Si Dieu est bon, pourquoi envoyer les gens en enfer? (partie 1)


La question remet en question la bonté de Dieu du point de vue humain. On présuppose qui enverrait son semblable en enfer ? Même tuer quelqu’un serait moins pire que de la faire souffrir éternellement comme la Bible semble affirmer. Pourquoi Dieu aurait-il créé quelqu’un qui sera condamné en enfer ? Ne serait-ce pas un peu sadique de sa part après tout ? Pour commencer à répondre à ces questions, il nous faut partir avec le point de vue de Dieu sur l’enfer et ensuite définir ce que l’on entend par l’enfer.

La question de l’enfer est troublante pour certains. Nous avons probablement déjà entendu le genre de question suivante : « Je ne peux pas croire qu’un Dieu bon puisse condamner à souffrir en enfer un être qu’il a créé. » Ou encore, « Ne serait-ce pas mieux pour Dieu d’anéantir une personne au lieu de la faire souffrir éternellement ? »

Nous ne pouvons pas donc nier le fait que l’enfer est un lieu révoltant. Mais pour comprendre le lien que la Bible fait entre la justice de Dieu et l’enfer, il nous faut aussi comprendre comment Dieu définit sa justice et comment il définit l’enfer. Deux précisions s’imposent.

De quelle perspective devrais-je considérer l’enfer ?

  • La création révèle différentes facettes de la nature de Dieu
    (ex. Ecc 3.11)
  • Dieu révèle sa volonté par sa Parole
  • Dieu nous a créés à son image (Gen 1.27; voir Col 3.10)
  • Le jugement de Dieu repose sur ceux qui refusent de reconnaître son image dans la création, qui refusent d’écouter sa Parole et qui refusent de se reconnaître comme créature (ex. Rom 1.18-24)

Du point de vue du Dieu, l’homme fut créé pour refléter l’image du créateur. Dieu fit l’homme à son image et lui a donné une volonté par laquelle l’homme est appelé à louer et à adorer Dieu. Comme nous le rappelle Ecclésiastes 3.11, Dieu a placé dans l’homme la conscience de l’éternité. En d’autres mots, nous avons cette réalisation qu’il existe quelque chose de beaucoup plus grand et vaste que nous les êtres humains dans ce monde. Nous n’avons qu’à contempler le ciel pour conclure que nous sommes après tout, petits dans l’univers que nous habitons.

Celui qui regarde la création et qui nie carrément la présence de quelqu’un de plus grand, plus fort, et plus intelligent fait face à un dilemme. Comment expliquer notre existence en tant qu’être humain ? Et quelle signification peut-on donner à cette existence ?

Dans Romains 1.20-21, l’apôtre Paul s’adresse à la pensée grecque en ayant comme point de départ la nature elle-même. Paul est un réaliste lorsqu’il regarde le monde autour de lui. Mais il part d’un point de vue que Dieu existe, qu’il est bon et que la création est une évidence autant de l’existence de Dieu que de la bonté/beauté de Dieu.

20 Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient dans ses œuvres quand on y réfléchit. Ils n’ont donc aucune excuse,

21 car alors qu’ils connaissent Dieu, ils ont refusé de lui rendre l’honneur que l’on doit à Dieu et de lui exprimer leur reconnaissance. Ils se sont égarés dans des raisonnements absurdes et leur pensée dépourvue d’intelligence s’est trouvée obscurcie.

Nous pouvons donc conclure que du point de vue de Dieu, le créateur révèle son existence et communique certains aspects de sa nature au travers de sa création. De plus, ces choses que nous pouvons savoir sur Dieu se voient « comme à l’œil nu ». Donc, tous les êtres humains qui expérimentent ce que c’est que de vivre sur la terre ont la capacité de « voir » Dieu dans la création. Paul enchaîne avec un chef d’accusation saillant contre celui qui contemple tout ce qui est « créé » et qui en dépit des évidences, refuse d’accorder ce qui devrait être la chose la plus naturelle : sa reconnaissance.

