Notes de prédication pour le dimanche 2 janvier 2011.

En début d’année, il nous arrive de considérer l’année qui vient de finir et regarder en même temps à celle qui nous attend. Nous ne savons pas de quoi il s’agit exactement, et il est fort probable que nous avons passé un peu de temps à considérer quelle sera notre approche à la nouvelle année. Il est donc tout à fait naturel pour nous d’avoir une oreille attentive aux trucs, astuces, et conseils desquels nous pourrions tirer un avantage personnel. Après tout, nous sommes toujours à la recherche de bons conseils. Que ça soit pour de bons pneus d’hiver, le genre d’appareil à acheter, quel cadeau offrir, où placer notre argent, jusqu’à même quelle nourriture manger, ou comment maintenir notre forme physique, tout le monde a besoin de bons conseils et encore plus d’un bon conseiller.

La même chose s’applique chez le chrétien. Le salut en Jésus Christ n’est pas une immunisation contre notre besoin de prendre des décisions responsables et d’assumer les conséquences de nos décisions. En fait le salut en Jésus-Christ nous libère de la condamnation et la culpabilité du péché et devient pour nous un moyen d’être réconcilié à Dieu après avoir cédé à la folie de nos passions charnelles.

Le salut lui-même est le résultat d’une action particulière du Saint-Esprit qui nous rend sages pour implorer la grâce de Dieu en se détournant de nos péchés. Mais ce même salut n’est pas une carte blanche pour faire ce qu’on veut dans la vie. Le chrétien est lui aussi soumis à l’ordre des choses, sauf avec un avantage… il a en sa possession une révélation divine qui lui indique comment il peut accomplir la volonté de Dieu pour sa vie.

La question « quelle est la volonté de Dieu » occupe bien souvent nos pensées. Et nous souhaitons, nous prions même, que Dieu révèle sa volonté de façon claire afin que nous puissions obéir en toute sincérité pour partir à sa suite. Mais il est important de noter que même si ce désire de connaître la volonté de Dieu est parfaitement louable, le désire d’entendre la voix de Dieu pour prendre une décision quand à lui comporte bien des dangers.

Si Dieu a bel et bien créé le monde et tout ce qu’il renferme, il serait tout à fait logique de conclure que certains aspects de la volonté de Dieu pour ma vie sont déjà révélés et font parties intrinsèques de la vie elle-même. Par cela, nous faisons allusion au fait que Dieu a créé le monde avec un certain ordre. Il a établit des causes et des conséquences.

Chaque action a une réaction qui lui correspond. D’où viennent ces lois de la nature? La Bible nous révèle que c’est Dieu lui-même qui les a mit en place dès le début de la Genèse. Il serait donc important pour nous, si nous recherchons à vivre la « bonne vie », de s’attarder à ce que Dieu nous révèle sur la façon que le monde opère.

C’est dans cette perspective qu’il ne me paraît pas sage de baser automatiquement les décisions de ma vie sur l’attente d’une révélation spéciale de Dieu. Dieu me conduit aussi au travers des choses courantes/banales de la vie. Et je ne dois pas nécessairement attendre une révélation spéciale ou une impulsion spirituelle (qui peut être facilement confondue avec mes impulsions émotionnelles) pour prendre une décision.

Au lieu de me demander : « Comment trouver la volonté de Dieu pour ma vie? » je devrais plutôt me demander, « Comment puis-je prendre de bonnes décisions? » Et je propose que cette approche ressemble davantage au modèle biblique que nous retrouvons dans le livre de Proverbes.

Quels sont alors nos points de repère pour prendre de bonnes décisions? Le livre de Proverbes commence par définir ce qu’est la sagesse.

1 Proverbes de Salomon, fils de David, roi d’Israël,

2 Pour connaître la sagesse et l’instruction, 
Pour comprendre les paroles de l’intelligence;

3 Pour recevoir des leçons de bon sens, 
De justice, d’équité et de droiture; 
4Pour donner aux simples du discernement, 
Au jeune homme de la connaissance et de la réflexion.

5 Que le sage écoute, et il augmentera son savoir, 
Et celui qui est intelligent acquerra de l’habileté,

6 Pour saisir le sens d’un proverbe ou d’une énigme, 
Des paroles des sages et de leurs sentences.

7 La crainte de l’Éternel est le commencement de la science; 
Les insensés méprisent la sagesse et l’instruction. (Prov 1.1-7)

Quelques observations

1. La sagesse n’est pas acquise sans effort, ni sans coûts, ni sans peine. (« instruction » = discipline… v.2)
2. La sagesse exige que l’on passe du temps à analyser nos voies à la lumière de ce que Dieu nous révèle. (« comprendre les paroles » v.2)
3. La sagesse exige aussi que nous soyons facilement enseignés et ouverts à l’instruction. (v.3)
4. La sagesse est accessible à tous sans tenir compte de notre rang social, situation économique, ou même notre niveau d’instruction ou capacité intellectuelle. C’est plutôt une question du coeur. (v.4)
5. La sagesse nous rappelle que nous avons plus souvent besoin d’obéir à ce que nous savons déjà faire plus que de recevoir de nouvelles informations. (v.5)
6. La sagesse commence par donner à Dieu la première place dans nos vies. (« la crainte de l’Éternel » v.7)
7. La sagesse est renforcée par le genre de compagnie avec qui l’on se tient. (« les insensés méprisent la sagesse » v.7)

Application de Proverbes 1.1-7

Lorsque je me demande quelle est la volonté de Dieu, je devrais commencer par me poser la question, « qu’est-ce que Dieu m’a déjà révélé? » La deuxième question que je devrais me poser est la suivante, « Est-ce que je suis prêt à me soumettre à l’ordre qu’il a établie pour ma vie, n’importe le prix que cela me coûte? »

Conclusion

Le livre de Proverbes nous rappelle que la volonté de Dieu est un mélange de sagesse commune à tout être humain et d’intervention de sa grâce à l’oeuvre dans nos vies. Nous avons donc intérêt à continuer d’avancer selon la force de nos convictions par la foi tout en gardant une oreille attentive aux leçons de vie qui sont préservées pour nous au travers du livre des Proverbes.