Notes d’enseignements pour le dimanche 6 mai 2012.
L’Église : un bilan de santé (série 1 pt 1)
Énoncé de base : L’Église n’est pas essentiellement un lieu où les gens assistent pour recevoir des services spirituels ou faire une expérience spirituelle. L’Église est essentiellement un mouvement où nous vivons une communion authentique autour de ce que nous confessons à propos de Jésus-Christ.
Introduction
Qu’attendez-vous d’une église? Qu’est-ce qui influence votre choix de participer à une église ou pas? Est-ce la programmation pour vos enfants? le style et la qualité de la musique pendant les temps de louange? l’apparence du bâtiment? les ministères variés qui viennent répondre à un besoin personnel ou au niveau de la famille? ou peut-être que c’est le style d’enseignement du pasteur? son allure? Il est souriant. Il s’exprime bien. Il raconte des belles histoires ou présente des illustrations qui vous touchent pendant les temps d’enseignement.
Ou peut-être que vous êtes attiré par les affinités que vous ressentiez avec les gens autour de vous : une couche sociale similaire, des expériences de vie semblables ou un arrière-plan culturel ou familial qui se rejoint quelque part. Les gens autour de vous ne sont pas intimidants. Ou encore, les gens autour de vous sont des modèles que vous aimeriez imiter.
Ou peut-être que vous êtes attirés par la manière que l’église se présente? Vous recherchez un endroit qui vous fait sourire lorsque vous franchissez le seuil de l’entrée. On vous tend la main avec une chaleur palpable et sincère. Le bulletin d’annonce est bien garni. Il y a des activités pour tous les goûts, les jeunes, les moins jeunes, les bébés, les enfants, les personnes seules, les divorcés, les mariés, les étudiants, ou peut-être juste les retraités. Peut-être que vous aimez les décorations dans la salle, peut-être même des images, ou des versets bibliques. Les couleurs sont à votre goût. D’ailleurs, vous avez les mêmes couleurs chez vous. Et j’en passe…
Ou peut-être que vous êtes attiré par l’engagement social de l’église dans sa communauté. Vous voulez faire partie d’une église qui a une bonne réputation dans la ville, qui fait des bonnes choses pour les citoyens. Vous aimez vous identifier avec l’église parce que lorsque son nom est écrit dans le journal, c’est toujours en bien qu’on en parle. Et vous aimez que l’on vous associe à ce groupe-là. Ou peut-être que c’est le contraire. Vous êtes révolté contre le compromis que vous rencontrez autour de vous et l’église est le dernier bastion de la vérité dans une société qui est vouée à l’immoralité, les compromis, le mensonge et l’égoïsme. Le monde est après tout pourri, corrompu.
En réalité, beaucoup de choses peuvent influencer le choix d’une église. Et pour bon nombre d’entre nous, ces choix reflètent qui nous sommes et ce que nous ressentons. Mais que dire de l’église vis-à-vis du modèle que nous retrouvons dans le Nouveau Testament? Pourrions-nous dire qu’il existe un idéal biblique sur lequel l’Éternel lui-même donne son cachet d’approbation?
Outre le fait que chaque église reflète en partie la communauté dans laquelle elle se trouve, la Bible nous donne plusieurs points de repère pour reconnaître une église qui honore l’Éternel. Car après tout, styles d’expressions mis à part, l’Église authentique se doit de refléter celui qui en est la tête, à savoir, le Seigneur Jésus-Christ.
11Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, 12pour le perfectionnement des saints en vue de l’oeuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ… (afin que) professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. 16C’est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans la charité.
(Ephésiens 4.11-12, 15-16)
Illustration : 1Samuel 30.22-25 Le roi David part pour rattraper les Amalécites qui avaient pillé la ville de Tsiklag, là où restaient les familles des soldats de David, incluant la famille du roi lui-même. Après avoir battu les Amalécites et après avoir retrouvé toutes leurs familles, certains soldats de David affirmèrent que seuls les soldats qui avaient participé à la bataille auraient part au butin. David insiste sur le fait que même les 200 soldats qui restèrent auprès des bagages parce qu’ils étaient trop fatigués avaient droit à la même part du butin que les soldats qui continuèrent avec lui en bataille. Est-ce que le roi David était un communiste?! NON! Il avait tout simplement compris que le peuple de Dieu était aussi une famille.
Une nouvelle citoyenneté (Héb 10.10-18)
Jésus a satisfait la justice de Dieu vis-à-vis du péché en mourant sur la croix pour moi. Quand je m’identifie avec le sacrifice de Jésus, mon coeur désire faire ce qui est juste (v.16) et Dieu ne tient plus compte de mon péché ou de mes iniquités (v.17).
10C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. 11 Et tandis que tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, 12 lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu, 13 attendant désormais que ses ennemis soient devenus son marchepied. 14 Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. 15 C’est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi; car, après avoir dit: 16 Voici l’alliance que je ferai avec eux, Après ces jours-là, dit le Seigneur: Je mettrai mes lois dans leurs coeurs, Et je les écrirai dans leur esprit, il ajoute: 17 Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. 18 Or, là où il y a pardon des péchés, il n’y a plus d’offrande pour le péché. (Héb 10.10-18)
Dieu ne me voit plus comme un simple pécheur, mais comme un membre de sa famille.
Il y a une promesse au verset 14. Par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui ont été sanctifiés, mis à par pour lui. Ça veut dire que malgré le fait que je suis encore un pécheur à mes yeux, Dieu ne me considère plus comme un pécheur. Il ne me traite plus comme un simple pécheur rebelle, mais comme un des ses enfants. C’est pour cela que l’on dit au verset 19 qu’une libre entrée dans la présence de Dieu est accordée à ceux qui s’identifient au sacrifice de Jésus-Christ.
