La semaine dernière, nous avons considéré l’aspect de l’interprétation lorsque nous étudions nos bibles. Après avoir accumulé certaines données, il nous faut en tirer le sens tel qu’il nous est signifié à partir du texte. Nous essayons d’éviter par là d’imposer un sens au texte qui n’est pas fidèle à la révélation de Dieu. Il s’agit du travail d’interprétation.
Mais il ne suffit pas d’observer et d’interpréter un texte biblique. Il nous faut aussi accomplir la dernière étape de notre étude qui est l’application. En effet, la Bible n’est pas simplement une collection de récits et d’histoires, mais une « nourriture » spirituelle pour nos âmes. Le Seigneur Jésus a dit,
« L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Matt 4.4)
Lorsque nous faisons référence à l’application, nous voulons répondre à la question suivante : « Que signifie ce texte pour moi, pour nous ? Qu’est-ce que cela change dans ma vie après tout ?
Pourquoi l’application est-elle une étape essentielle ?
Un père dit à sa fille, “Chérie, nettoies ta chambre s’il te plaît.” Sa fille lui répond, “D’accord Papa. Je vais le faire.” Quelques minutes plus tard, la fille revient à son père et lui déclare, “Papa, j’avais l’intention de nettoyer ma chambre, alors j’ai étudié la question plus en profondeur et j’ai découvert que tu as utilisé l’impératif présent pour m’exprimer ton souhait. J’ai aussi découvert que tu souhaites vivement que je nettoie ma chambre et que si je parvenais à le faire, ce serait une belle façon de t’honorer.”
Un peu surpris, le père affirme qu’elle a raison et lui répète de nettoyer sa chambre. La fille retourne dans sa chambre. Après une heure ou deux, le père décide d’aller voir le progrès des efforts de sa fille dans sa chambre. Il ouvre la porte de la chambre et découvre sa fille assise à terre avec quelques-unes de ses amies en train de parler. Voyant son père, la jeune fille s’exclame, “Papa, nous sommes en train de considérer ce que tu m’as dit et nous avons décidé de former un club qui va encourager nos amies à honorer leurs pères en nettoyant leurs chambres !” (Adapté à partir d’une illustration de Francis Chan)
Une telle situation paraît invraisemblable n’est-ce pas ? Mais elle représente pourtant la pratique de bon nombre d’entre nous qui lisons la Bible sans prendre le temps d’appliquer ce que nous lisons. Considérons quelques passages de la Bible.
Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. (Matthieu 7.21)
Seulement, ne vous contentez pas de l’écouter, traduisez-la en actes, sans quoi vous vous tromperiez vous-mêmes. En effet, si quelqu’un se contente d’écouter la Parole sans y conformer ses actes, il ressemble à un homme qui, en s’observant dans un miroir, découvre son vrai visage : après s’être ainsi observé, il s’en va et oublie ce qu’il est. (Jacques 1.22)
… celui qui sait faire le bien et ne le fait pas, se rend coupable d’un péché. (Jacques 4.17)
Alfred Kuen, dans son livre Comment étudier la Bible nous dit ceci à propos de l’application.
“… sans application, notre étude restera stérile, nous amasserons des connaissances qui se dresseront un jour en accusatrices contre nous.”
L’application est donc une étape essentielle qui nous aide à vivre à partir de la Parole de Dieu. C’est au niveau de nos choix et de nos affections que le changement s’effectue dans nos vies. La Bible n’est peut-être pas un livre magique, mais par sa nature, elle transforme petit à petit notre façon de voir le monde et d’agir envers notre prochain.
Étude de 1 Corinthiens 1.1-2
(1 Cor 1.1-2) Paul, appelé à être apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Sosthène, à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ, appelés à être saints, et à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre.
- Quelles sont les données que nous avons relevées à partir du texte au travers de notre observation et de notre interprétation du texte jusqu’à présent ? En voici quelques-unes…
- Paul reconnaît que son ministère est le résultat d’un appel de Dieu qui fait de lui un messager de Jésus-Christ.
- La mention de Sosthène nous indique la nature collaborative du ministère de Paul.
- L’expression “l’Église de Dieu qui est à Corinthe” nous indique qu’il ne s’agit pas de l’église de Paul.
- L’expression “appelés à être saints” nous indique à quoi Dieu appelle ceux qui invoquent le nom du Seigneur Jésus-Christ.
- L’expression “à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit” nous indique qu’il s’agit d’une lettre circulaire.
- Ceux qui invoquent le nom du Seigneur sont aussi ceux qui placent leur foi en Jésus-Christ et qui font partie de l’Église.
Quel rapport avec ma vie ?
En se servant des données que nous avons relevées suite à l’interprétation du texte, nous pouvons poser quelques questions typiques.
- Que m’apprend ce texte concernant Dieu, Jésus-Christ, le Saint-Esprit ?
- Que m’apprend ce texte concernant moi-même, et ceux qui m’entourent ?
- Est-ce que ce texte met le doigt sur quelque chose qui a besoin de changer dans ma vie ?
- Il y a-t-il un principe illustré dans ce texte que je peux aussi appliquer à mes circonstances ?
Cette partie de l’étude demande particulièrement un temps de réflexion personnelle. C’est souvent ici que nous allons passer un peu de temps dans la prière. Nous demandons à Dieu de nous éclairer avec l’aide de son Esprit, de sonder nos cœurs. C’est aussi ici que nous passons du temps à méditer le contenu de la Parole que nous étudions.
Identifier les applications
Je commence à aller du texte vers mes circonstances. IL y a t il des éléments ou des circonstances dans le texte qui se retrouvent dans mes circonstances ? Voici quelques exemples d’application que nous pourrions nous poser.
- Paul fut un messager envoyé par Dieu. Est-ce que Dieu ne m’envoie pas moi aussi envers les autres avec un message ? “Seigneur, montre-moi vers qui tu m’envoies aujourd’hui.”
- Ma vocation est elle fondée sur la volonté de Dieu ou sur mes idées, mon imagination ? Est-ce que je prie, “que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel” ?
- Pourrais-je dire comme Paul, “et le frère Sosthène” ? Suis-je un cavalier solitaire dans ma réponse à l’appel de Dieu ? Quelle place est-ce que je réserve à ceux qui collaborent avec moi ? Ne devrais-je pas associer tel frère ou telle sœur à mon travail ?
Les marques d’une bonne application
Rick Warren, un pasteur bien connu aux États-Unis pour son habilité à aider les gens à mettre en pratique la Parole de Dieu dans leurs vies, liste quatre caractéristiques d’une bonne application.
- Personnelle : une action formulée avec des je, moi, mon…
- Pratique : une action spécifique et concrète
- Possible : une action que je sais pouvoir accomplir, sinon je me décourage d’avance
- Prouvable (mesurable) : une action avec un délai où son accomplissement devra avoir lieu : “D’ici la fin de ce mois, je veux…”