Le Psaume 23 est un des passages les plus connus de la Bible. L’image d’un berger qui protège et guide ses brebis est à la fois un portrait intime et rassurant du Dieu créateur qui aime les hommes. Mais c’est probablement cette profondeur émotionnelle combinée avec un esprit résiliant qui rend ce passage si inspirant, voir même, captivant.
On y parle d’une paix, mais pas dans le sens d’une évasion sur une plage tranquille au milieu de nulle part. Il est question du contentement, mais pas dans le sens d’une complaisance excessive qui se laisse mener par les circonstances. Et que dire du monde parfois épeurant dans lequel nous vivons ? Le Psaume 23 nous rappelle que le sens de notre vie et notre capacité à en jouir pleinement sont intimement influencés par notre relation avec un Dieu qui part à notre recherche et qui nous poursuit avec sa bonté.
Le guide
Ce psaume débute avec une description de la relation entre le berger et sa brebis. « L’Éternel est mon berger ». Dans la plupart des psaumes, David fait référence à l’Éternel comme le roi de la terre ou comme son rocher, son bouclier, celui qui le délivre. Mais dans ce passage, l’Éternel prend la forme d’un berger qui conduit, prend soin et connaît ses brebis. Cela nous laisse avec un portrait très intime du Dieu de la Bible.Il est un guide intime
Le point central de ce psaume n’est donc pas la brebis, le troupeau, ni même le chemin à prendre, mais bien la présence du berger. C’est lui qui assigne une valeur propre à la brebis, au troupeau et au chemin à prendre. Il est donc question de la brebis de l’Éternel, du troupeau de l’Éternel et du chemin de l’Éternel. Tout ce que David va affirmer par la suite dépend de cette idée centrale. Le Dieu d’Israël, le Dieu d’alliance, marchera parmi son troupeau pour en prendre soin parce que son troupeau connaît sa voix.
La même idée se répète dans Jean 10.27 où Jésus fait allusion au peuple de Dieu comme étant le rassemblement de ceux qui reconnaissent sa voix et le suivent. «Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais, et elles me suivent.» Il est donc important de souligner qu’il ne s’agit pas simplement de connaître Dieu, mais d’être connu de Lui. Parce que Dieu les connaît, ils suivent ses commandements et partent à sa suite.
Il est un guide qui instruit
Nous voyons l’importance placée sur la bonté du berger d’Israël dans la description des pâturages verdoyants et des eaux paisibles. La bonté de Dieu conduit son peuple à apprécier ces belles choses. Mais ce n’est pas le paradis sur terre. Nous constatons aussi la description des instruments qui se trouvent dans la main du berger. Il est question par exemple de la houlette et du bâton qui corrigent et protègent les brebis de ce qui pourrait leur faire mal. Ce n’est pas le paradis sur terre parce que les brebis ne suivent pas toujours le berger et celui-ci doit, dans sa bonté et pour leur bien, les reprendre et les corriger.
David veut nous faire comprendre que la présence du berger implique une direction à suivre qui est bonne pour nous. Le berger n’est donc pas simplement mon ami. Il est mon guide, mon maître. Il est mon point de référence qui donne un sens à ma vie. Lorsque je pars à sa suite et je me soumets à sa direction pour ma vie, Il devient la source de mon bonheur et vient adresser mes besoins les plus profonds.
Il est un guide « infirmier »
Alors, comment est-ce que le berger s’y prend pour que la brebis le suive sur tous ces sentiers ? David nous dit qu’il est celui «qui restaure mon âme» (23.3). Il n’est donc pas seulement question d’être rafraîchi, mais aussi d’être corrigé, voir même être refait.
Selon ce psaume, il y a une façon de vivre qui est juste aux yeux de Dieu et aussi une façon de vivre qui n’est pas juste à ses yeux. Lorsque Dieu restaure notre âme, Il nous transforme au plus profond de nous-mêmes afin que nous vivions d’une manière qui lui est agréable et qui lui ressemble. La brebis qui part à la suite du berger reconnaît dans le berger un guide qui va, par moments, ramener et l’instruire afin qu’elle puisse continuer à le suivre. Nous pouvons donc comprendre que la bonté de Dieu va par moments se manifester envers nous sous forme d’une correction qui cherche à restaurer notre âme.
