Face à nos craintes : la crainte de l’homme (Galates 3)


Notes de prédication pour la série 2010 Face à nos craintes (Galates)

Nous continuons notre étude de la lettre de Paul aux Galates en considérant une autre facette de nos craintes : la crainte de l’homme. On parle ici de ces craintes où l’on n’ose pas faire ceci ou cela parce qu’on a peur de ce que l’autre va dire. On ne parle pas exclusivement d’être un homophobe du genre masculin. L’expression la « peur de l’homme » est utilisée selon son contexte biblique pour désigner un genre d’esclavage émotif qui est dépendant de l’opinion d’un autre.

La crainte des hommes tend un piège, mais celui qui se confie en l’Éternel est protégé. (Prov 29.25)

La crainte de Dieu et mes convictions personnelles

On parle plus précisément de l’influence que les autres exercent sur mes convictions. Pour citer un exemple populaire, nous avons probablement tous vécu des situations à l’école quand nous avons exprimé une conviction sur une chose particulière et avons entendu la phrase suivante : « Voyons donc… t’as comme pas rapport? Tu crois ça toé! » Et là, devant le maître suprême de l’opinion populaire, nous refoulons les convictions qui venaient à peine de voir le jour… jusqu’à ce qu’on prenne un peu plus de courage pour s’afficher de nouveau dans d’autres circonstances.

Pourquoi tant de misère? Et ce n’est pas juste dans l’adolescence. Nous risquons de subir les effets néfastes de la crainte de l’homme tout au long de nos vies. Nous évitons certaines personnes. Nous n’osons pas lever la main pour poser une question dans un groupe. Nous mentons pour éviter de dire ce qu’on pense réellement ou nous hésitons d’agir lorsque l’opportunité se présente, puis disparaît. Rares sont ceux et celles qui agissent sans craindre l’opinion des autres. Et l’on ne parle pas ici de ceux qui s’affichent de toutes les couleurs juste pour susciter une réaction. Ça aussi c’est une forme de crainte. Elle n’est que déplacée vers autre chose.

La Bible nous rappelle que la crainte de l’homme est une phobie qui va à l’encontre du plan de Dieu pour sa création. D’ailleurs, cette même crainte était aussi à la base du péché originel dans le jardin d’Éden. C’est en partie pour tenter de préserver un semblant de dignité humaine qu’Eve mangea du fruit, et je soupçonne qu’Adam aussi. Sauf que… la Bible n’est pas timide à ce niveau. La crainte de l’homme équivaut à de l’idolâtrie! La seule crainte légitime est celle qui se manifeste envers Dieu. C’est le genre de crainte qui nous appelle à nous soumettre à sa volonté souveraine dans nos vies. C’est aussi le genre de crainte qui nous protège de la crainte des hommes. Voilà l’approche pastorale que prend l’apôtre Paul dans sa lettre aux chrétiens de Galatie, et voilà aussi où se situe notre application pour aujourd’hui.

Le besoin d’être accepté de Dieu (le Dieu qui justifie)

O Galates, dépourvus de sens! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié? (Galates 3.1)

L’apôtre Paul défend la doctrine de justification par la foi sans les oeuvres contre la doctrine des Judaïsans qui enseignaient que les oeuvres étaient la source de l’acceptation devant Dieu (être trouvé juste devant Dieu).

Le chapitre commence par une question quasi rhétorique. (Lit. avez-vous perdu la raison? Qui vous a ensorcelé?) Paul exprime sa surprise et son indignation en rapport avec l’expérience passée et apparemment authentique du salut en Jésus-Christ chez les Galates. L’indignation est d’autant plus profonde quand on considère que Paul leur reproche de se tourner vers des pratiques et des croyances qui ne font que détourner ses confrères vers une religiosité où la forme à prit prééminence sur le contenu (c.-à-d. en apparence seulement).

Avez-vous remarqué l’emphase de Paul sur le mot « qui »? Qui vous a fascinés? Paul va tourner son attention des effets de la crainte de l’homme vers la cause de la crainte de l’homme. Et pour s’y rendre, il va mettre le doigt sur la perception qu’avaient les Galates de leur identité en Jésus-Christ. (voir Galates 3.28-29)

Résumé utile de Galates 3

La grande question que Paul développe est le lien entre la loi et l’évangile chez le Chrétien. Paul prend la peine de faire ressortir que même si la loi est bonne, elle ne garde plus sa place devant la révélation complète de l’Évangile. La loi ne peut pas nous réconcilier avec Dieu. La loi n’est qu’un « pédagogue » qui nous montre notre besoin d’un rédempteur, et de façon plus intime, le besoin essentiel d’avoir un coeur restauré/renouvelé.

La loi est en opposition (et non en contradiction) avec la vie de l’Esprit.

