Une question de conviction (Jean 7.1-31)


Plus que l’on lit l’évangile de Jean, plus que l’on s’aperçoit que Jean nous présente Jésus non pas comme une « bonne idée » ou même une bonne personne. Jean veut nous faire comprendre que Jésus est Dieu. Ce que Jésus dit mérite notre attention. Et, notre réponse à ce que Jésus affirme en particulier, détermine notre destiné éternelle. C’est la différence entre une opinion et une conviction.

Une perspective

Il n’y pas si longtemps que cela, je me souviens d’essayer de nourrir un de nos fils avec une cuillère. Rien ne faisait. Sa bouche, maintenant éclaboussée de morceaux de compote, en disait long sur les quelques tentatives infructueuses de le faire manger. Mais ce que j’ai trouvé remarquable est la façon qu’il me regardait. Un adulte regarderait typiquement la nourriture. Mon fils regardait plutôt mon expression avec un questionnement qui ressemblait à “pourquoi m’infliges-tu un tel supplice papa?” ou encore, “je ne sais pas si je devrais te faire confiance quand tu me dis que c’est bon”.
La question évidente qui repassait et repassait entre mes deux oreilles était, “non, mais si seulement tu y goutais fiston.” Lorsque nous lisons Jean 7, c’est Jésus qui pose un peu la même question aux gens autour de lui.

“Si quelqu’un veut faire sa (Dieu) volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef.” (Jean 7.17)

Pour qui il se prend celui-là?

Jean 7 nous présente Jésus donnant non seulement une défense de ce qu’il enseigne, mais de ce qu’il prétend être. Jean nous dit que les Juifs cherchaient à le faire mourrir. Les frères mêmes de Jésus ne croyaient pas qu’il avait l’heure juste sur sa propre identité et le conseillèrent même de ne pas aller à Jérusalem pour la fête. Mais Jésus, animé par une ambition hors de ce monde, se rendit malgré tout à Jérusalem pour se retrouver éventuellement dans le temple, en train d’enseigner.

Ce n’est pas le comportement de quelqu’un qui cherche à éviter des ennuis ou qui tient à préserver sa vie à tout prix. Au contraire, Jésus monte à Jérusalem comme s’il avait une mission à accomplir. Il est visiblement motivé par un désire d’enseigner les Saintes-Écritures. Et si nous étions présents, nous nous poserions probablement la question, “Mais pour qui il se prend celui-là?”
Jésus lui-même comprend les enjeux de la situation, mais nous voyons qu’il n’est pas là pour faire ce qu’il veut. En fait, Jésus est en train de suivre un plan divin, un plan qui ne dépend pas de Lui.

Jean 7.6 …son heure n’était pas encore venue.

Jean 7.16 Rien de ce que j’enseigne ne vient de moi. J’ai tout reçu de celui qui m’a envoyé.

Jean 7.30 …pourtant personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue.

D’où vient l’autorité de Jésus?

Il est évident que Jésus ne respecte pas l’autorité des chefs religieux. Il ne se soumet pas non plus aux caprices des membres de sa famille. Est-ce que Jésus est un révolutionnaire? un anarchiste? Non. La réponse est simple selon Jean. Jésus ne fait rien par lui-même. Il ne fait qu’obéir à la direction de Dieu.

Jean 7.18 Celui qui parle en son propre nom recherche sa propre gloire.

Compte tenu du fait que Jésus se soumet à Dieu le Père, est-ce que nous devrions faire une distinction entre Jésus et Dieu le Père? Est-ce juste de dire que Dieu le Fils se soumet à Dieu le Père, donc Dieu le Père est différent de Jésus? En fait, l’idée de soumission peut vouloir dire plusieurs choses. Je peux me soumettre à quelqu’un parce qu’il est mon patron et j’ai pris un engagement de servir ses intérêts avant les miens. Je me peux me soumettre aux autorités parce que j’ai mal agis. Je peux me soumettre à mes parents parce qu’il sont légalement tenus responsables pour mon bien-être.

Mais dans le cas de Jésus, son engagement à faire la volonté de Dieu le Père est plutôt une marque d’authenticité. L’Éternel est l’autorité suprême. Les gens autour de Jésus sont convaincus que l’Éternel est le seul et unique Dieu suprême. C’est Lui le boss. Alors lorsque Jésus se présente comme étant celui qui accomplit fidèlement ce que l’Éternel demande, il se présente comme le véritable, celui qui est authentique. Jésus enseigne fidèlement ce que Dieu commande. Et il agit d’une manière qui est conforme à la nature de l’Éternel. C’est comme si Jésus disait, « Écoutez ce que j’ai à vous dire parce que mes paroles sont les mêmes paroles que l’Éternel. » La seule façon que Jésus peut affirmer qu’il est fidèle à la Parole de l’Éternel est s’il connaît intimement Dieu le Père…chose inacceptable pour un Juif qui confesse l’affirmation catégorique de Deut 6.4.