C’est aussi dans ce contexte que nous découvrons les « sentiers de la justice ». Ces sentiers ne sont pas ceux que les brebis suivent naturellement comme les êtres humains ne suivent pas naturellement ce que Dieu leur demande selon sa Parole. Mais ce sont les sentiers que prennent ceux dont l’âme est restaurée par l’Éternel. En d’autres mots, la justice de Dieu restaure l’âme d’une personne afin qu’il marche dans ses sentiers. L’inverse peut aussi être vrai. C’est aussi parce que nous marchons dans ses sentiers que Dieu nous restaure. «… il me conduit dans les sentiers de la justice à cause de son nom». (Psaume 23.3)
Cette image contient une application pastorale très utile. Nous manquons parfois d’imagination lorsque nous lisons se passage. Nous pensons trop vite à des chemins tout tracés comme l’on peut voir sur un GPS en automobile. Et nous pensons naturellement que nous devons essayer de trouver le bon chemin en corrigeant toutes les choses mauvaises qui sont la cause de nos regrets. Mais dans la vie, il n’y a pas de chemins tout tracés d’avance. Du moins, s’ils sont là, ils ne sont pas visibles du début à la fin. Bien souvent, nous ne discernons seulement où placer le prochain pas.
Lorsque David parle des chemins de la justice, il semble faire plus allusion à la route que nous devons prendre pour rester en présence de Dieu et arriver là où Dieu veut nous conduire. Ce chemin peut varier en fonction de où l’on se trouve en relation avec notre Seigneur, le Bon Berger. C’est pour cela que Jésus a parlé de lui-même comme étant « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14.6) Ceci veut aussi dire que même si tous les enfants de Dieu ont le même but qui est Jésus-Christ, tous ne suivent pas exactement le même chemin de vie pour y arriver.
Une gorge de solitude
Le psaume pourrait s’arrêter au verset 3 et nous resterions avec l’impression que David écrivait une allégorie féérique qui ne ressemble pas à la vraie vie. Tout n’est pas « pâturages verdoyants » et « eaux paisibles » même lorsque nous marchons sur ce fameux « sentier de la justice ». Le psalmiste poursuit ses remarques avec « la vallée de l’ombre de la mort » et nous fait prendre conscience de la présence rassurante du berger, même quand nos circonstances nous font peur.
Le défi de suivre le berger
Personne n’aime être seul. Nous ressentons parfois le besoin de retrouver de la solitude et parfois le besoin de se retirer, d’aller à l’écart. Mais c’est temporaire. Tôt ou tard, nous finissons par rechercher quelqu’un d’autre que nous. Nous sommes des êtres relationnels. Alors c’est naturel de se poser des questions lorsque le « Bon Berger » nous mène dans une vallée sombre, où un certain isolement se fait sentir. Qu’est-ce que la vallée peut bien vouloir représenter ? Est-ce une perte de liberté ? Est-ce le danger d’une menace venant de quelqu’un qui nous veut du mal ? Ce n’est pas clair. Mais l’ombre, la solitude, la menace se fait sentir.
Comment passer au travers cette vallée ? David commence ce passage avec un mot très important. « Même quand je marche… » Tout vient de changer! Même quand je passe par cette vallée qui est bien loin des pâturages verdoyants et des eaux paisibles, je ne crains aucun mal. Pourquoi ? Parce que le Bon Berger est là. Je suis en train de le suivre. Et en dépit du fait que le chemin n’est pas toujours clair et que je ne sais pas trop où placer mon prochain pas, je sens la houlette du Bon Berger qui me conduit doucement là où je dois marcher. Je veux donc me rapprocher de celui qui connaît le chemin (qui est le chemin) et qui sait me diriger à la bonne destination.
Que penser de l’image du bâton alors ? Est-ce que Dieu me frappe à coup de verge pour que je le suive ? Non. La religion a peut-être fait cela au nom de Jésus-Christ, mais cela ne ressemble aucunement aux habitudes du Bon Berger. En fait, le bâton est un outil de défense pour le berger. Bon nombre de bêtes sauvages aiment passer par la vallée pour guetter l’arrivée de leur prochaine proie. Le lieu est propice pour une embuscade et David, un berger et un soldat expérimenté lui-même, reconnaît qu’il est en compagnie d’un berger armé de son bâton. Il peut donc avancer en toute sécurité dans sa présence. Il ne craint aucun mal.
Le Bon Berger n’est donc pas un être qui prend plaisir au mal. Lorsqu’il corrige, ce n’est pas avec malice ou un désir de se venger, une sorte de rétribution parentale dont nous sommes coupables par moments. Le Bon Berger nous invite à le suivre, oui, même dans la vallée de l’ombre de la mort, afin que nous soyons conduits de l’autre côté toujours en sa présence.
