Avons-nous les paroles de Dieu ?

Une des objections que nous rencontrons vis-à-vis la fiabilité de la Bible en lien avec la transmission de ses manuscrits. En particulier, on entend parfois qu’il y a tellement d’erreurs dans le copiage et la transmission de ces manuscrits que notre Bible aujourd’hui est bien différente des documents écrits à l’origine, remplie d’erreurs et d’interprétations de scribes. Malheureusement, certains apologètes très connus diffusent aujourd’hui largement ces idées.

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Y’a-t-il un docteur dans la salle? (2ième partie)

(Pour la première partie de cet article, voir ici)

3. Nous avons aussi des maux qui doivent être guéris

Nous aussi aujourd’hui, nous sommes comme ces Israélites, esclaves d’un maître impitoyable et sans pitié qui nous détourne constamment de Dieu.

 

Pourtant, la plupart des gens ne se croient pas malades. Ou s’ils se comprennent malade, ils ne cherchent pas le bon docteur, le seul capable de vraiment les guérir. Vous vous demandez peut-être : En quoi est-ce que ça me concerne ? Je me porte tout à fait bien. 

 

–          En réalité, le monde autour de nous, et nous-mêmes souvent, avons beaucoup de « maladies » qui nous accablent. Quoi penser du découragement, la dépression, la peur, la colère, et l’amertume. Qui ne lutte pas avec ces choses à un moment ou un autre ? Quoi dire aussi des autres choses qui nous rendent esclaves, tel l’égoïsme , la recherche d’approbation des autres, le matérialisme, la pornographie, les jeux vidéos, notre apparence, notre status social, le mensonge, l’orgueil ? Combien de livres existent sur ces sujet…combien d’argent est dépensé en traitement de toutes sortes pour tenter de se soulager juste un peu. Combien de temps perdu, d’argent gaspillé, et de relations brisées sont les conséquences d’un cœur malade et captif ?

 

–          Laissez-moi vous poser une autre question : Avez-vous déjà essayé d’être moins égoïste, moins orgueilleux, plus altruiste, plus authentiques ? Mais qu’est-ce qu’on s’aperçoit ? Qu’on est esclaves de ce que les gens pensent de nous, de notre sentiment de liberté, de la sécurité que nous apportent nos possessions, des plaisirs qu’on ressent de s’adonner à une activité quelconque. On est rongé par l’orgueil, l’ambition, l’autosatisfaction. Êtes-vous aussi en santé que vous pensez l’être ? On fait toutes sortes de choses pour bien paraître, mais quelles sont nos motivations profondes ?

 

Finalement, qu’est-ce qui contrôle réellement votre vie ? On peut penser que ce n’est pas si grave, qu’on a tout cela sous contrôle, mais c’est une illusion. En fait, on est contrôlés par et captifs de ces motivations qui sont nos idoles.  Et tant qu’on ne va pas régler le problème du cœur, on ne trouvera jamais une solution durable.

 

Mais comme le peuple d’Israël, nous sommes nous aussi impuissants pour changer notre propre cœur. On ne peut se guérir soi-même de ce mal intérieur. On a plutôt tendance à tomber naturellement dans deux catégories :

–          On peut tomber dans le formalisme, pour ne pas dire le légalisme. C’est ce qui est arrivé avec une partie du peuple d’Israël, les pharisiens et les docteurs de la loi du temps de Jésus. On doit faire ce qui est bien à tout prix, donc on se fait des lois et on exclue même ceux qui ne les respectent pas. Après tout, ils pourraient nous contaminer et nous infecter! On met toutes sortes de barrières autour de notre cœur, mais celui-ci n’est pas vraiment changé. En plus, on parait bien, mais les apparences sont trompeuses. On voit ça malheureusement souvent  dans le monde chrétien.

