Célébrer Pâques comporte un certain défi. Que dois-je faire pour célébrer Pâques ? À Noël, nous célébrons la naissance du Sauveur et nous faisons des cadeaux un peu de la même manière que les rois mages ont fait à Jésus. Nous avons célébré la Saint-Valentin le mois dernier et c’est une occasion de dire à nos proches que nous les aimons. Et nous pouvons aussi faire un lien avec le Chrétien qui exprime à Dieu son amour pour sa grâce manifestée en Jésus-Christ. Mais que faire avec Pâques ? Que puis-je donner à Christ ? Lui qui a offert sa vie à la croix comme rançon pour payer la dette de mon péché. Comment puis-je ajouter à ce geste ? Que puis-je lui donner de plus ? Qu’est-ce que Dieu veut de moi au fond ?
Nous sommes dans une course
L’auteur du livre d’Hébreux illustre la vie du disciple de Jésus en la comparant à une course. Remarquez les différents éléments de la course. On nous parle d’une nuée de témoins qui sont énumérés en partie dans le chapitre précédent (Héb 11). Ils ont tous reçu un bon témoignage en ce qui concerne leur foi. Ils ont bien couru et ils ont fini leur course. Et maintenant dans Héb 12, ces témoins sont sur les bords de notre piste et ils nous environnent. Ils nous regardent. Ils sont devenus nos partisans.
- Courir pour remporter le prix : remarquez aussi qu’il est question de courir avec l’idée de remporter un prix. C’est ici que nous retrouvons le premier commandement qui nous est adressé dans ce chapitre. « Rejetons tout fardeau. » Dans l’original, le terme apotithemai parle d’arrêter de continuer dans une certaine condition avec l’idée de se défaire de ce qui contribue à notre condition actuelle. L’Image est celle de quelqu’un qui enlève ce qui l’empêche de changer sa condition. Dans Hébreux 12.1, l’interprétation vient avec l’image. « Laissons tomber ou rejetons le péché qui nous enveloppe si facilement. » C’est une résolution qui passe aux actes. Mais c’est aussi une résolution qui laisse tomber quelque chose parce qu’il y a un autre but qui se pointe à l’horizon.
- Courir en rejetant tout fardeau : le commandement de « rejeter tout fardeau » précède le 2e commandement de « courir avec persévérance ». L’un suit l’autre. Même si c’est louable, le but du coureur n’est pas simplement de se défaire de tout fardeau qui l’empêche de courir, son but ultime est de courir afin de remporter le prix.
- Courir selon l’épreuve que Dieu a placé devant nous: une troisième observation que nous pouvons faire sur la course qui se dresse devant le disciple de Jésus est la présence de cette carrière ouverte dont il est question dans Hébreux 12. Le coureur ne court pas à l’aveuglette et pas dans n’importe quelle épreuve. Non. Le coureur poursuit une trajectoire selon l’épreuve qui lui est confiée par le Seigneur Jésus-Christ lui-même. Nous pouvons choisir de faire partie de courses de tout genre. Nous pouvons courir pour le prestige, pour l’approbation des autres, pour le succès financier, pour une carrière, pour la famille parfaite, etc. Selon Hébreux 12, la seule course qui nous accorde un prix qui est éternel est celle que Dieu place devant nous.
En d’autres mots, ma réponse à l’évangile est réellement le point de départ d’une course qui ne finira seulement que lorsque nous serons dans la présence de Dieu. Que ce soit par la mort ou que ce soit suite au retour du Seigneur, nous cherchons à accomplir les œuvres qu’il a préparées d’avance pour nous. La raison de notre existence ici-bas est plus que de fonder une famille, de maintenir une maison, d’obtenir le succès d’une carrière, ou d’atteindre la retraite. Pour le Chrétien, son but est de bien finir la course que Dieu lui-même a placée devant lui. Et pour bien finir, il doit laisser tomber ce qui l’empêche de courir librement et efficacement. Son but est d’être trouvé fidèle lorsqu’il aura atteint la ligne d’arrivée.
