Est-ce que la foi est une chose que l’on peut fabriquer nous-mêmes ? Est-ce que c’est quelque chose qui dépend de Dieu en quelque sorte ? Comment savoir si j’ai la bonne sorte de foi ? … Celle que la Bible prétend est capable de me sauver ? Toutes ces questions essaient de comprendre le lien qui existe entre l’œuvre de Dieu et ma réponse à l’Évangile. Nous savons bien que la Bible nous lance un appel à croire en Dieu, mais il n’est pas toujours clair si en partant la foi est une chose qui part de l’expérience de celui qui croit. Dans Éphésiens 2, l’apôtre Paul veut nous faire comprendre (juifs et païens inclus) que la foi est toujours l’œuvre de Dieu et que c’est un don qui dépend de quelque chose qui est exclusif à Dieu.
Illustrations et la pertinence de la foi au quotidien
Une jeune fille qui se pose des questions sur l’existence du Dieu de la Bible.
Ce que je sais, c’est que je sais que je dois et devrais me convertir, et j’ai toujours peur de mourir avant de me convertir. MAIS, si je le fais tout de suite, ce ne serait pas sincère.
Comment qu’on sait c’est quoi notre but sur la terre ? Comment qu’on sait c’est quoi notre mission ? Si je me sens appelé pour aider les enfants en…, devrai-je y aller un jour ? Mon père dit que non, mais… sinon, Dieu est quoi ? Une personne ? Une lumière ?
On dirait que je ne ressens pas l’existence de Dieu.
L’homme qui voit sa mère, une femme dévouée pour le Seigneur, en train de mourir d’un cancer après des années de souffrance à combattre la maladie.
J’ai de la difficulté à comprendre pourquoi elle se trouve dans une telle situation. Après tout ce qu’elle a fait pour Dieu, n’aurait-il pas pu lui donner une meilleure vie ?
Ou du moins, n’aurait-il pas pu lui donner une mort plus paisible ?
Un homme qui lutte avec une dépendance sur l’alcool et la pornographie en dépit du fait qu’il connait l’évangile et qu’il a répondu à l’appel de suivre Christ.
Je n’éprouve pas un plaisir durable. Ça me fait du bien sur le coup. J’ai l’impression que je recherche quelque chose qui va me soulager, mais à ne dure pas. Ce n’est pas réel. Mais ce qui m’embête c’est que je sais que ça ne plait pas à Dieu, mais je me dis qu’on a tous nos points faibles et Dieu, dans sa grâce, me pardonne. C’est ma foi qui compte.
Ma condition de départ (v.1-3)
- v.1, La condition de départ… vous étiez morts
- v.1, déjà condamnés à cause des fautes (litt. ne pas placer le pied à la bonne place) et péchés (litt. manquer le code moral, la cible établie)
- v.2, à cause de votre condition de départ (mort), vous suiviez la manière de vivre de l’âge sous l’influence des puissances maléfiques, le même esprit qui agit dans ceux qui n’obéissent pas Dieu
- v.3, Nous aussi… les juifs qui avaient la loi de Dieu, qui connaissaient ce qui est mal et ce qui est bien aux yeux de Dieu à cause de la loi
- v.3, Nous suivions les passions de notre chair et plein de choses qui nous passaient par la tête sans trop se préoccuper de ce que Dieu pense
- v.3, Et à cause de cette manière de vivre, nous étions, nous le peuple élus de Dieu, aussi sous la colère de Dieu
La condition de départ de toute personne qui vient à Dieu est d’être sous la colère de Dieu. Au départ, nous sommes sous la colère de Dieu à cause du juste jugement de Dieu. Le jugement de Dieu est juste à cause de l’offense du péché. Un Dieu qui est juste doit condamner le péché. Il est un Dieu d’alliance qui est fidèle à Lui-même et à ses promesses.
Ce que Dieu a fait (par grâce) (v.4-7)
Eph 2.4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés,
- Remarquez que c’est parce que Dieu est aussi plein de miséricorde qu’il nous aime ? Il est un Dieu juste et plein de miséricorde.
Deut 4.31 car l’Éternel, ton Dieu, est un Dieu de miséricorde, qui ne t’abandonnera point et ne te détruira point: il n’oubliera pas l’alliance de tes pères, qu’il leur a jurée.
Michée 7.18 Quel Dieu est semblable à toi, Qui pardonnes l’iniquité, qui oublies les péchés Du reste de ton héritage ? Il ne garde pas sa colère à toujours, Car il prend plaisir à la miséricorde. 19 Il aura encore compassion de nous, Il mettra sous ses pieds nos iniquités; Tu jetteras au fond de la mer tous leurs péchés. 20 Tu témoigneras de la fidélité à Jacob, De la bonté à Abraham, Comme tu l’as juré à nos pères aux jours d’autrefois.
Ésaïe 14.1 Car l’Éternel aura pitié de Jacob, Il choisira encore Israël, Et il les rétablira dans leur pays; Les étrangers se joindront à eux, Et ils s’uniront à la maison de Jacob.
Rom 9.15 Car il dit à Moïse: Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion. 16 Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.