–          On peut aussi  tomber dans le découragement et le laisser-aller. À quoi bon essayer de me réformer? Plus j’essaie, plus c’est pareil. À quoi est-ce que ça sert? Finalement, Dieu aime tout le monde et nous accepte comme on est. L’important, c’est que je fais de mon mieux. Je peux faire ce qu’on veut tant que ça ne fasse pas de tort à personne. Ceci mène aussi  loin de Dieu. On retrouve ça aussi dans le monde chrétien. Souvent ils se critiquent l’un et l’autre!

Mais comment cette guérison ce fait-elle? Si Jésus-Christ est la solution de Dieu, comment fait-il son travail de docteur?

L’apôtre Pierre, nous parle de la mort de Jésus, en disant ceci :

« lui qui, injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement;  lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. 25 Car vous étiez comme des brebis errantes. Mais maintenant vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes. » (1 Pierre 2.23-25)

 

Osee14eRemarquez encore ici le thème de la guérison. Cette guérison est accomplie en sa mort à la croix. Elle est disponible à toute personne qui se confie en lui. C’est par la foi en ce Sauveur en croix qu’on meure au péché et devenons libre de vivre pour la justice. Au passé, nous étions errants, infidèles, inconstants, comme il est dit dans Osée, mais maintenant, à cause de l’œuvre de Christ à la croix, nous avons trouvé le berger, le gardien de mon âme.

 

4. La solution qui s’offre à nous est la même que pour Israël

C’est lui qui lorsqu’il était parmi nous a pris nos maladies (réelle et figuratives). Il a démontré qu’il avait toute puissance. Aucune maladie, aucun esprit mauvais, ni même la mort ne pouvaient lui résister. Il a vécu une vie d’obéissance à Dieu tel qu’aucun de nous n’avons vécu. En toute chose il est demeuré saint, même dans la tentation, parce qu’il a été tenté tout comme nous.

 

Il a pris sur lui nos péchés comme le dit 1 Pierre 2.24. Il a été accablé d’un fardeau beaucoup plus grand qu’aucun de nous ne portera jamais. Il savait quel supplice l’attendait mais il y est allé de plein gré. Il était là dans le jardin de Gethsémané, tourmenté et faisant une sorte de demande ultime pour savoir s’il n’y avait pas un autre moyen que la croix. L’intensité de ce tiraillement était beaucoup plus fort que ce que la majorité de nous ne vivrons jamais, tellement qu’il en a sué du sang. Mais en tout temps, il est demeuré obéissant, en soumission complète à la volonté du Père qui l’avait envoyé.

 

L’auteur de la lettre aux Hébreux nous rappelle : « C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété,  a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes,  et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel, » (Heb 5.7-9)

 

Lui seul n’a pas été inconstant et infidèle. Au contraire, même quand tous ceux qui étaient avec lui l’ont abandonné, il s’est livré lui-même à la merci des chefs des Juifs qui voulaient sa mort. Il s’est livré au juste jugement de Dieu, au prix de sa vie. Il a été mis à nu et humilié, pour que nous soyons victorieux. Et sur la croix, il aurait pu faire venir les anges à sa rescousse, il aurait pu si facilement s’esquiver. Mais il s’est remis entre les mains de son Père. Lui, innocent, est mort pour nous coupables. Il est resté sur cette croix, pour que notre guérison soit complétée et que le péché (l’inconstance, l’infidélité – insérez tous ceux avec lesquels vous luttez – l’orgueil, ma soif de plaire, mon addiction) soit vaincu et rendu à l’impuissance. Sa résurrection nous certifie qu’il est victorieux, que cette victoire nous est acquise.

 

« Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois.  Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. » Actes 5.31

 

Ce qu’ont compris les apôtres, c’est que Jésus-Christ est celui qui donne non seulement le pardon des péchés, mais aussi la repentance et un cœur renouvelé. Une repentance authentique, réelle et durable (un changement de vie radical et complet) ne peut que venir de celui qui a été élevé comme Roi et Sauveur, et qui a vaincu le péché et est devenu le médecin de nos âmes. C’est lui le Roi victorieux et il nous invite à partager sa victoire !

