Notes d’enseignement pour le dimanche 11 mars 2012 (nº 2 de 4 dans ADORER DIEU)
Illustration : De plus en plus (on dirait du moins), on nous promet une satisfaction garantie. Que l’on achète des meubles, une voiture, un repas, des articles ménagers ou autres, l’appât du marketing tourne autour d’un seul but : le client doit être satisfait avec son achat. Parce qu’un client satisfait devient un client régulier!
D’accord. C’est bien tout ça…du point de vue du vendeur. Le voilà, tout souriant, promettant une satisfaction assurée. Sûre de son produit, il ou elle vous vend tous les traits positifs avec quelques considérations secondaires qui reflètent vos styles de préférence. Et là, pendant ces quelques minutes d’interaction, le vendeur devient votre meilleur ami. Il s’intéresse à tout ce que vous dites. Il veut connaître votre histoire personnelle, familiale même. L’art d’être vendeur est si raffiné que vous partez du magasin souriant, content d’avoir fait connaissance avec une personne si chaleureuse. Vous venez de faire un nouvel ami, un qui vous garantit une satisfaction complète avec l’achat que vous venez d’effectuer. Vrai?
Ha, “c’est rêver en couleurs” comme le disent certains! Qui peut réellement garantir une satisfaction à 100%. Comment peuvent-ils savoir que je vais être satisfait? Comment puis-je savoir que je serai moi-même satisfait? C’est une chose dans un magasin, mais revenue à la maison, l’article que je viens d’acheter à l’air souvent si banal. Loin des lumières, de la salle de montre toute bien décorée, ce que je viens d’acheter n’a pas l’air si flatteur que ça. En tout cas, c’est rare, surtout après un mois.
Rien ne nous satisfait à 100%. Si c’était le cas, nous irions magasiner si peu que nous serions aussi épatés par les rénovations et aménagements différents du magasin que les nouveaux employés embauchés au fil des ans. Il y a quelque chose de fondamentalement vrai dans nos vies. Nous sommes toujours à la recherche de quelque chose qui sait nous satisfaire. Nous éprouvons le besoin de changer d’auto, de coiffure, de vêtements, etc. Pourquoi? La plupart du temps, ces choses sont encore fonctionnelles. Sauf qu’elles ne fonctionnent plus comme avant, ou il y a un meilleur qui attire mon attention. Mais pourquoi cette fascination avec le nouveau, le meilleur, celui qui fonctionne mieux?
Le dilemme
La Bible nous parle d’un dilemme. Par nature, nous sommes à la recherche de ce qui fait notre plaisir. Mais par nature aussi, la satisfaction du plaisir ne dure pas. Considère les passages bibliques suivants :
8Toutes choses sont en travail au delà de ce qu’on peut dire; l’oeil ne se rassasie pas de voir, et l’oreille ne se lasse pas d’entendre. (Ecclésiastes 1.8)
7J’ai considéré une autre vanité sous le soleil. 8Tel homme est seul et sans personne qui lui tienne de près, il n’a ni fils ni frère, et pourtant son travail n’a point de fin et ses yeux ne sont jamais rassasiés de richesses. Pour qui donc est-ce que je travaille, et que je prive mon âme de jouissances? C’est encore là une vanité et une chose mauvaise. (Ecclésiastes 4.7-8)
20Le séjour des morts et l’abîme sont insatiables; De même les yeux de l’homme sont insatiables. (Proverbes 27.20)
Psaume 16
Hymne de David. Garde-moi, ô Dieu! car je cherche en toi mon refuge. 2Je dis à l’Éternel: Tu es mon Seigneur, Tu es mon souverain bien! 3Les saints qui sont dans le pays, Les hommes pieux sont l’objet de toute mon affection. 4On multiplie les idoles, on court après les dieux étrangers: Je ne répands pas leurs libations de sang, Je ne mets pas leurs noms sur mes lèvres.
5L’Éternel est mon partage et mon calice; C’est toi qui m’assures mon lot; 6Un héritage délicieux m’est échu, Une belle possession m’est accordée.
7Je bénis l’Éternel, mon conseiller; La nuit même mon coeur m’exhorte. 8J’ai constamment l’Éternel sous mes yeux; Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas. 9Aussi mon coeur est dans la joie, mon esprit dans l’allégresse, Et mon corps repose en sécurité. 10Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, Tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption.