Deutéronome 6.4 Écoute, Israël! l’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel.

Jésus a le droit d’être ton juge

Si Jésus est fidèle à Dieu le Père, il va de soit qu’il se place dans une position d’autorité. Jésus a donc le droit d’être ton juge. La question, “pour qui il se prend celui-là” prend une plus grand dimension quand on lui assigne une autorité de juge. Si Jésus est fidèle à la Parole de l’Éternel et que sa Parole est vrai, il va de soi que la parole de Jésus a de l’autorité. C’est une perspective de Jésus que la culture populaire à tendance à mettre de côté. On supporte bien l’idée d’un enfant nouveau-né dans une crèche, parce qu’on aime l’idée qu’un être suprême vienne se placer à notre service pour nous donner un coup de main et nous dire de belles choses (ex. paix sur terre, Dieu t’accepte comme tu es, Dieu veut ton bien…) Mais le moment que Dieu se place devant nous comme juge…nous reculons et changeons de cap. Nous sommes après-tout les capitaines de nos navires. La vie est un océan de liberté et nous allons où cela nous semble bon…pour nous bien sûr.

Mais pourtant…est-ce que je suis mieux placé qu’un être suprême comme la Bible nous le décrit pour savoir ce qui est meilleur pour moi? Ai-je réellement une si haute opinion de mes capacités comme être humain?

Je ne soumettrais aucunement mon auto au travail d’un mécanicien qui me donne l’impression ne pas trop savoir quel est le problème à résoudre ou comment y faire quelque chose. Nous avons tendance à accorder du poids, de l’autorité, à celui ou celle qui nous dit la vérité et qui agit conformément selon la réalité des choses. On dit par exemple, “celui-là SAIT de quoi il parle…on va prêter attention à ce qu’il dit.”

Jésus n’est donc pas un conquérant qui cherche à obtenir le pouvoir de force. Ce qui fait l’autorité de Jésus est la constatation que ses paroles, ses enseignements son vrais, qu’ils s’accordent avec la réalité. Il n’est pas le Dieu furieux qui prend revanche sur tous ceux qui refusent de reconnaître qu’il est le plus fort, le plus fin, le plus majestueux. Non, le Dieu de la Bible n’est pas un Dieu capricieux. Il est un Dieu qui détient son autorité sur la base de la vérité et de la justice. Et c’est exactement ce qui distingue l’autorité que l’évangile de Jean accorde aux propos de Jésus.

De plus, Jésus n’essaie pas d’influencer les gens autour de lui. Il n’est pas un manipulateur. Mais il demande que les gens prêtent attention à ce qu’il dit à leur sujet et au sujet de l’Éternel. D’ailleurs, nous ne pouvons pas passer à côté de ses paroles dans Jean 7.6, “il (le monde) me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses oeuvres sont mauvaises”.

Si Jésus détient son autorité à partir de la vérité et qu’il me dit que mes oeuvres sont mauvaises, je ne peux pas rester indifférent. Soit je dis de lui qu’il est faux et donc je le hais. Ou, soit je dis qu’il a raison et donc j’écoute ce qu’il a à me dire au sujet de mes oeuvres mauvaises et la solution pour y remédier. Mais d’une façon ou de l’autre, Jésus a le droit d’être mon juge. Je peux être d’accord ou ne pas être d’accord avec ce qu’il dit. Mais je dois aussi vivre avec les conséquences de mon choix de ne pas me soumettre à ses commandements.

Est-ce que je connais Jésus?

Il n’est donc pas surprenant de constater la réaction partagée de la foule qui écoutait Jésus.

Il y avait dans la foule grande rumeur à son sujet. Les uns disaient: C’est un homme de bien. D’autres disaient: Non, il égare la multitude. (Jean 7.12)

Certains croyaient que Jésus disait la vérité et lui accordaient donc une certaine autorité. D’autres, croyaient que Jésus disait faux et donc, ne lui accordaient aucune autorité. Tout le monde à un choix. Rien n’est forcé. Tu peux croire ou ne pas croire. Mais d’une façon ou de l’autre, lorsque tu es confronté aux affirmations de Jésus, tu ne peux pas plaider le silence ou la neutralité.

