Dieu a créé l’homme à son image avec un reflet de sa gloire. Nous comprenons que la vie de tous est importante, non à cause de leurs accomplissements ou de leurs aptitudes, mais simplement à cause du fait que nous avons tous été créés à l’image de Dieu. Notre valeur se reflète même dans le ministère de Jésus. Dans Luc 4.18, Jésus cite une prophétie d’Ésaïe pour expliquer la raison d’être de sa venue. (Voir Ésaïe 61.1-2)
18 L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, 19 pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur.
En fait, Jésus ne dit pas qu’il est venu pour annoncer une bonne nouvelle à ceux qui sont tout suffisant. Il n’a pas été envoyé pour simplement donner une meilleure vie à ceux qui sont bien établis. Il n’est pas venu non plus pour guérir le cœur de celui qui n’a pas de peine ou qui est libre et en parfait contrôle de sa vie. Il n’est pas venu pour donner la vue à celui qui comprend tout, qui voit tout et qui sait tout. Et Jésus n’est pas venu pour simplement rendre visite aux opprimés. Il est venu pour faire bien plus. Jésus est venu pour les renvoyer libre !
Une poursuite futile
Nous compliquons souvent cet idéal de refléter la gloire de Dieu. Nous visons un idéal dans nos vies, mais il me semble que cet idéal cherche à mettre en évidence notre propre gloire en visant seulement nos intérêts. Je constate aussi que beaucoup font des efforts pour gagner le contrôle de leurs vies afin que les choses soient parfaitement à leur place selon leurs préférences et selon leurs goûts. Et lorsque nos vies ne se conforment pas à nos attentes… nous devenons inquiets, nous piquons une crise ! Nous allons voir les psychologues, les thérapeutes et trouvons notre satisfaction dans toutes sortes de bébelles qui flattent notre ego et notre confort si facilement perturbés.
Il y a une scène dans l’évangile de Luc (18.9-14) qui parle à cet effet. C’est une histoire que Jésus raconte pour illustrer une vérité qu’il essaie de leur faire comprendre la gloire de Dieu.
9 Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu’elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres : 10Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était pharisien, et l’autre publicain. 11 Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain ; 12je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. 13 Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. 14 Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. (Luc 18.9-14)
Les paroles de Jésus transpercent et vont droit au cœur. Que penser de ce morveux, le Publicain, qui n’ose pas lever les yeux au ciel, qui renifle ses larmes, complètement à terre devant l’autel majestueux du temple ? Comment se fait-il que Jésus le regarde et constate qu’il retournera chez lui, justifié par sa conduite ? La réponse est pourtant simple : le Publicain avait les yeux tournés vers Dieu et le Pharisien avait les yeux tournés sur lui-même.
Où je mets mes regards
J’aimerais attirer notre attention sur le fait que nous ressemblons parfois au Pharisien tout en pensant agir comme le Publicain. Pour beaucoup d’entre nous qui fréquentons l’église, nous sommes familiers avec l’idée de repentance et d’éprouver de la peine devant notre péché. Mais ceci ne représente pas la condition finale du Publicain. Jésus a dit qu’il s’est retourné chez lui justifié.
Il existe, je crois, une forme de religiosité, voire même d’humilité qui est complètement fausse, car elle ne tient pas compte de l’œuvre de Dieu imputée à notre compte au travers de Jésus-Christ. Tout comme le Pharisien, nous continuons de fixer les yeux sur nous-mêmes, sauf qu’au lieu de nous vanter de nos œuvres, nous nous vantons d’être trop pécheurs pour recevoir le pardon de Dieu. Nous ne faisons confiance ni à Dieu, ni à ses promesses. Cette réaction, aussi religieuse qu’elle soit, n’exalte pas l’amour et la puissance de Dieu manifestés envers nous par l’œuvre et la personne de Jésus-Christ.
La réalisation que Dieu n’est pas comme nous
Une deuxième constatation qui ressort du récit de Luc concerne la réalisation que Dieu n’est pas comme nous. Lorsque le Publicain a levé les yeux au ciel, il a supplié Dieu avec la réalisation que Dieu est glorieux et séparé de lui à cause de son péché. Le Pharisien par contre, s’adressa à Dieu sans une idée précise de Sa Majesté et de Sa Sainteté. Le Pharisien devait sûrement le savoir en théorie, mais en pratique, le concept semble lui avoir échappé.