 

Réflexion finale

C’est un point important qui mérite d’être répété : À la croix, Jésus n’a pas seulement reçu mon châtiment. Il a aussi vaincu le péché et le mal qui agit en moi.  Tout ceux qui croient en lui, qui s’identifient à lui sont aussi morts au péché comme lui est mort au péché. Donc, Je ne reçois pas simplement le pardon des péchés, mais aussi la délivrance de la puissance du péché qui agit dans mon coeur.

 

Il a opéré une délivrance bien réelle pour que moi, au plus profond de mon être, je sois guéri. C’est une expérience extraordinaire que de réaliser que le péché n’a plus de puissance sur moi…que je suis libre de faire le bien et servir Dieu d’un cœur sincère. De pouvoir venir à lui dans une repentance authentique, accepter son pardon, et vivre en reconnaissance pour ce qu’il a fait pour moi!

 

On pense souvent que si notre salut est par la foi, notre sanctification elle, c’est notre travail. Nos péchés sont pardonnés en croyant au sacrifice de Jésus, mais de lutter contre le péché dans ma vie, c’est une question de dur labeur, de mort à soi-même, de discipline, et ainsi de suite.

 

C’est vrai que toutes ces choses sont bonnes et nécessaires. Mais ultimement, je n’aurai pas la victoire dans ma vie si je ne crois pas dans la victoire de Jésus sur mon péché à la croix. Si je ne saisis pas ma nouvelle identité en Jésus-Christ – que je suis une nouvelle création  et que le péché et le mal n’ont aucun pouvoir sur moi,– je vais continuer à agir comme autrefois. C’est ce que la Bible appelle revêtir l’homme nouveau…

 

Les luttes sont normales, ça fait partie de tout combat, mais si j’ai de la difficulté à vaincre ce qui m’accable, ce n’est peut-être pas parce que je n’essaie pas assez fort. C’est peut-être surtout par manque de foi. Je ne crois pas réellement que je peux être sauvé concrètement et complètement du péché qui me retient captif.

 

Si vous n’avez jamais saisis Jésus-Christ comme votre Sauveur en ce sens, il est le seul qui peut vous guérir et vous rendre réellement libres. Comment ? C’est lui seul qui guérit notre cœur et peut produire en nous une repentance authentique qui libère de ces « maladies » qui nous accablent. Cessez de vous tourner vers toutes ces choses qui vous rendent esclave, mais regardez à Jésus. Allez voir le docteur pendant qu’il est temps.

 

Si vous êtes croyants, que vous avez mis toute votre confiance en Jésus-Christ et son sacrifice à la croix pour votre salut, mais que vous ressentez toujours le besoin d’un cœur transformé ; vous vous sentez encore esclaves de toutes sortes de choses : ne désespérez pas. Commencez par revenir à la base.

« Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus Christ, marchez en lui,” (Col 2.6)

 

Réfléchissez sur ce qu’il a fait pour vous à la croix. Voyez dans sa mort la victoire sur vos péchés spécifiques et sur les choses qui vous rendent esclave. Voyez dans son sang qui a coulé, la guérison de tout mal qui vous accable. Lorsque vous êtes tentés, réalisez que vous n’avez plus à céder ces choses : vous êtes libres! Vous n’avez plus à être contrôlé par votre carrière, l’opinion de ceux qui vous entourent, vos convoitises, votre égoïsme. Réjouissez-vous du fait qu’il fait de vous une nouvelle créature et vivez dans cette nouvelle identité par la foi.

 

Oui, ces choses demandent du travail, de la discipline, et du renoncement, mais c’est par la foi en Jésus que sa victoire à la croix devient toujours plus réelle dans ma vie. Je peux surmonter la peur et l’angoisse parce qu’il a surmonté la peur et l’angoisse. Je peux guérir de mon désir de plaire parce qu’il a été constant jusqu’à la mort, obéissant seulement à son Père. Je peux vaincre une addiction parce qu’il me déclare libre en lui.