11Tu me feras connaître le sentier de la vie; Il y a d’abondantes joies devant ta face, Des délices éternelles à ta droite.
Un contraste particulier
Remarquez-vous comment David décrit son Seigneur? Il est sûr que l’Éternel peut être son refuge puisqu’il se réfugie en lui. L’Éternel est son Seigneur, celui à qui il doit allégeance. Mais, son “patron” est appelé son plus grand bien. C’est quand la dernière fois que vous avez appelé votre “patron” votre plus grand bien?
Pour David, l’Éternel est désirable. Il est sûr que Dieu peut le satisfaire complètement. Mais dans les versets qui suivent, David reconnaît la présence d’imitations qui ne peuvent pas satisfaire. Ce n’est pas évident dans la traduction Louis Segond, mais dans la traduction Semeur, il est question de dieux étrangers qui laissent ceux qui les poursuivent à continuer de chercher sans rien trouver.
Nous pouvons conclure que les dieux étrangers, selon David, offrent des choses désirables, mais qui ne satisferont pas.
L’Éternel est notre héritage
Dans Psaume 16.5-6 David tourne son attention à ce qui lui est donné au travers de son attachement à l’Éternel. Il commence en disant que l’Éternel est son partage. David s’attend que Dieu le bénisse, mais en même temps réalise que la seule chose qui peut le satisfaire, et la seule part d’héritage qu’il a besoin, c’est Dieu lui-même.
D’ailleurs, ce que nous comprenons quand nous lisons la version originale en grec est que David prend connaissance du fait que l’héritage qui lui est accordé par Dieu est exactement ce qu’il aurait choisi à la place de Dieu. Littéralement, le texte affirme que les “lignes, les barrières” qui définissent la portion de l’héritage qui est donné à David “tombent aux bons endroits, aux endroits souhaitables”. David a en vue un héritage relié à la terre. Nous parlons d’un legs de terres quelconque. David regarde le ‘terrain” qui lui est attribué en héritage et il s’exclame, “c’est bien cette terre-là que je voulais!”
Adorer Dieu éclaire ma pensée
Quelques notes suffiront dans cette section…
- Louer l’Éternel = éclaire ma pensée
- Je fixe les yeux devant l’Éternel = Il est à ma droite
- Louer l’Éternel = coeur dans la joie, mon âme en allégresse, mon corps se repose en paix.
- Contraste entre v.9 et v.10 : l’Éternel n’abandonne pas son serviteur fidèle. (prophétie messianique)
Remarque intéressante : le Ps 16.8-11 est cité par l’apôtre Pierre lors de sa prédication devant les juifs au temple suite à la résurrection de Jésus-Christ après la Pentecôte. (Voir Actes 2.25-28) David prophétisait la victoire du Seigneur Jésus-Christ d’entre les morts. Parce que Jésus-Christ a vaincu la mort, il prouve non seulement qu’il est Dieu, mais qu’il a le pouvoir de donner un bon héritage à ceux qui placent leur confiance en lui. C’est d’ailleurs dans la perspective d’un héritage que l’apôtre Pierre donne sa prédication aux juifs rassemblés dans le livre des Actes des Apôtres.
La place de l’Éternel dans l’adoration
Remarquez-vous les indices d’emplacement qui sont attribués à Dieu vis-à-vis du psalmiste? Au verset 8, David affirme avoir l’Éternel constamment sous ses yeux, une autre manière de dire qu’il garde l’Éternel dans ses pensées. Puis vient le bout de phrase, “quand il est à ma droite.” Encore une fois, la LSG ne traduit pas complètement (semble-t-il) l’idée du texte ici. David affirme que parce que Dieu est devant ses yeux, il devient aussi son bras droit, celui qui le conseille. Donc quand je mets Dieu devant mes yeux, lui se place à ma droite comme conseiller. Dit simplement : quand je cherche à comprendre la pensée de Dieu pour ma vie, il devient mon meilleur conseiller.
