Je constate depuis plusieurs années qu’il existe une certaine confusion concernant l’expression de notre foi au 21e siècle. Dans un monde séculier, la religion est perçue comme étant un phénomène qui trouve son expression en privé, selon la conviction personnelle de chacun. Et dans ce sens, la religion ne devrait pas trouver son expression sur la place publique. On entend même dire parfois que si tu veux garder tes amis ou si tu ne veux pas offenser inutilement ta famille, tu dois éviter de parler de deux sujets en particulier : la religion et la politique.

Pourtant, selon la Bible, la foi n’est pas une affaire privée. Elle ne se limite pas à une conviction personnelle qui s’exprime uniquement entre les quatre murs d’un lieu de culte réservé à des moments opportuns. La Bible nous dit que la foi est un don de Dieu (Éphésiens 2.8-10) qui nous est donné pour mettre en évidence sa gloire.

8 Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. 9 Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. 10 Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.

Il est vrai qu’en lisant ce texte, la gloire de Dieu est sous-entendus. Mais si nous reculons d’un chapitre, nous voyons que le contexte pour ce don gracieux de foi que Dieu accorde à ceux qui croient est plus explicitement une manifestation de la gloire de Dieu.

(Éphésiens 1.11) En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté, 12 afin que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ. 13 En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis, 14 lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis, à la louange de sa gloire.

Dans l’évangile de Matthieu, Jésus utilise une image pour parler de la gloire de Dieu qui se reflète dans la vie du Chrétien. Il dit,

14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; 15 et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 
(Matthieu 5.14-15, LSG)

L’adoration est-elle limitée au dimanche matin?

L’expression de ma foi n’est pas limitée au culte du dimanche ni à un rite religieux qui se fait en privé. C’est pour cela que les deux symboles que nous célébrons en tant qu’église, le Repas du Seigneur et le baptême, ont un caractère publique. Ils sont le résultat d’une profession de foi, d’une déclaration qui exprime quelque chose envers Dieu. Et c’est à ce niveau que j’aimerais m’attarder quelques minutes.

Pourquoi faisons-nous un culte le dimanche ? Pourquoi avons-nous des rituels ensemble ?

Pourquoi lisons-nous et enseignons-nous la Bible ? Pourquoi encourageons-nous des habitudes de prière, de lecture, et de communion fraternelle pendant la semaine ? La réponse simple est la suivante : parce que Dieu est glorieux et nous lui accordons en réponse, notre adoration.

Mais c’est quoi au juste l’adoration?

Mais je constate que là aussi, il existe beaucoup de confusion. Que voulons-nous dire par adoration ? Est-ce simplement une expression religieuse qui est synonyme de louange ? Peut-on utiliser les termes « adoration » et « louange » de façon interchangeable ? Est-ce une discipline de la vie chrétienne, un rituel ou une habitude à développer ? Pourquoi lors d’un culte, disons-nous que nous allons prendre un temps pour adorer Dieu ? Est-ce que nous adorons Dieu seulement pendant le culte, pendant une partie du culte ? Est-ce une action ou est-ce une disposition du cœur ? Et si c’est une disposition du cœur, est-ce influencé par un certain genre de musique ou de chant dans l’église ? Sommes-nous fidèles à la Parole de Dieu lorsque nous disons, « nous avons eu un bon temps d’adoration ce matin ? »

En lien avec les différentes témoignage personnels que nous avons entendus dernièrement, j’aimerai vous proposer que l’adoration est principalement une réponse accordée à Dieu qui tient compte de sa gloire. Et je vous suggère que la vie chrétienne est une grosse blague cruelle si vous n’avez pas expérimenté la gloire de Dieu qui vous pousse aussi à adorer Dieu.

L’adoration se manifeste dans des passages comme celui de Romains 6.17-18.

(LSG) 17 Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits. 18 Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice.

J’aime la façon que la version de la Bible, Parole de Vie, traduit ces deux versets. Le sens du texte me semble un peu plus clair.

(PDV) 17 Remercions Dieu ! Autrefois, vous étiez esclaves du péché. Maintenant, vous avez obéi de tout votre cœur à l’enseignement donné à tous et que vous avez reçu. 18 Vous avez été libérés du péché et vous êtes au service de ce qui est juste.

Vers une définition de l’adoration

J’aimerais donc vous lancer une définition qui je crois englobe une bonne partie de ce qu’est l’adoration selon la Bible. L’adoration est une disposition du cœur remplie d’affection pour Dieu en réponse à la révélation de Dieu qui me pousse à penser et à agir envers Dieu et mon prochain d’une manière qui reflète la nature de Dieu.

Cette définition de l’adoration fait allusion à trois types de conversions :

• Une conversion de mon cœur : mes affections changent et sont tournées vers Dieu
• Une conversion de mes pensées : la Parole de Dieu devient une ancre qui guide mes perspectives… j’apprends donc à connaître la pensée de Dieu en méditant sur sa Parole
• Une conversion de mes actions : ma façon de vivre reflète la nature de Dieu quand je consacre mon corps à Dieu comme un sacrifice vivant qui cherche à bénir mon prochain