C’est un passage que nous connaissons assez bien. La plupart des gens en ont déjà entendu parler, même aujourd’hui. Mais les 10 commandements sont beaucoup plus que des règles morales qui donnent une direction à suivre dans notre comportement. Ils sont le reflet d’un ordre établi par le Créateur pour nous indiquer comment nous devrions vivre en relation avec Lui.
Pourquoi DiX20 ?
Cette série s’intitule DiX20 pour rappeler la référence biblique des 10 commandements. En fait, il s’agit d’une condensation d’un titre. On fait référence aux 10 commandements que l’on peut lire dans Exode 20 (ou le « X » sert de raccourci en référence à la première syllabe du livre en question). Dans notre coin du pays, les gens sont familiers avec le quartier DIX30, un quartier commercial et résidentiel qui se trouve à la croisée de deux autoroutes : l’A10 et l’A30. Par comparaison dans le sens spirituel, nous pourrions dire que les 10 commandements représentent un genre de quartier littéraire où nous pouvons explorer ce que Dieu révèle de la façon que nous, ses créatures, pouvons entretenir une relation harmonieuse avec Lui, ainsi qu’avec nos semblables.
Pour les Israélites qui se tenaient au pied du mont Sinaï dans le désert à la sortie d’Égypte, ces tablettes de la loi étaient le fondement à la base de leur société, une sorte de charte ou constitution qui régit les droits et responsabilités du peuple. Pour nous, qui sommes au bénéfice de la nouvelle alliance conclue par la mort et la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ, les 10 commandements forment un cadre de référence qui forme notre image de Dieu et notre mode de vie.
La pertinence de la Loi
Certains Chrétiens rejettent l’idée que la loi est encore pertinente à la vie du Chrétien aujourd’hui. Ils vont citer par exemple que Dieu est un Dieu d’amour qui nous invite à une relation empreinte de grâce. Ou ils vont dire que Dieu ne condamne pas étant donné que toute la condamnation fut placée sur son fils. (Ex. Romains 8.1) Ou encore, Dieu ne juge pas et donc, nous ne devrions pas juger les autres. (Ex. Matthieu 7.1) Car nous ne sommes plus sous la loi après-tout, mais sous la grâce de Dieu. (Ex. Galates 2.23-28 ; 5.18)
Une telle compréhension de la loi manifeste une perspective bien limitée de la nature de Dieu. En fait, c’est réduire la loi de Dieu à une série d’affirmations qui ne se concentre qu’exclusivement sur notre conduite. C’est aussi mal comprendre la relation entre la loi et la nature son auteur. Dans le contexte de l’Ancien Testament, il ne faut pas perdre de vue que les commandements d’Exode 20 font avant tout l’objet d’un dévoilement de la nature divine qui a pour but de nous révéler qui est le Dieu d’Israël. Nous avons par exemple un indice majeur dans la manière que Dieu sanctifie le peuple d’Israël à la sortie d’Égypte. Tout au long de son histoire, Israël est identifié comme étant un peuple mis à part pour Dieu afin qu’il Lui ressemble. Par exemple, nous rencontrons l’expression « vous serez mon peuple et je serais votre Dieu ».
Dans ce sens, il n’est donc pas étonnant de constater que les 10 commandements nous révèlent quelque chose de la nature de Dieu et quelque chose sur la manière que son peuple manifeste qu’il Lui appartient. Ce fait se reflète, entre autre, dans l’organisation même des 10 commandements. On observe deux grandes sections. Les commandements 1 à 4 parlent spécifiquement de la nature de Dieu. Et les commandements 5 à 10 nous expliquent comment le peuple de Dieu doit se comporter en réponse à la révélation de la nature de Dieu.
La relation entre la loi et le Seigneur Jésus-Christ
Mais est-ce que ces commandements sont exclusivement réservés au peuple de Dieu dans l’Ancienne Alliance ou est-ce aussi une révélation qui s’adresse au peuple de Dieu dans la Nouvelle Alliance ? C’est une grosse question qui comporte plusieurs volets. Généralement, nous ne pouvons pas parler de l’application de la loi dans la Nouvelle alliance sans aussi parler de tout ce que le Seigneur Jésus-Christ a accompli par sa mort et sa résurrection. Jésus est à certains égards, l’accomplissement de la loi de Dieu. Jésus est après-tout l’accomplissement de la promesse faite à Abraham dans Gen 15.
L’apôtre Paul se réfère à Jésus comme étant le second Adam dans Romains 5.14 et 1 Cor 15.22 par exemple. Jésus Lui-même déclare qu’il n’était pas venu abolir la loi de Dieu, mais l’accomplir. (Matt 5.17) Suite à sa résurrection, Jésus apparaît à quelques-uns de ses disciples sur le chemin d’Emmaüs et «commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.» (Luc 24.27)
Comment Jésus a interprété la loi de Dieu
Bien que Jésus soit venu accomplir les exigences de la loi pour satisfaire la justice de Dieu à notre place, il est tout aussi vrai de dire que Jésus devient l’exemple à suivre d’une personne qui désire vivre sa vie en réponse à l’appel de Dieu. Nous devons savoir distinguer entre les parties de la loi que Jésus est venu abolir pour nous et les parties de la loi qui demeurent un code moral à suivre pour glorifier Dieu. Dans Matthieu 22, nous lisons par exemple :
Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? 37 Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. 38 C’est le premier et le plus grand commandement. 39 Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.
Jésus affirme que le principal de la loi et de tout ce que les prophètes ont enseigné peut se résumer en deux affirmations : 1) aime Dieu de tout ton cœur et, 2) aime ton prochain comme toi-même. Jésus ne parlait donc pas des rituels et des sacrifices car il était l’accomplissement de la manière que le peuple de Dieu pouvait avoir une relation restaurée avec leur Créateur. Et même si ces rituels avaient pour but de faire comprendre au peuple de Dieu dans l’Ancienne alliance qui est Dieu et comment ils pouvaient s’en approcher, il est aussi vrai que les règles de conduite morale (éthique) sont transcendantes à cause du fait qu’elles reflètent la nature et la volonté du Créateur.
Ceci veut dire que lorsque Jésus parlait de notre responsabilité d’aimer Dieu de tout notre cœur et d’aimer notre prochain comme nous-mêmes, il faisait aussi référence à notre appel à refléter la nature de Dieu dans notre conduite. Et c’est principalement pour cette raison que les commandements qui parlent de la conduite morale s’appliquent encore à nous aujourd’hui.
Un enjeu plus grand
La loi n’est donc pas une simple liste d’obligations morales aléatoires. La loi n’est pas non plus un code d’étique qui attire la bonne humeur de Dieu. La loi est utile pour nous encore aujourd’hui parce qu’elle reflète la nature de Dieu, qui Il est. Il est donc toujours valide par exemple de ne pas mentir parce que Dieu est toujours vrai. Il s’identifie Lui-même comme étant la vérité. Et dans le contexte de Matthieu 22, nous sommes commandés d’aimer Dieu et d’aimer notre prochain parce que Dieu est Lui-même la définition de l’amour.
Dans ce sens, les 10 commandements nous donnent encore aujourd’hui des lignes directrices à suivre qui nous démontrent plus clairement comment nous pouvons exprimer de façon tangible notre amour pour Dieu ainsi que notre amour pour notre prochain. La loi de Dieu représente donc plus qu’une série de prescriptions (un genre de formule) pour vivre heureux dans la vie. La loi de Dieu est aussi une révélation de Dieu qui parle de sa nature, de ce qu’il est, comment il fait les choses et par conséquent, comment nous pouvons nous approcher de Lui et avoir une relation vivante avec Lui.