  1. L’expérience de nouveauté de vie chez les Galates (3.1-5)
  2. L’exemple des hommes et femmes de foi de l’Ancien Testament… comment reçurent-ils une nouvelle vie spirituelle? (3.6-9)
  3. L’exposition des Saintes Écritures qui nous déclarent comment une nouvelle vie spirituelle peut-être reçue. (3.10-18)

Les Saintes Écritures nous montrent que la loi est sérieusement limitée même si elle est tout aussi vraie.

  1. La loi est temporaire dans son dessein d’origine (3.19-20)
  2. La loi est limitée dans sa capacité à changer le coeur et redonner vie. (3.21-22)
  3. La loi a une fonction particulière, celle de donner une direction jusqu’à ce que la destination finale est révélée. (3.23-24)
  4. La loi a perdu sa force aujourd’hui pour deux raisons (3.25 à 4.8)
    4.1 Nous sommes en Christ
    4.2 Nous sommes maintenant appelés des enfants légitimes de Dieu, refaits à son image

La tension de vivre ma foi

Certes la loi est bonne, mais elle n’est pas suffisante. La force de la prédication de l’évangile est sa capacité de nous mettre en contact avec l’Esprit vivifiant de Dieu dans la vie de tous les jours. Le point de départ est l’oeuvre du Saint-Esprit qui a pour but de mettre en évidence l’oeuvre rédemptrice de Jésus-Christ pour moi à la croix. Jésus est mort sur la croix pour mes péchés. Et il est ressuscité pour me réconcilier à Dieu le Père. Nous pouvons donc déduire que la vraie tension n’est pas entre la foi et les bonnes oeuvres comme nous le déclarent certains commentateurs bibliques. La vraie tension est plutôt entre une vie qui trouve son identité en satisfaisant aux exigences de la loi et une vie qui trouve son identité dans sa manière d’être soumise à l’Esprit de Dieu dans son quotidien.

Note

Cette affirmation dans Galates soulève un point de doctrine biblique extrêmement important. Si je crois aux promesses de Dieu concernant son Fils, alors je reçois le Saint-Esprit au moment où je professe que l’oeuvre de Jésus-Christ à la croix est aussi pour moi. La foi en Christ est le commencement de ma vie sous l’emprise du Saint-Esprit. La grosse question est : jusqu’à où est-ce que je le laisse l’Esprit de Dieu influencer mes actions et mes paroles?

(Considère les références bibliques suivantes : Jean 3.5; 1 Corinthiens 2.4-5; Éphésiens 1.13-14; 1 Thessaloniciens 1.4-5)

Comment puis-je appliquer le message de Galates 3 dans ma vie maintenant?

  • Sois réconcilié avec Dieu en acceptant l’oeuvre parfaite de Jésus-Christ à la croix pour toi… À TA PLACE. (Jean 3.15-19) Et si tu ne sais trop quoi dire dans tes prières, commence par demander à Dieu qu’il te donne la conviction comment imiter Jésus-Christ. (voir la prière de Paul dans Éphésiens 3.14-21)
  • Sois attentif à ce que l’Esprit de Dieu fait en toi et autour de toi. Quelles sont les expériences que Dieu a utilisées dans ta vie pour édifier ta foi? Quels passages bibliques ou leçons de la Parole de Dieu est-ce que Dieu a utilisés dans ta vie?

Nous avons besoin d’avoir une perspective balancée dans cette approche à la vie dans l’Esprit. Nous pouvons vivre des choses extraordinaires dans l’Esprit, mais nous devons faire attention de ne pas nous orienter à simplement rechercher l’expérience. Bien des gens peuvent succomber à la déception qui est le résultat d’une quête pour la prochaine expérience spirituelle à tout prix. Leurs yeux sont braqués sur les signes plutôt que sur ce à quoi les signes font références. La révélation biblique est un barème important pour juger les expériences spirituelles. Même si celles-ci dépassent les limites de notre compréhension biblique, elles doivent néanmoins s’accorder avec le sens principal de la révélation biblique. (ex : 1 Jean 1)

De l’autre côté, il y a ceux qui étudient avec rigueur. Ils connaissent leurs points de doctrines avec finesse et sont devenus adeptes à en faire une théologie absolue qui devient leur guide impartial dans leurs expériences spirituelles. Leur gros reproche est qu’ils oublient que Dieu recherche une relation vivante avec eux, et non pas juste intellectuelle. (ex : l’église d’Éphèse dans Apocalypse 2)

L’équilibre réel ne se trouve que dans une vie qui est caractérisée par la foi. C’est ma foi qui m’amène à faire confiance dans la Parole de Dieu et à vouloir l’étudier. Mais c’est aussi ma foi qui m’amène à réaliser que ma compréhension de la Bible ne doit pas devenir les limites pour l’oeuvre de l’Esprit dans ma vie. En ce qui concerne une relation vivante avec le Dieu de l’univers, ma foi dépasse les limites de mon expérience et de ma compréhension biblique en rapport avec l’oeuvre de Dieu dans ma vie.

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