C’est une chose de croire que Dieu existe, mais que penser de sa direction pour ma vie ? Bon nombre de gens s’identifient avec Jésus-Christ. Ils puisent leur foi dans les paroles et l’exemple de Jésus. Mais qu’en est-il pour la suite ? Si je posais la question, « As-tu l’assurance que tu es au centre de la volonté de Dieu en ce moment » quelle serait ta réponse ? Pour certains, l’expérience chrétienne devient vague et subjective.
(lire Jean 14.1-14)
Certains partent à la recherche d’une authenticité dans les expériences spirituelles pour mieux ressentir la présence ou la bénédiction de Dieu. D’autres aiment se lancer corps et âme dans le service pour les autres et d’autres encore trouvent leur niche dans l’évangélisation. Toutes ses activités sont bonnes et louables. Jésus a certainement démontré un exemple à suivre chacun des domaines mentionnés. Mais dois-je espérer qu’en me dirigeant généralement dans ce sens que je puisse aussi être certain de la volonté de Dieu pour ma vie ? Est-ce que Dieu n’est pas plus spécifique ? Car au fond, j’aimerais savoir s’il s’intéresse à moi ? Est-ce qu’il me connaît ? Est-ce qu’il m’a créé avec une raison d’être que seul moi peux accomplir dans ce monde ?
J’ai un soupçon que bon nombre d’entre nous se posent la question. Nous avons réglé la question de l’existence de Dieu, de sa souveraineté et de sa grâce à l’oeuvre dans nos vies. Mais nous semblons être plus engagés à simplement attendre le retour du Seigneur que d’être sel et lumière dans un monde qui frôle constamment le chaos.
Et puis, comment devrais-je comprendre un passage comme Éphésiens 2.8-10 qui me parle de « bonnes œuvres » que Dieu a préparées d’avance pour nous afin que nous les pratiquions ? Le terme grec pour « œuvre » est ergon qui prend le sens de « devoirs, obligations, charges ». Il y a aussi l’aspect du « nous » où notre Seigneur a en vu l’église, le peuple des rachetés qui œuvrent ensemble pour sa gloire.
Quelle est ma place dans cette grande histoire de la rédemption ? Lorsque je lis la Bible, je constate que Dieu s’adresse à des hommes et à des femmes en particulier. Ils font partie du peuple de Dieu, mais ils ont aussi développé une conviction personnelle sur la mission que Dieu leur a confiée. La question que je pose au fond est celle-ci, « Est-ce que Dieu a réellement un plan spécifique pour chacun d’entre nous ? »
Vérifie tes intentions
Avant de se poser la question, « quelle est la volonté de Dieu pour ma vie » il faudrait répondre à une autre question, celle-ci plus pressante. « Suis-je disposé à suivre le Seigneur Jésus-Christ ? » Est-ce que j’accorde une importance à sa direction dans ma vie quotidienne après tout ? Parce que, si je ne peux pas répondre à cette question dans l’affirmative, pourquoi se poser la question précédente sur la volonté de Dieu ?
Je me souviens d’un entretien que j’ai eu avec un jeune homme à qui je présentais le plan du salut par l’évangile. Après avoir discuté de la chose un bon bout de temps, je lui ai posé la question, « si j’arrivais à te démontrer qu’il est raisonnable de croire en Jésus-Christ, est-ce que tu serais aussi ouvert à suivre ses instructions si ce n’est que pour mettre la Parole de Dieu à l’épreuve ? » Il m’a répondu, « Non, cela ne changerait rien. Je ne veux pas croire en Jésus et encore moins le suivre, même si le personnage de Jésus m’intrigue. » Sa réponse franche à ma question m’a éclairé pour le reste de ma discussion avec lui. Nous avons parlé de son propre cœur au lieu de regarder les preuves pour l’existence de Dieu. Car il n’était pas intéressé à suivre Jésus même s’il aurait eu un doute raisonnable.
Je reconnais que c’est un exemple extrême. Mais ce n’est pas si différent de quelqu’un qui se dit « Chrétien », mais qui ne s’intéresse pas à suivre le Seigneur Jésus-Christ, ses instructions, ses commandements. Dans ce cas, il est sage de remettre en question une telle profession de foi sur la base des paroles de Jésus.
31Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez (c.-à-d. enracinez votre vie) dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; 32vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. (Jean 8.31-32)
8Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. 9Jésus lui dit : il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père ; comment dis-tu : montre-nous le Père ? 10Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. (Jean 14.8-10)
Il faut donc commencer par se demander si j’ai pris l’engagement de suivre Jésus-Christ. Peut-être que je répondrai que je ne le suis pas parce que je préfère attendre qu’il me révèle où Dieu va aller. Peut-être que je planifie le suivre un jour, mais pas en ce moment ? Il est question de la disposition de mon cœur et d’une volonté qui passe à l’action à ce stade-ci. Sinon, le reste ne veut vraiment rien dire.