La récompense de suivre le berger
L’image que David emploie d’une table qui se dresse en présence de ses ennemis fait preuve d’une confiance dans la justice de Dieu qui se réalisera dans un temps futur. Passer par la vallée de l’ombre de la mort peut comporter certaines injustices du point de vue des hommes. Il est possible que notre choix de suivre le Seigneur implique en même temps un rejet de la part de certaines personnes, voir même des êtres chers. Mais David veut nous faire comprendre que de suivre l’Éternel dans ses sentiers veut aussi dire que nous ne suivons pas les autres dans des sentiers qui nous éloigneraient de Dieu.
Pour nous encourager, David nous présente la scène d’un banquet royal où il jouit de l’approbation et d’une récompense en présence du roi. Même ses adversaires sont là. C’est un peu comme si David veut nous faire comprendre que quoi qu’il arrive dans les vallées, l’issue est réglée. Même mes adversaires ne peuvent enlever cette intimité que j’ai avec Dieu. Il est mon Bon Berger dans la vallée et même en présence de mes adversaires. Ceci veut dire que Dieu peut très bien laisser mes circonstances inchangées. Il est possible que je sois à la merci de mes adversaires et que la justice tarde à venir. Mais, même au milieu de tout cela, David semble insister sur le fait que la présence de Dieu reste et continue à se faire sentir. (Comparer avec Rom 8.31-39 et 2 Cor 12.9)
L’image d’une coupe qui déborde et de l’huile qui oint sa tête fait allusion à des pratiques anciennes dans le Moyen-Orient. Lorsque les invités arrivaient à une réception, l’hôte s’occupait d’eux en s’assurant qu’ils étaient lavés et propres pour le festin. La route pour se rendre à la fête pouvait demander plusieurs jours de marche dans certains cas et le festin pouvait se prolonger sur plusieurs jours aussi. Oindre d’huile suscite différentes connotations (Ex. guérir et parfumer), mais à la base, il s’agit d’un symbole d’acceptation mutuelle qui témoigne de l’amitié et de la bonne volonté de l’hôte envers son invité. Nous pourrions même parler d’alliance, un engagement mutuel entre deux parties qui témoigne du respect et de la loyauté de l’un envers l’autre.
David veut donc nous faire prendre conscience du fait que même si suivre l’Éternel comporte certaines « vallées » que cela finit avec une certaine gloire et une réjouissance comme celle d’un festin royal, et tout cela, à cause de l’alliance de Dieu avec nous comme « membres » de son « troupeau ».
Une grâce qui poursuit
Le dernier verset du Psaume 23 mérite d’être considéré séparement, car il résume bien l’idée centrale du chapitre.
« Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront, tous les jours de ma vie, et je reviendrai dans la maison de l’Éternel pour la durée de mes jours. » (Psaume 23.6)
Une destination finale
Selon David, la vie ressemble à un pèlerinage. Les chemins de la justice, les vallées, les adversaires, les verts pâturages sont des éléments de passage. La destination se trouve être la maison de l’Éternel. Il est probable que ce psaume fut chanté lors de la montée à Jérusalem pour aller au temple. Mais David a quelque chose de plus grand en tête. Il ne s’agit pas seulement d’aller au temple. Ce qui excite David, son plus grand sujet de réjouissance, c’est la présence de l’Éternel. C’est là, pour la durée des jours, dans la présence de l’Éternel, que David trouve une paix profonde et une justice infinie.
Une poursuite finale
«Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie…» Nous avons laissé ce bout de verset pour la fin, car il nous fait prendre conscience du Dieu qui nous poursuit avec sa grâce bienveillante. Les deux mots « bonheur » et « grâce » sont des termes très importants dans l’AT. Dans ce cas-ci, le bonheur fait référence à l’état de celui qui reconnaît qu’il est aux dépens de la grâce de Dieu. David reconnaît qu’il est au bénéfice de la bonne volonté de l’Éternel et cela qui fait sa joie. Le terme « béni » pourrait s’ajouter à cette définition. Il s’agit de la condition de celui qui se trouve en bonne faveur avec Dieu simplement parce que Dieu veut le bénir.
Le terme « grâce » fait référence à une disposition bienveillante de la part de Dieu envers le psalmiste. C’est la réalisation de la grâce non méritée venant de l’Éternel qui fait réagir David en exprimant le bonheur et la joie qui l’anime.