 

Conclusion

Quand je tombe, je me repends, je remercie Dieu pour son pardon en Jésus, et je lui demande une nouvelle dose de foi pour marcher de nouveau dans cette nouvelle vie qui est la mienne.

 

La solution pour le peuple d’Israël demeure la même que pour nous. Dieu a donné son Fils, le grand docteur  pour nous guérir et nous restaurer. Maintenant, allons-nous nous tourner et nous confier en lui?

 

Guéris-moi, Éternel, et je serai guéri ; Sauve-moi, et je serai sauvé; Car tu es ma gloire. Jérémie 17.14

Y’a-t-il un docteur dans la salle?

Introduction

Osee14aÇa fait maintenant plusieurs semaines qu’on regarde ensemble le livre d’Osée.  On a parlé du mariage et de la famille d’Osée comme illustration de l’amour de Dieu pour son peuple et en même temps de la colère qu’il ressent de les voir infidèles; un peu comme la colère qu’Osée doit ressentir à voir son épouse lui être infidèle. Et même là, le mariage d’Osée ne suffit pas pour décrire l’infidélité d’Israël. Israël s’est détourné de Dieu tellement souvent qu’on ne peut plus les compter. Mais pourquoi Dieu, malgré son jugement, n’abandonne-t-il pas? Pourquoi est-il aussi tenace?

 

Comment ce peuple infidèle pourra-t-il finalement obtenir la délivrance et le pardon? Comment sa relation d’alliance avec Dieu sera-t-elle rétablie? Comment bénéficier à nouveau de la glorieuse présence de Dieu et de sa bénédiction après toutes ses infidélités? Y-aura-t-il un reste qui reviendra à Dieu après que le jugement soit passé ?

 

Ce chapitre 14 d’Osée s’applique aussi à nous parce que nous ne sommes pas très différents des Israélites. Regardez-bien comment l’exhortation que Dieu apporte s’applique aussi à nous en 2009. Je vise donc couvrir avec vous les points suivants :

 

  1. Israël invité à revenir à Dieu repentant
  2. Israël doit être guéri pour revenir à Dieu de manière durable
  3. Nous avons aussi des maux qui doivent être guéris
  4. La solution qui s’offre à nous est la même que pour Israël

 

1. Israël invité à revenir à Dieu repentant

Regardons premièrement ensemble la repentance dont il est question ici :

 

L’invitation lancée par Dieu au-travers son prophète implique en premier lieu de reconnaître et admettre sa propre responsabilité et le mal qu’on a fait (verset 1). « Car tu es tombé par ton iniquité ». On se rend compte assez facilement que depuis Adam et Ève à la chute jusqu’à la psychologie modernes, l’humain est devenu expert à mettre le blâme sur les autres. Ça fait partie de notre nature. Mais une vraie repentance ne peut se faire à moins de se mettre d’accord avec Dieu. Pas seulement sur le mal qu’on a commis, mais sur la justice de son jugement. C’est de  d’abord prendre conscience du problème, et du fait que quelque chose doit être fait pour le régler. David exprime cette attitude lorsqu’il dit au Psaume 51 : « J’ai péché contre toi seul, Et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux, En sorte que tu seras juste dans ta sentence, Sans reproche dans ton jugement. » En reconnaissant qu’on tombés à cause de nos propres fautes, qu’on est responsables de notre malheur, que notre jugement est pleinement mérité, on se met d’accord avec Dieu et c’est le début d’un rétablissement.