Le sacrifice parfait de Jésus fait de moi un membre parfait, à part entière, de sa famille.
Finalement au verset 18, nous sommes rappelés que nous ne pouvons rien ajouter à ce que Jésus a accompli pour nous à la croix. Je ne peux rien faire de plus qui peut attirer la faveur de Dieu sur mon statut d’enfant de Dieu, sur mon statut de membre de la famille de l’Éternel. Rien! Essayer de faire de la sorte serait faire outrage au sacrifice parfait de Jésus sur la croix pour moi. Ça serait de dire, « Je ne crois pas que ton sacrifice soit suffisant pour me rendre acceptable devant l’Éternel. Je crois que je devrais y ajouter quelque chose pour le rendre encore meilleur! »
Un chemin efficace (Héb 10.19-22)
Jésus a ouvert un chemin au travers duquel ceux qui croient peuvent être réconciliés avec Dieu. Ceux qui s’identifient avec Jésus dans sa mort peuvent aussi s’identifier avec Dieu dans sa gloire.
19 Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire 20 par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire, de sa chair, 21 et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, 22 approchons-nous avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure. (Héb 10.19-22)
Au verset 20, la route nouvelle et vivante fait référence au sacrifice parfait de Jésus comparé à la loi de Dieu et toutes ses exigences. J’ai une nouvelle priorité. Avant, ma conscience me disait que je devais faire mieux pour vivre de façon juste pour plaire à Dieu. Maintenant, ma conscience renouvelée par l’Esprit de Christ me dit de suivre le chemin que Jésus a tracé pour moi au travers de son sacrifice à la croix. Suivre Jésus m’amène à vivre d’une manière qui est juste devant l’Éternel.
Au verset 22, le commandement « approchons-nous » se base sur l’oeuvre que Jésus-Christ a fait pour nous. Je peux maintenant m’approcher de Dieu avec un coeur sincère parce que je sais que mon sort est déjà réglé devant Dieu. Je n’ai plus peur de venir devant l’Éternel maintenant. En « m’accrochant » à Jésus-Christ, Dieu me voit aussi comme un sacrifice parfait qui est acceptable à cause de son Fils. Je n’ai plus une mauvaise conscience. Et comme les sacrifices de l’AT devaient être lavés avant d’être offerts, moi aussi j’ai été lavé par le sacrifice de Jésus à ma place. Tout ceci m’est offert par la foi. Il me suffit de croire en Jésus et de croire en ce qu’il a fait pour moi.
Au verset 23, le fait que tout ceci est acquis par la foi est mis en évidence par le fait que nous sommes encouragés à retenir fermement la profession de notre espérance. Ceci veut dire que notre profession de foi ne dépend pas premièrement du fait que nous soyons fidèles ou pas, mais du fait que Dieu, lui, est fidèle.
Une communion authentique (Héb 10.24-25)
Ceux qui s’identifient avec Jésus-Christ font aussi partie d’une famille qui est mise à part pour refléter la gloire de Dieu. (voir aussi Jean 17.22 et Rom 8.30)
24 Veillons les un sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes oeuvres. 25 N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour. (Héb 10.24-25)
Quelques implications…
- Le but, le débouché de ma nouvelle citoyenneté et du nouveau chemin tracé devant moi concernent un peuple qui est appelé à se rassembler pour glorifier Dieu. (voir « maison de Dieu » au verset 21)
- Je suis membre d’une famille par mon identité. Mais je suis aussi membre d’une famille par ma participation à la vie de ma famille. C’est la même chose pour l’Église du Seigneur. Je ne peux pas sincèrement affirmer être un fils ou une fille du Seigneur sans aussi être un frère ou une soeur dans le Seigneur.
- Veillons les uns sur les autres (v.24). Pourquoi? … pour nous exciter à la charité et aux bonnes oeuvres.
- Nous n’abandonnons par notre assemblée. Nous nous portons le garant de nos frères et soeurs dans le Seigneur. Ce qui les concerne aux yeux de l’Éternel, me concerne moi aussi. Nous faisons donc un effort intentionnel de nous exhorter mutuellement dans la progression de notre parcours de foi, d’être un disciple de Jésus-Christ.
Conclusion
« Si vous vous dites chrétien, mais que vous n’êtes pas membre de l’église que vous fréquentez régulièrement, j’ai peur que vous soyez plutôt en route pour l’enfer. » (Mark Dever, l’Église : un bilan de santé, p.21)
Cette citation ne veut pas dire que tu dois être un membre de l’église pour être sauvé. Mais si tu affirmes être un enfant de Dieu, tu dois aussi forcément t’identifier avec l’église. Tu ne peux pas embrasser Christ sans aussi embrasser son peuple.
14Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. (1Jean 3.14)
19Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier. 20Si quelqu’un dit: J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas? 21Et nous avons de lui ce commandement: que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. (1Jean 4.19-21)
Il est donc important d’être certain que notre profession soit fondée sur le sacrifice parfait de Jésus à notre place. Une église saine commence par être composée d’individus qui s’identifient réellement avec le sacrifice de Jésus-Christ à la croix et qui professent une conscience pure à cause de la déclaration de Jésus-Christ à leur sujet. Et c’est lorsque les enfants de Dieu se rassemblent pour former une famille qui apprend à s’aimer avec l’amour de Jésus-Christ que l’église pose les bons fondements pour être pleine de vie et de santé à la gloire de l’Éternel.