Comment savoir si quelqu’un dit vrai? C’est une question de confiance au fond. Est-ce que Jésus est suffisamment convainquant? Et en bout de ligne, est-ce que je connais suffisamment Jésus pour m’en faire une opinion? Pour revenir à l’histoire d’un bambin de 9 mois qui refuse de gouter à sa nourriture …il faut goûter pour soi-même afin de pouvoir prendre une décision réellement éclairée, voir même intelligente.

Pour avoir une conviction au sujet de Jésus, il nous faut “goûter” à Jésus en quelque sorte.

Recherche sincère

As-tu sincèrement cherché à comprendre qui est Jésus et qu’est-ce qu’il dit? Bon nombre de gens que je rencontre balaient de la main toute initiative de discuter intelligemment à propos de Jésus. Ils citent les abus de la religion et des passages bibliques obscures pris hors-contexte pour justifier leur manque d’intérêt. Pourtant, Jésus prend une position catégorique à leur sujet. « Tes oeuvres sont mauvaises. »

Lorsqu’on se fait dire que Jésus n’approuve pas nos oeuvres et qu’il affirme catégoriquement qu’elles sont mauvaises, nous aurions plutôt tendance à ne pas aimer ce qu’il a à nous dire…sauf si nous reconnaissons en toute honnêteté que nous ne sommes pas parfaits et qu’il y a bon nombre de choses dans notre vie qui ne vont pas dans une bonne direction. Dans ce cas, nous aurions tendance à être d’accords avec Jésus.

La question fondamentale est donc la suivante: est-ce que j’ai sincèrement recherché à comprendre ce que dit Jésus? Ai-je prêté une attention sérieuse à ses propos? ce qu’il dit à SON sujet? ce qu’il dit à MON sujet?

 Jean 7.17 Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef.

Tu ne peux pas faire la transition entre une opinion et une conviction à moins d’avoir mis à l’épreuve les enseignements de Jésus pour toi-même.

Le vrai test

Alors comment savoir si j’ai été suffisamment sincère dans ma recherche de Jésus? Comment savoir si j’ai fais l’effort requis pour réellement adresser ma propre curiosité?

Jésus se retire un peu. Il ne se vante pas. Il ne cherche pas forcer la question. Il est sincère mais confiant.

Jean 7.24 Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice.

Par quel standard Jésus nous demande-t-il d’évaluer ses propos? Considère ce qui est juste. Considère si les enseignements de Jésus s’accordent avec ce que tu reconnais être fondamentalement juste. Jésus n’exige pas une allégeance aveugle à ses enseignements comme c’est le cas dans certains courants religieux. Ma réponse à l’évangile est plutôt le résultat d’une prise de position basée sur des évidences qui s’accordent ou pas avec mon expérience de la réalité.

C’est sûr que je dois éventuellement faire un pas de foi. Je ne peux pas tout savoir à tous moments et même savoir parfaitement. Je dois aller de l’avant avec une certaine foi dans l’inconnu sur la base de ce qu’un autre va me dire (Jésus dans ce cas). Mais ma foi n’est pas le résultat d’une conviction forcée, le résultat de l’intimidation ou qui répond à un désir d’éviter la souffrance. Ma foi est le résultat d’une conviction profonde que les propos de Jésus sont ceux qui s’accordent le mieux avec ce qui est juste, vrai, réel et authentique.

La question est donc ouverte. “Tu veux savoir si ça vaut la peine de me suivre, de m’écouter, de me faire confiance? Mets moi à l’épreuve dans ta vie. Regarde et vois si mes propos s’accordent ou non avec ce que toi-même reconnais être juste.”

Application personnelle

  • Lorsque Jésus parle d’être réconcilié avec le Dieu de l’univers, il nous demande d’évaluer sérieusement si ses enseignements sont justes.
  • Si Jésus dit vrai, alors quelles sont tes convictions au sujet de ses enseignements, au sujet de Dieu, de Jésus, ta vie?
  • As-tu réellement goûté à Jésus pour que cela devienne une conviction? ou est-ce que Jésus reste simplement une bonne personne? une bonne idée?

Une réflexion sur “Une question de conviction (Jean 7.1-31)

  1. Je viens de réviser l’article…désolé pour les fautes d’orthographe et quelques idées non complétées. Je reste néanmoins impressionné vis-à-vis l’invitation de mettre à l’épreuve Jésus dans ses enseignements, dans sa vision des choses. Si j’étais un des ses disciples à ce moment-là, je crois que j’aurais du prendre du temps à part pour évaluer si j’étais assez convaincu pour suivre Jésus en dépit des dangers et risques que cela comporterait pour ma réputation devant les chefs religieux de mon temps et les risques associés avec ma carrière, mes connaissances et ma réputation en général. Jésus est radical.

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