 

Mais ceci n’est pas tout. On ne vient pas à Dieu n’importe comment. Au verset 2, Dieu les invite à venir à lui en ses propres termes, comme on se présente devant un roi. Au lieu d’apporter un présent, ils doivent se présenter à lui avec des paroles de repentance. La seule manière de pouvoir de nouveau venir à lui, c’est avec ces paroles humbles. Regardons-les une après l’autre :

 

a) Ils doivent implorer son pardon sur leur désobéissance. Pas un péché isolé, mais sur toute iniquité, c’est-à-dire tout ce qui cause leur culpabilité. Quand on vient devant Dieu, il n’est pas question de repentance sélective, mais d’un dévoilement complet. Il n’est pas question de cacher quoi que ce soit, mais de se mettre à cœur ouvert devant Dieu et de l’implorer de tout pardonner.

 

b) La deuxième parole implique de réaliser qu’on ne peut rien apporter sinon que notre gratitude et notre hommage. Rien de ce qu’on peut faire ne peut effacer nos torts ou nous rendre plus favorable à ses yeux. Ils ne peuvent qu’implorer Dieu de les recevoir favorablement, de jeter un regard de grâce sur eux. En même temps, il y a un engagement ici à venir à Dieu avec « les taureaux de nos lèvres ». C’est ici le sens littéral de cette expression. Au lieu d’un sacrifice, ou peut-être, en parallèle avec le sacrifice de culpabilité offert à cette époque, celui qui le rendra présentera à Dieu la louange de sa bouche. En effet, il y a on réaffirme ici que tout ce qu’on peut offrir et rendre à Dieu, c’est des paroles de reconnaissance et d’hommage. Dieu prend plaisir à faire miséricorde, et on ne peut rien offrir en retour sinon notre gratitude.

 

Ceci est très important parce qu’on est toujours enclin à vouloir marchander avec Dieu. Pourtant, la personne qui vient devant Dieu repentante n’a rien à offrir sinon sa culpabilité. Rien de ce qu’elle peut faire avant, pendant, ou après ne peut la rendre plus agréable aux yeux de Dieu. Elle ne peut que faire de sa vie quelque chose de vécu en gratitude envers la grâce de Dieu. On retrouve cet élément de dépendance totale sur la grâce de Dieu dans la repentance ici.

 

c) Ensuite on voit au verset 3 que la vraie repentance implique aussi de renoncer et abandonner tout rival, tout ce qui prend la place de Dieu. Dans le cas d’Israël, il s’agissait :

  1. « L’Assyrien ne nous sauvera pas » : De leurs alliés puissants
  2. « nous ne monterons pas sur des chevaux ». De leur propre force militaire, de leurs propres moyens.
  3. « Nous ne dirons plus à l’ouvrage de nos mains : Notre Dieu! » : Des idoles qu’ils se fabriquaient. De toute chose qui prend la place de Dieu.

Ceci est important parce qu’au-delà des actions spécifiques, des péchés au pluriel, il y a l’attitude du cœur, le péché au singulier. L’infidélité à Dieu à pour racine l’idolâtrie. Pour se tourner authentiquement vers Dieu, il faut se détourner de tout ce qui prend Sa place dans nos vies. On a parlé beaucoup de ce thème de l’idolâtrie dernièrement, donc on ne va pas s’attarder là-dessus maintenant.

 

d) La dernière petite phrase résOsee14bume vraiment bien la disposition d’un cœur repentant. Il s’agit de venir à lui comme un orphelin. Les orphelins sont les personnes les plus démunies, faibles, et impuissantes de la société. C’était encore plus vrai à cette époque qu’aujourd’hui. Ils n’ont personne pour les défendre sinon Dieu. Ils n’ont aucun moyen ou aucun avenir. C’est justement cette disposition humble et sans prétentions de celui qui se reconnaît impuissant, faible, et démuni que Dieu demande.  Il n’a plus de recours, plus d’espoir, sinon que ce qui peut venir de Dieu.

 

Voilà la repentance authentique qui est appropriée devant un souverain comme Dieu. Celle qui se met d’accord avec lui, qui ne cache rien, mais qui met tout à découvert, qui implore sa grâce en réalisant qu’on ne peut rien pour mériter son pardon, et qui se tourne entièrement vers lui dans un état de dépendance totale.