En résumé, Paul explique que la justification pour le jugement de Dieu sur l’être humain est en lien avec le refus de l’être humain de reconnaître la nature et l’œuvre de Dieu. L’être humain qui contemple la nature et qui ne tient pas compte de la révélation du créateur ni au travers de la nature et ni au travers de sa Parole fait preuve d’un manque de reconnaissance qui ressemble étroitement à du déshonneur envers le créateur. C’est ce que Paul explique une phrase auparavant dans Romains 1.18…

18 du haut du ciel, Dieu manifeste sa colère contre les hommes qui ne l’honorent pas et ne respectent pas sa volonté. Ils étouffent ainsi malhonnêtement la vérité.

En conclusion, lorsque je parle de l’enfer, je dois partir avec le même point de départ que celui du Dieu Créateur. Si Dieu existe et si Dieu m’a créé à son image et si Dieu m’a révélé sa volonté… je dois considérer si mon comportement vis-à-vis de Dieu honore ou non l’œuvre et la volonté de mon créateur.

Perspective biblique sur l’enfer ?

  • La Bible nous donne des images pour expliquer une vérité théologique qui nous amène à conclure que fondamentalement, l’enfer c’est être séparé de Dieu.
  • Images = « pleurs et amers regrets » (Matt 13.42) ; ténèbres (Matt 8.12) ; ruine éternelle, séparée de la présence de Dieu, de sa gloire (2 Thess 1.9) ; « étang ardent de feu et de soufre » (Apoc 21.8)
  • Toutes les images de l’enfer décrivent les conséquences de vouloir exister sans Dieu.
  • Si je ne veux rien savoir de l’être le plus merveilleux de l’univers (Dieu), il acquiescera à mes revendications et me laissera subir la souffrance éternelle qui résulte d’un monde sans sa présence.

Il ne faut pas bâtir sa théologie à partir de la culture populaire au travers des médias sociaux, la télévision ou même la musique. Tous ces moyens de communication, aussi utiles soient-ils, sont dans une catégorie à part. Ce sont des moyens qui nous permettent d’exprimer nos histoires, nos émotions, nos sentiments. Mais si nous acceptons la perspective que l’enfer soit quelque chose qui dépend de Dieu, il nous faut considérer en partant comment Dieu voit l’enfer.

La conception de l’enfer dans l’Ancien Testament

La Bible nous relate beaucoup d’images pour décrire l’enfer. Dans l’Ancien Testament, c’est la fosse, l’abîme, qui revêt le même caractère que les sacrifices humains que faisaient les nations païennes autour d’Israël. (ex. Deut 32.22; 2Chron 28.3 — la vallée des fils d’Hinnom était une vallée à côté de Jérusalem où l’on amenait ce qui devait être brûlé, un lieu impur, aussi littéralement la vallée des lamentations). L’idée d’un lieu corrompu et malsain revient dans les Psaumes (ex. Ps 9.17; 16.10; 55.15). C’est un endroit caractérisé par la corruption et dans lequel celui qui vit de façon corrompue va finir ses jours. C’est un peu comme si celui qui est corrompu retourne à son lieu d’origine, là d’où provient sa corruption.

Ésaïe 38.18 nous explique que ceux qui descendent dans la vallée de Hinnom sont ceux qui n’ont pas été fidèles à Dieu. Ils ne veulent rien savoir de Dieu ou d’être soumis à Dieu.

Finalement, nous avons plusieurs références au fait que cet abîme est un lieu où la souffrance et le feu sont éternels. (ex. Ésaïe 66.24).

La conception de l’enfer dans le Nouveau Testament

C’est un lieu de solitude, de regrets amers, de souffrance… bref, un lieu de perdition pour l’être humain. (ex. Matt 5.29-30; 10.28; Luc 12.4-5) La Bible affirme explicitement que l’enfer est un lieu de souffrance intense en se servant de l’imagerie d’un feu ardent. (ex. Matt 3.12, 5.22, 18.8-9; Luc 16.23-24; Apoc 14.10, 19.20). C’est aussi un lieu de souffrance qui ne finit pas. (ex. Apoc 14.11, 20.10). C’est un lieu de regret et de tristesse amère. (ex. Matt 8.11-12, 13.42, 22.13, 25.10; Marc 9.43). Jésus a explicitement parlé de l’existence de l’enfer à plusieurs reprises. Et l’existence de l’enfer n’est pas contestée dans la Bible.

