ton apport.
« Ce qui me dérange chez les autres » est aussi nécessaire pour ma propre croissance spirituelle et plus encore pour mon bonheur. Dans une famille, les frères et soeurs ne se choisissent pas, Dieu les a choissi avec intention en leur donnant un caractère propre et puis, Il les met ensemble et dit: débrouillez-vous. Dieu ayant fait chacun et connaissant chacun, sait aussi ce qui nous faut pour nous préparer à quelque chose de plus grand, l’éternité.
Jean-Pierre