 

Mais comment une telle repentance est-elle possible après autant d’échecs? Est-ce qu’il faut juste essayer plus fort? L’histoire du peuple de Dieu et le message du livre d’Osée nous rappelle que Dieu doit intervenir.

 

2. Israël doit être guéri pour revenir à Dieu de manière durable

Et heureusement, la suite du chapitre nous  parle d’une promesse merveilleuse

Dieu promet :

–          Une guérison, un rétablissement. Litt : je les guérirai (v.4)

–          Un amour libre, qui ne trouve plus d’obstacles chez eux

–          Un pardon complet, lorsque sa colère sera détournée d’eux

–          Une nouvelle vie et des fruits qui viennent de Dieu. (v.8)

 

Toutes ces choses sont reliées entre elles, mais j’aimerais m’attarder ce matin au premier élément de cette promesse, celui de la guérison. Osée nous parle d’une guérison de ce qui est traduit comme l’infidélité, l’inconstance, l’abandon, et l’apostasie.

 

C’est une maladie chronique et grave qui date de longtemps. Dans les chapitres précédents, Dieu disait : « Mon peuple est enclin à s’éloigner de moi; On les rappelle vers le Très-Haut, Mais aucun d’eux ne l’exalte. » (Osée 11.7)

 

Le peuple avait même essayé une repentance superficielle comme on a vu au chapitre 6 :

« Venez, retournons à l’Éternel! Car il a déchiré, mais il nous guérira; Il a frappé, mais il bandera nos plaies.  Il nous rendra la vie dans deux jours; Le troisième jour il nous relèvera, Et nous vivrons devant lui. » (Osée 6.1-2) Dieu avait rejeté cette approche puisque leur cœur n’y était pas vraiment. C’est donc dire que leur bilan, leur historique en la matière n’est pas très reluisant.

 

Osee14cC’est pour cela que cet espoir suscité par le prophète Osée nous porte à tourner les yeux vers celui qui peut guérir. Il anticipe l’intervention de quelqu’un qui pourra venir régler cette maladie une fois pour toutes. Ces promesses que l’on lit ici anticipent la venue du Messie. C’est Jésus Christ et lui seul qui peut apportera la guérison d’un cœur tortueux, infidèle, et inconstant. C’est lui qui est la manifestation de l’amour libre de Dieu, qui détourne complètement la colère et le jugement et qui fait porter du fruit.

 

Car le problème ultime, c’est le cœur qui doit être guéri, comme Jésus le dira au gens de son temps. Je pense que vous savez que quand la Bible parle de cœur, il ne s’agit pas de notre organe qui pompe le sang, ni de l’amour romantique comme on voit partout à la St-Valentin.  Dans la Bible le cœur est le centre de la personne, ce qu’elle est réellement dans son intimité la plus profonde.  Qui on est réellement et de manière authentique est souvent caché des autres. Le cœur, c’est cela. C’est le point central de nos désirs et notre volonté et nos émotions, ce qui définit ultimement une personne au-delà des apparences.

 

C’est ce cœur qui est malade et qui se détourne constamment de Dieu. Ses désirs, ses motivations, ce qu’il aime, et ce qu’il veut faire est contrôlé par le péché. C’est une force extraordinaire et c’est pour cela que Dieu, pour régler ce problème, promet de changer un cœur de pierre (un cœur endurci) pour un cœur de chair (un cœur sensible et vivant pour lui).