Le terme «m’accompagneront» n’est pas la meilleure traduction de ce que nous trouvons dans le texte original. Il pourrait être traduit avec une emphase plus forte. La traduction «me poursuivent» ou «me suivent» seraient plus appropriés semble-t-il. David est en train de dire que c’est la grâce de Dieu qui fait sa joie parce qu’il reconnaît que c’est l’Éternel qui le poursuit. C’est parce que Dieu est parti à sa recherche que David suit le Bon Berger en retour. Si David s’attache à l’Éternel, c’est donc en reconnaissance du fait que l’Éternel court après lui avec sa grâce. David reconnaît que c’est l’Éternel qui s’est donc approché de lui en premier.
Une réponse digne de l’Évangile
Nous ne pouvons pas lire le Psaume 23 et rester indifférent devant la grâce de Dieu. Comment répondre à cette bonté de Dieu qui nous poursuit, qui part à notre recherche, qui nous témoigne de son amour en laissant mourir son fils au calvaire pour subir la condamnation de Dieu à notre place? Si Dieu me poursuit pour me faire du bien, comment vais-je y répondre? Que vais-je faire de sa bonté? L’apôtre Paul pose un peu la même question dans son épitre aux Romains.
Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de son support et de sa patience, sans reconnaître que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? (Romains 2.4)
David reconnaît que la bonté de Dieu restaure son âme. Ce n’est pas un luxe exclusif aux membres élites de la société ou même une qualité optionnelle ou un genre de service « boni » que Dieu accorde pour ceux qui sont fins. David reconnait que son âme à besoin d’être restaurer pour marcher dans le chemin de Dieu et pour suivre le Bon Berger. Que faisons-nous alors de cette offre gracieuse de Dieu pour être réconcilié avec Lui au travers du Bon Berger qui donne sa vie pour ses brebis?
Le prophète Ésaïe à utilisé la même métaphore des brebis pour décrire la venue du Fils de Dieu.
Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie ; Et l’Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous. […] Il a plu l’Éternel de le briser par la souffrance ; Après s’être livré en sacrifice de culpabilité, Il verra une descendance Et prolongera ses jours, Et la volonté de l’Éternel s’effectuera par lui. (Ésaïe 53.6, 10)
Voilà la bonne nouvelle de l’Évangile. Notre problème n’est pas la multitude de nos péchés, ni même la petite quantité de nos bonnes actions. Notre plus gros problème est au singulier : c’est le péché. Ce n’est pas que nous avons commis des fautes. C’est plutôt que nous sommes pécheurs et que nous refusons d’être soumis à Dieu. Et parce-que nous sommes pécheurs, nous faisons des péchés contre les commandements de Dieu.
Si tu n’as jamais pris conscience d’être un pécheur, alors tu ne sais pas trop quoi faire de l’offre du salut qui nous est offerte en Jésus-Christ. Ton premier pas en réponse à l’offre du pardon que nous proclame l’Évangile est donc d’admettre que tu es un pécheur et que tu a suivi ta propre voie, que tu as volontairement ignoré la volonté de Dieu pour ta vie. Pourquoi ne pas prendre cette opportunité de te mettre d’accord avec Dieu sur ta condition présente? C’est simplement dire la vérité, admettre ce qui est vrai et bien réel sur ta condition devant Dieu. Laisse ta conscience parler.
Mais en ceci, Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. (Romains 5.8)
À cause de notre condition de pécheur, la Bible nous dit que nous ne sommes pas obligés de périr. Cela n’a pas besoin d’être notre destination finale. Oui, la bonne nouvelle de l’Évangile est l’annonce du fait que Dieu a résolu le problème de notre condamnation à cause du péché en prenant notre place à la croix. Christ est mort pour nous. Il a payé notre dette. Et à cause de Jésus-Christ mort à la croix pour nous, Dieu nous considère comme justifiés, pardonnés. Puisque le sang de Dieu le Fils (Jésus-Christ) couvre notre péché, lorsque Dieu le Père nous regarde, il ne voit plus notre péché. Il voit le sang de son Fils qui est répandu en guise de sacrifice pour notre péché.
Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n’est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. (Jean 3.16-18)
La grâce de Dieu qui nous poursuit attend donc une réponse de ta part. C’est beau de croire en quelque chose. Beaucoup de gens croient en Dieu, mais peu font appel à Lui pour le salut de leurs âmes. Il suffit simplement de faire appel à Dieu (invoquer Dieu comment Sauveur et Maître) que ce soit en prière ou au travers d’un temps de recueil. C’est une décision sous forme d’engagement en réponse aux promesses de Dieu pour ceux qui croient en ce que Jésus a accompli pour eux. As-tu la foi pour croire que l’offre gracieuse de Dieu pour toi au travers de Jésus-Christ est suffisante pour couvrir tous tes péchés?
Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. (Romains 10.13)