Il me semble que nous ne sommes pas trop différents du Publicain dans ce sens. Nous n’avons pas trop de mal à reconnaître que Dieu existe et qu’il est digne de notre reconnaissance. Nous aimons bien le louer pour ses multiples bienfaits. Mais nous nous arrêtons souvent là avec nos belles paroles. Notre concept de Dieu est souvent trop vague et cela nous laisse, en grande partie, avec des impressions que l’on peut découvrir Dieu à notre manière et selon notre agenda.
J’ai entendu un pasteur commencer sa prédication il y a quelques semaines en disant, « Vous avez entendu dire que Dieu est amour. Mais j’aimerais vous encourager à plutôt dire, Dieu est partout. » Son raisonnement était le suivant, puisque Dieu travaille autour de nous, nous pouvons le rencontrer au travers de toutes sortes de circonstances. « Lorsque je change mon pneu par exemple, si je suis attentif, Dieu se manifeste à moi au travers de cette activité. » Le pasteur en question a donné plusieurs autres exemples où il a ressenti la présence de Dieu, ce qui lui a permis de découvrir différentes facettes de Dieu.
Je ne crois pas que le pasteur en question avait complètement tort. Son approche, semblait à prima bord être une belle façon de décrire comment Dieu aime se laisser découvrir. Mais je vous avoue que c’était l’absence de quelque chose dans sa description qui me dérangeait. Il est vrai que Dieu est omniprésent. MAIS, on ne s’approche pas de Dieu de n’importe quelle façon. Dieu n’est pas comme un petit garçon qui joue à cache-cache et qui rit aux éclats lorsqu’on parvient à découvrir sa cachette. Il est vrai que Dieu est partout, mais nous nous approchons de Lui de la même façon qu’une souris s’approche d’un éléphant. Aussi beau et majestueux que soit l’éléphant, la souris reste néanmoins à sa merci.
Le prophète Ésaïe a bien exprimé cet aspect de la nature de Dieu lorsqu’il a comparé le Dieu d’Israël avec les autres dieux des nations étrangères qui l’entouraient.
Moi, je suis l’Éternel, il n’y en a pas d’autre, non, en dehors de moi, il n’y a pas de Dieu. Je t’ai doté de force sans que tu me connaisses, 6 afin que du soleil levant jusqu’au soleil couchant, tout homme sache que tout, sauf moi, n’est que néant, que je suis l’Éternel et qu’il n’y en a aucun autre. 7 J’ai formé la lumière et créé les ténèbres, je donne le Bonheur et je crée le malheur. Oui, c’est moi, l’Éternel, qui fais toutes ces choses. (Ésaïe 45.5-7, SEM)
Dieu est le créateur. Je suis une créature, le produit de Sa créativité, de Son idée. Il est éternel, comme son nom l’indique. Je suis mortel. J’ai un début et une fin. Et la seule façon que je peux vivre éternellement, c’est dans sa présence. Tout seul, je ne suis vraiment pas grand-chose. (Ésaïe 40.6-8)
Application : la crainte de Dieu
Je ne peux pas commencer à adorer Dieu comme Il le mérite si je n’ai pas une idée juste de sa nature ou si je ne réalise pas qu’il est un être à part. Nous sommes réellement à sa merci, mais heureusement que nous pouvons aussi être au bénéfice de sa grâce.
Dans l’évangile de Jean, Jésus affirme que, « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14.9). Des gens de différents milieux ont reconnu Jésus et lui ont rendu hommage. C’est à notre tour maintenant. Comment allons-nous répondre au Dieu trois fois saint ? Allons-nous nous contenter de simplement lui accorder notre louange par nos belles paroles ? Où avons-nous placé nos regards ? La gloire de Dieu se manifeste au travers de la création et au travers de son œuvre dans nos vies. Dieu nous poursuit avec une bonne nouvelle qui est empreinte de grâce. Allons-nous le croire sur parole et lui accorder une adoration qui est digne de son nom ou allons-nous fabriquer un dieu à notre image qui justifie nos comportements et excuse nos péchés ?
Lorsque nous nous approchons de Dieu sachant qu’il est saint mais avec la confiance qu’il nous fait grâce, nous manifestons ce que la Bible appelle la crainte de Dieu. Dimanche prochain, nous regarderons ensemble un des plus grands obstacles à l’adoration de Dieu : la crainte de l’homme. (Lire Prov 29.25 ; Jean 12.37-43)