 

Et c’est lui, Jésus, qui  vient apporter la guérison. Au tout début de son ministère, il s’est levé dans la synagogue de son village natal pour lire cet extrait du prophète Ésaïe en l’applicant à lui-même :

« L’esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, Car l’Éternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, Pour proclamer aux captifs la liberté, Et aux prisonniers la délivrance; » (Ésaïe 61.1)

 

Il est venu non seulement pour guérir ceux qui avaient une maladie physique (tel les aveugles, sourds, paralytiques, etc.), mais surtout pour guérir les malades : ceux qui étaient conscients de leur condition maladie spirituelle. Les maladies physiques étaient souvent une image superficielle d’un problème plus profond beaucoup plus grave (Par exemple, la guérison du paralytique). Jésus guérissait souvent les deux ensemble. Il dira aussi plus tard : « … Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler à la repentance des justes, mais des pécheurs» (Mt 9.12) La maladie, c’est le péché; pas seulement les péchés, mais la force du péché qui agit dans nos cœurs. Les péchés n’arrivent pas par accident. Ce sont la plupart du temps des actes délibérés, souvent prémédités, et motivés par une force intérieure. C’est cela le péché qui infecte le cœur de tout homme et femme, dès le plus jeune âge.

(à suivre)

Un témoignage personnel – partie 2

Est-ce que Dieu va juger au point de ne rien laisser subsister?

La promesse

On voit ensuite dans les 3 versets qui suivent (1.10-11, et 2.1 ou 2.1-3 dans certaines traductions) une promesse merveilleuse. Heureusement pour nous, il y a un « cependant »! Cette promesse compte plusieurs éléments :

1)      Le nombre des enfants du peuple de Dieu sera innombrable. On ne peut s’empêcher de penser à la promesse faite à Abraham, très longtemps auparavant : « je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; » (Gen 22.17) Osée rappelle au peuple que malgré le jugement qui vient, et les difficultés qui vont suivre, Dieu est toujours assez puissant pour faire de qui restera  un peuple immense. Malgré tout ce qui s’est passé, et l’infidélité de son peuple, Dieu reste fidèle à son alliance avec Abraham.

2)      Les jugements et malédictions qu’on a vu auparavant sont renversées : ceux qui n’était pas son peuple seront de nouveau appelé son peuple.  Le plan de salut de Dieu n’est pas terminé. Il y a encore espoir. En fait, la promesse va plus loin : elle dit que ces gens seront appelés enfants du Dieu vivant!

3)      Le peuple divisé sera réuni. Et non seulement il sera réuni, mais la raison de cette unité sera un chef commun. On voit plus loin dans Osée que ce chef sera David, c’est-à-dire quelqu’un qui sera l’incarnation ou l’idéal qu’était David. Dans le contexte des autres promesses du genre des prophètes, on peut comprendre qu’il s’agit ici du Messie qui sera le chef de son peuple et abolira les barrières et les vieilles chicanes. Ceci implique aussi que le peuple sera aussi uni dans son culte à Dieu, qui aura de nouveau compassion d’eux.

4)      Ils sortiront du pays préfigure un nouvel exode et une nouvelle délivrance. Dieu aura compassion, et au lieu de la défaite militaire, il y aura libération. En lisant la conclusion « grande sera la journée de Jizreel », on ne peut s’empêcher de penser au premier-né d’Osée, qui avait annoncé le jugement et la défaite militaire. Grande est la journée laisse plutôt entrevoir un jour heureux, un jour de victoire, un jour de fête, tout au contraire des évènements qui auront eu lieu en cet endroit auparavant.

Rénovation extrême (Ou comment cela s’applique à nous)

Osée n’élabore pas beaucoup sur ces promesses ici, et c’est souvent le cas avec les prophètes. On a une promesse générale, mais on ne sait pas exactement quand ou comment cela va se passer. On pourrait penser qu’on parle simplement d’un retour de l’exil pour le peuple Juif. Et certainement que le peuple juif est revenu de l’exil – en tout cas en partie, parce que ceux qui restaient ne sont pas tous revenus. Mais plusieurs choses nous dirigent vers une compréhension beaucoup plus large de cette promesse :