- Remarquez aussi que c’est lui qui nous donne vie lorsque nous étions encore pécheurs (plein de fautes et de péchés au v. 1)
- Dieu « … nous a rendus à la vie avec Christ » (συνεζωοποίησεν : soonezoopoiesen), litt. faire revenir à la vie par notre association à quelqu’un, on ne retrouve ce mot seulement que dans la littérature chrétienne en grec (voir Col 2.13, il vous a rendus à la vie avec lui)
L’action (1) vient de Dieu et l’effet (2) est appliqué à nous. Nous avons un rôle passif devant la grâce de Dieu. - v.5, C’est par la grâce que nous sommes sauvés. (litt. charis) La grâce de Dieu découle de la miséricorde de Dieu. C’est parce que Dieu est bon et bienveillant qu’il nous fait grâce.
- La grâce est une activité qui est exclusive au Dieu de la Bible. Selon l’encyclopédie biblique Baker, « La grâce est la dimension de l’activité divine qui rend possible le fait que Dieu confronte l’indifférence humaine et la rébellion avec une capacité inépuisable de lui pardonner et de le bénir. Par conséquent, Dieu est gracieux dans ses agissements. »
Au verset 6, notre union avec Jésus-Christ change quelque chose dans nos vies
- ressuscitées ensemble avec Christ — nouveauté de vie
- siège avec Christ dans les lieux célestes — nouvelle identité
- Pourquoi est-ce que Dieu a fait une telle chose ? V.7, afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ.
Comment répondre à la grâce de Dieu (v.8-9)
Une telle grâce mérite une réponse de notre part. On peut parler du libre arbitre de l’homme, mais le fait que l’homme est mort dans ses péchés vient rendre nulle cette idée que nous sommes libres de choisir Dieu.
Nous devrions plutôt parler de répondre à la grâce de Dieu.
La seule réponse valable à la grâce de Dieu c’est de croire la grâce de Dieu manifestée en Jésus-Christ mort et ressuscité à notre place.
8 Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi.
La seule réponse logique à la grâce de Dieu est de prendre Dieu sur parole autant sur notre condition d’homme rebelle (ex. v.1-3) que sur la réponse de Dieu vis-à-vis de notre rébellion.
La foi qui répond à la grâce de Dieu, c’est simplement de croire ce que Dieu dit. C’est aussi le gros morceau de la réponse aux trois situations que nous avons décrites brièvement au départ.
- La jeune fille qui se pose des questions sur l’existence de Dieu a d’abord besoin de se poser des questions sur sa condition devant Dieu si un tel Dieu existe. La réalité de son péché devrait lui affirmer l’existence d’un tel Dieu qui pardonne gracieusement.
- Le jeune homme qui voit sa mère mourir du cancer a aussi besoin de saisir la grâce de Dieu. Il voit la vie comme un acquis. Il ne prend pas conscience de la miséricorde de Dieu qui lui donne le souffle de vie et qui a envoyé son Fils souffrir et mourir à notre place à la croix. Le Dieu de grâce est aussi un Dieu qui prend au sérieux la souffrance car il nous offre un moyen d’échapper aux effets mortels du péché pour l’éternité. Et ça, il l’a fait un envoyant son propre Fils mourir une mort atroce à la croix pour nous.
- L’homme qui prêtent croire en Dieu tout en luttant avec des dépendances d’alcool et de pornographie ne saisit pas (ou il a oublié) que sa réponse à la grâce de Dieu est un appel à une nouveauté de vie, ainsi qu’une nouvelle identité en Christ. La grâce de Dieu devrait le motiver à rechercher une discipline intérieure qui l’amène à cultiver une relation plus intime avec le Dieu qui a vaincu le péché et la mort qui en découle.
Paul nous donne 2 précisions en ce qui concerne un salut qui s’obtient par la grâce:
- cela ne vient pas de nous, mais cela vient de Dieu… puisque la grâce est une œuvre de Dieu et que la foi est une action qui dépend de la grâce de Dieu, la foi est aussi un don de Dieu
- v.9, Paul s’adresse au juif : le salut ne s’obtient pas par les œuvres, ce qui est moralement juste ou de ce qui convenable. Le salut s’obtient purement par grâce.
Pourquoi est-ce que Dieu nous fait grâce ? (v.10)
10 Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.
- Parce que nous sommes son ouvrage qui reflète sa miséricorde, sa grâce
- Parce qu’il est un Dieu d’alliance. Il accomplit sa promesse.
- Parce que Dieu est en train de restaurer sa création en appelant beaucoup à participer au travers d’œuvres qui sont réellement bonnes en vue de la restauration.
L’apôtre Paul va aborder le sujet de l’appel du Chrétien au quotidien à partir du chapitre 4 en plus de détail. Mais un passage dans 2 Corinthiens résume bien la mission du croyant qui reconnait la pertinence de la grâce de Dieu dans sa vie et ce que cela influence dans sa vie quotidienne.
2 Cor 5.17 Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. 18 Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. 19 Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. 20 Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu ! 21 Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.
Conclusion
Dieu m’a sauvé par grâce pour que je puisse le prendre sur parole à cause de ma condition désespérée et répondre par la foi à son offre du salut en dépit de ma rébellion en vue d’accomplir par sa force les œuvres qui mettent en évidence sa miséricorde et sa souveraineté dans le monde.
Éphésiens 2.1-10 (LSG)
2:1 Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, 2 dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. 3 Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres…
4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, 5 nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés); 6 il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, 7 afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ. 8 Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. 9 Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. 10 Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.