L’idée principale derrière l’enfer est que c’est un lieu qui existe en lien avec le jugement de Dieu. (ex. Matt 23.33, 25.41; Luc 12.4-5 ; 2Thess 1.8-9; 2Pierre 2.4; Jude 6-7; Apoc 1.18, 20.11-15).

Ce n’est pas un lieu dans lequel l’être humain se retrouve comme par accident. Ce n’est même pas un lieu qui englobe tous ceux que Dieu n’aime pas à cause d’un caprice personnel. Non. L’enfer est un lieu réservé pour ceux qui n’honorent pas Dieu comme le créateur de leur existence et qui refusent de reconnaître Dieu comme le centre de leur monde.

Qu’est-ce que l’enfer en fin de compte ?

  • L’enfer est essentiellement être séparé éternellement de la présence de Dieu.
  • Si Dieu est la définition même de l’amour et de la bonté, être séparé de la présence de Dieu est la pire chose imaginable pour un être créé à l’image de Dieu.
  • La souffrance de l’enfer sera le regret éternel d’un choix = ne pas avoir honoré Dieu dans ma vie.

L’enfer est le résultat d’avoir réprimé la vérité que Dieu est le créateur et par conséquent, qu’il est digne de la reconnaissance venant de ses créatures. Ceux qui sont destinés à l’enfer ne seront pas en enfer par accident. Ils ne seront pas non plus ceux qui auraient voulu choisir Dieu ou qui n’ont pas eu la chance de connaître Dieu ou de choisir Dieu. La Bible place la conséquence du jugement de Dieu sur les épaules de celui qui n’honore pas Dieu.

Ceux qui se trouvent en enfer auront le résultat de leur désir d’être et de rester le centre de leur univers. Le seul problème, la révélation divine nous explique que tout ce qui est bon et louable dans ce monde est le résultat de l’action divine du Dieu vivant et créateur. Le moment que Dieu s’éclipse, tout ce qui est bon et qui se rattache à lui, s’éclipse aussi. Et ce qui reste, c’est l’enfer.

À suivre…

Dans un prochain article, nous regarderons de plus près les objections que nous rencontrons lorsque nous parlons de l’enfer. Plus spécifiquement, nous considérerons s’il n’y pas deux volontés en Dieu (appel souverain de la foi et condamnation des impies en enfer), la question de l’annihilation de l’âme et s’il existe des degrés de punition pour ceux qui subissent le jugement de Dieu.

3 réflexions sur “Si Dieu est bon, pourquoi envoyer les gens en enfer? (partie 1)

  1. Bonjour. Je ne crois pas que Dieu soit vexé si on le refuse dans notre vie mais cela doit sûrement l’attristé puisqu’il nous veut que du bien en tant que Créateur. Il nous a cependant laissés libres de choisir alors si on choisit de ne pas marcher à ses cotés, nous en sommes les seuls responsables et par conséquent, on ne peut le blâmer de ce que notre vie sera un enfer ou non. Il y a un proverbe qui dit: » L’homme propose et Dieu dispose ». J’en conclue que si nos dispositions sont bonnes et bénéfiques pour nous, Dieu saura agréer à sa façon et toujours pour notre bien, ce que nous attendons de lui, tel un bon guide.

  2. Si j’ai bien compris, l’enfer c’est être séparé de de dieu éternellement.
    Qu’est-ce que vous voulez dire par éternellement ?
    Est-ce qu’on peut choisir éternellement d’être séparé de Dieu ?
    Dieu est-il vexé lorsqu’on ne reconnaît pas qu’il est le créateur ??

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