Poser la bonne question
Admettons que je désire suivre Jésus-Christ. Admettons que je reconnais qu’être Chrétien n’est pas simplement une étiquette que je me donne parce que je m’identifie avec une église ou que je suis d’accord avec l’idée que Jésus est le Fils de Dieu. Où dois-je commencer ? Quel doit être mon premier pas ?
Je propose l’idée que si nous voulons connaître la volonté de Dieu pour nos vies dans le présent, que nous ferions mieux de poser une autre question qui s’aligne mieux avec ce que nous enseigne la Parole de Dieu.
Henry Blackaby, auteur du livre « l’expérience de Dieu dans ma vie (anglais : Experiencing God » propose entre autres que nous devions poser la question suivante, « Qu’est ce que la Bible m’apprend sur la volonté de Dieu en général ? » Car je ne trouverais pas dans la Bible une réponse explicite à ma question de savoir avec qui devrais-je me marier ? Que choisir comme carrière ? Où fonder une famille ? À quelle église me joindre ? Etc.
Pour celui qui désire suivre Jésus-Christ, la Parole de Dieu (la Bible) est le moyen par excellence par lequel Dieu m’invite à découvrir sa volonté pour ma vie. Même s’il ne s’agit pas d’un miroir magique qui m’offre une réplique précise à chaque fois que je lance une question, il s’agit néanmoins d’un miroir qui reflète pour nous la nature de Dieu et les façons que Dieu choisit d’agir dans nos vies.
La Bible n’est pas un prétexte
Il est important de clarifier à quoi nous faisons référence lorsque nous parlons de lire la Bible pour comprendre la volonté de Dieu. Il ne s’agit pas de trouver des versets bibliques qui appuient ce que nous désirons secrètement. La Bible n’est pas un prétexte pour affirmer ma propre volonté. D’ailleurs, Jésus a souvent reproché aux chefs religieux de son temps à se servir des Saintes Écritures pour accommoder leurs désirs ou justifier leur immoralité.
13 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. 14 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l’apparence de longues prières ; à cause de cela, vous serez jugés plus sévèrement. (Matthieu 23.13-14, voir aussi 23.15-29)
La Bible n’est pas un « livre de recettes »
Lorsque nous parlons de comprendre la volonté de Dieu à partir des Saintes-Écritures, nous devons aussi affirmer qu’il ne s’agit pas non plus de piger un verset en l’extirpant de son contexte pour lui donner un sens ne s’accorde pas avec son sens voulu, même si nous citons le verset dans un sens littéral.
Prenons l’exemple de Josué 1.8 qui est souvent cité par certains pour affirmer que Dieu veut que nous jouissions tous de la prospérité financière.
8 Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras. (Josué 1.8)
Ce passage n’est pas une formule à suivre pour la prospérité financière de Josué ou pour appuyer l’idée que la bénédiction de Dieu est étroitement liée à la prospérité financière. Dans son contexte, ce passage parle de l’alliance entre l’Éternel et son peuple. Le peuple de Dieu était sur le point d’entrer dans la terre promise suite au jugement de l’Éternel sur la génération précédente qui avait négligé d’obéir aux instructions et aux lois que l’Éternel leur avait prescrites. L’observation de la loi était le moyen ordonné par l’Éternel pour bénir son peuple afin qu’ils reflètent son image parmi les nations. (Voir aussi Deut 4.1-14)
Si la citation de Josué devait être une recette pour une prospérité personnelle, que devrions-nous penser des béatitudes de Jésus où il place la poursuite de la prospérité financière en contradiction avec un désir de servir Dieu ? (Voir Matt 6.19-34) Ce n’est pas pour dire qu’un Chrétien doit nécessairement être pauvre, mais ceci veut nécessairement dire qu’un Chrétien est reconnu pour sa générosité et qu’il recherche le bien des autres au travers de son engagement envers Dieu.
Toutes les autres applications bonnes et pratiques que nous pouvons tirer des lois de Dieu peuvent sans doute être la source d’effets bénéfiques dans la vie de celui qui cherche à comprendre le sens des ordonnances de Dieu. Mais c’est une bénédiction qui est secondaire. Jésus lui-même a affirmé que les lois de Dieu parlaient de Lui. (Voir Luc 24.27)
La Bible est comme une paire de lunettes
Comment alors découvrir la volonté de Dieu à partir des Saintes Écritures ? Par où devons-nous commencer ? Quelle approche devrions-nous prendre ?
Je propose deux lentilles au travers desquelles nous pouvons comprendre la volonté de Dieu à partir de notre lecture de la Bible.
- Qu’est-ce que ce passage m’apprend sur la nature de Dieu ?
- Comment Dieu agit-il dans la vie des personnages bibliques ?
Les réponses aux questions ci-dessus m’amènent ensuite à développer des principes bibliques qui forment la base de ma compréhension de la volonté de Dieu. Ce n’est qu’une première étape, mais une étape qui est nécessaire et qui nous protège d’erreurs théologiques qui nous amène à croire et à faire des bêtises.