Mais regardez ce qui se produit par la suite. C’est un bon complément à ce qu’on vient de voir. Quand Dieu devient mon conseiller et que je trouve en lui mon plaisir, Dieu place ses bénédictions à sa droite. Maintenant, Dieu me place, moi, à sa droite. C’est un peu la réponse de Dieu, pour ainsi dire, à mon engagement de l’honorer et de l’adorer dans ma vie. La promesse tient le coup. Quand je fais de l’Éternel mes délices, il me donne ce qui satisfait réellement. Il ne me déçoit pas.
Une relation à double sens
L’Éternel est infiniment merveilleux. David nous le décrit par sa réaction vis-à-vis de la fidélité, la splendeur, et la bonté de l’Éternel. David reconnait aussi qu’il a été créé pour adorer Dieu. Il y a quelque chose dans son coeur qui crie, “oui c’est bien vrai” lorsqu’il entre dans la présence de l’Éternel. C’est comme on dit en anglais, “it feels right.”
Et dans la perspective de la marche chrétienne, la vivacité de notre foi est directement liée à notre entrain pour adorer Dieu. La vie du chrétien, la passion du chrétien, la vitalité de l’Église pour ainsi dire, commence par un esprit, une culture d’adoration qui reconnait que Dieu siège sur son trône et qu’il vaut la place d’honneur dans nos propres coeurs.
Relation unique
Ce Psaume nous rappelle aussi qu’il y a de la concurrence pour obtenir l’affection de nos coeurs. Il a des imposteurs dans la salle : les faux dieux. Ils ressemblent à Dieu, l’Éternel. Ils promettent eux aussi du bonheur à profusion, de la satisfaction garantie. Mais en fin de compte, la satisfaction ne dure jamais, et le bonheur s’éclipse.
Le comble? Mon coeur est naturellement rebelle à l’Éternel. Je préfère poursuivre les “faux dieux” qui ne peuvent pas me satisfaire. Je suis plus confortable avec la recherche du plaisir et de la satisfaction que de la trouver et de me soumettre à un Dieu plein de bonté et de justice. En fait, nos coeurs sont naturellement rebelles à Dieu car ils ont naturellement le désir de mener le corps là où il veut. Le coeur de l’être humain est foncièrement indépendant et ne peut supporter l’idée de se soumettre à Dieu. Il croit que c’est en affirmant son indépendance qu’il trouvera son bonheur.
Que faire?
Une bonne chose peut devenir une idole quand j’en fais une poursuite absolue. C’est une question que nous allons regarder plus en détail dans les semaines à venir. Même les bonnes choses de la vie peuvent devenir un “faux dieu” pour moi si j’en fais mon bien ultime.
Que faire devant un tel constat de la nature rebelle de mon propre coeur? Commence par dire à Dieu que tu l’aimes. Commence par le louer pour qui il est. Il y a une transformation dans le coeur de tout être qui se tourne vers son Créateur. Car le moment que je reconnais en moi sa création, je suis porté à le louer, à lui donner honneur. C’est plus fort que moi. C’est la posture naturelle d’une personne qui reconnait en elle la signature du Dieu vivant.
Par où commencer alors. Commence par les Psaumes de David. Prends un chapitre et demande à Dieu de te révéler sa personne, qui il est, et comment il agit. Puis prends le Psaume écrit par David et répète-le à la première personne du singulier. Mets-toi à la place du Psalmiste. Prends ses mots et fais-en tes mots. Prends le Psaume et fais-en une prière d’adoration à l’Éternel.
Qu’a-t-il fait?
C’est bon de se demander quoi faire, mais dans la perspective biblique de la vie, notre réponse à Dieu (affirmatif) suit toujours une révélation (indicatif) de sa part. Tout ce que je suis appelé à faire pour Dieu découle de ce que Dieu a déjà fait pour moi.
Le Psaume 16 préfigurait la venue et la victoire du Seigneur Jésus-Christ. Lui seul pouvait venir combler le besoin de l’homme d’être réconcilié à l’Éternel. Lui seul peut être pour nous la part d’héritage promise par Dieu pour le bien de sa création. Et seulement en lui, Jésus-Christ, puis-je trouver la satisfaction que m’apporte une relation rétablie avec mon Créateur.
Dieu a pourvu au moyen par lequel tu peux profiter de son héritage. Il s’appelle Jésus-Christ. Il est le Seigneur, et si tu le veux, il peut aussi être ton Seigneur.