À Pâques, nous célébrons le fait que Jésus a bien fini sa course. Il a tout accompli dans ce que le Père lui a donné de faire. (Voir Jean 19.30) Notre réponse à son succès et donc de courir notre course de la même manière, afin de remporter le prix. C’est une bonne façon de souligner Pâques et d’honorer ainsi la résurrection de notre Seigneur.
Nous considérons son exemple
Hébreux 12 nous donne aussi la motivation pour courir. Si vous avez déjà participé à une course, vous savez qu’à un moment donné, le doute s’installe. « Vais-je pouvoir y arriver ? Est-ce que j’ai ce qu’il me faut pour la compétition ? » « Vais-je y arriver ? »
Tout athlète qui s’engage dans une course prévoit courir pour finir sa course. Mais cela n’empêche pas le doute de s’installer. L’auteur d’Hébreux 12 nous donne une recette pour maintenir la course en vue de bien finir et de franchir la ligne d’arrivée. Il nous encourage à garder les yeux sur Jésus, de considérer son exemple.
- Jésus est le chef: le terme grec archegos ici fait référence à celui qui a ouvert le chemin pour nous. C’est un peu comme dans un peloton de bicycles. Tout le monde suit le chef de file qui coupe l’air. C’est lui d’ailleurs qui fait le gros du travail. Les autres n’ont qu’à rester juste derrière lui et à pédaler pour maintenir la bonne vitesse. Être chef de file est difficile.
- Jésus est le consommateur de la foi: dans la version Semeur, on a traduit ce bout de texte par « qui porte à la perfection » une tournure qui est peut-être plus clair que la LSG. Il s’agit donc de Jésus qui rend possible notre foi et assure que notre foi nous amènera à la ligne d’arrivée. Parce que Jésus est mort et qu’il est revenu à la vie, notre foi trouve son épanouissement dans ce que Jésus a fait pour nous.
- Jésus était motivé par une perspective du Royaume de Dieu: si nous pensons à un athlète qui est en pleine compétition, il vient des moments où la douleur musculaire, l’essoufflement, la fatigue se font sentir. Une épreuve sportive demande de l’endurance. Mais l’athlète ne tient pas compte de ces circonstances. Son attention est portée vers le but, la ligne d’arrivée. Et pour notre Seigneur, aussi horrible que fut les chaînes, les injures, les lacérations du fouet, d’être abandonné de son Père sur une croix sanglante et humiliante, rien de tout ça pouvait comparer avec la joie de siéger à la droite du trône de Dieu. Si Pâques nous fait prendre conscience du prix horrible et extravagant que Jésus a payé pour notre rançon, il faut aussi savoir apprécier la splendeur et la magnificence du Royaume de Dieu qui étaient la source de la joie de notre Seigneur pendant sa passion.
L’auteur d’Hébreux veut nous encourager à non seulement courir une course, mais aussi à finir la course comme Jésus qui fut motivée par une joie immense d’être dans la présence parfaite de son Père céleste. Pâques est une bonne occasion pour nous de considérer si nous avons nos yeux au bon endroit.
Conclusion
Je reconnais qu’il n’est pas évident de célébrer Pâques, surtout lorsque la culture ne peut pas comprendre l’étendue et la beauté incomparable de ce que Jésus a accompli pour son peuple. Toutes les promesses et tous les bienfaits de l’alliance sont imputés à notre compte à cause du fait que Jésus a bien finir la course qui fut placée devant lui.
L’auteur d’Hébreux veut nous encourager à ne pas nous relâcher. Nous devons laisser tomber les choses qui nous empêchent de courir librement afin de bien finir. Il nous encourage ensuite à considérer l’exemple de Jésus qui a ouvert le chemin pour nous et qui maintien notre foi. C’est à cause de sa présence, même en ce moment, que nous courions.
Finalement, il nous encourage à considérer ce que Jésus était en train de regarder et ce qui lui a permis de franchir avec succès l’épreuve placée devant lui. « Parce qu’il avait en vue la joie qui lui était réservée [c], il a enduré la mort sur la croix, en méprisant la honte attachée à un tel supplice, et désormais il siège à la droite du trône de Dieu. » (Hébreux 12.3)