1)      La plus importante est sans aucun doute la manière dont Paul et Pierre, les deux apôtres, l’interprète dans le Nouveau Testament : « Ainsi nous a-t-il appelés, non seulement d’entre les Juifs, mais encore d’entre les païens, selon qu’il le dit dans Osée: J’appellerai mon peuple celui qui n’était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n’était pas la bien-aimée; et là où on leur disait: Vous n’êtes pas mon peuple! ils seront appelés fils du Dieu vivant. » (Rom 9.26) et 1 Pierre 2.10 en s’adressant à des églises mixtes : « vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde. » Ces deux versets nous indiquent que les apôtres ont compris la prophétie d’Osée comme annonçant l’élargissement du peuple de Dieu, ou plutôt un peuple de Dieu formé de Juifs et non-Juifs. En effet, certainement qu’on pouvait dire des non-Juifs qu’ils n’étaient PAS les peuple de Dieu. Et le peuple juif était désormais au même niveau : PAS mon peuple. Mais Dieu a fait un travail de rénovation extrême : il s’est formé un nouveau peuple formé de ceux qui ont le descendant de David comme chef : Jésus-Christ.

2)      Outre ces liens plus évidents, d’autres petits indices dans Osée nous laissaient entrevoir cela. Il y a par exemple le fait qu’on renvoie à la promesse faite à Abraham, et par lequel il fut justifié par la foi. Dieu avait aussi dit à Abraham qu’il serait une bénédiction pour tous les peuples. D’ailleurs, c’est ce que Paul nous rappelle dans Galates 3 : « Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice,  reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d’Abraham. Aussi l’Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d’avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham: Toutes les nations seront bénies en toi! de sorte que ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant. »

3)      On remarque aussi cette promesse d’être appelé enfant de Dieu. C’est un concept relativement nouveau pour l’Ancien Testament. (Dt 14.1 est le seul autre endroit ou l’on en fait mention, mais généralement on ne parlait pas de personnes comme étant fils ou fille de Dieu) On sait maintenant qu’avec la venue du Fils par excellence, le Seigneur Jésus, et par son sacrifice, nous sommes adoptés dans la famille de Dieu et sommes ses enfants de plein droit.

C’est donc possible de se voir nous aussi dans la continuité de se grand plan de rédemption que Dieu a mis en marche après la chute de l’homme dans le péché et la désobéissance. Même malgré le péché et le jugement que nous méritons, il se forme un peuple, depuis les temps anciens jusqu’à aujourd’hui et jusqu’à sa venue. Il le fait pour démontrer toute l’étendue de son amour et sa gloire.

Réflexion sur le privilège de faire partie du peuple de Dieu et d’être appelés enfants

Au début, j’ai mentionné qu’on doit apprendre quelque chose de Dieu au-travers de cette promesse… mais quoi ?

1)      Que Dieu est plus fort que le péché! On peut se couler et être au plus profond du désespoir, mais jamais hors de portée de la main de Dieu.

  • Quand on voit des catastrophes incroyables se produire autour de nous, ou encore dans notre vie. Des souffrances difficiles qui nous paraissent impossible à supporter…si on a subit des injustices ou été maltraités ou abusés, on peut s’accrocher à lui et être persuadé qu’il pleure quand on pleure et qu’il se réjouit avec nous. Il n’est pas indifférent, et on peut toujours s’appuyer sur Lui en sachant qu’il veille sur nous.
  • Si c’est notre péché qui est en cause, si l’on souffre parce que nous avons décidé de mener notre vie à notre propre manière, il est encore temps de changer d’attitude  et de se soumettre à Lui. N’attendez-pas que les dommages soient encore plus graves. Que votre cancer soit en phase terminale!!!  Venez voir le grand docteur pendant qu’il est encore temps et laissez-vous soigner par Lui.
  • Si tout parait bien aller dans votre vie et que vous croyez que Dieu est superflu, faites attention…quand Osée commença à annoncer son message, c’était l’abondance et la paix. Le succès matériel et la prospérité ne veulent rien dire. Tout peut s’envoler en un instant, et que reste-il après? On est un peu trop obsédés dans ce pays en général par le rêve la p’tite vie tranquille de la classe moyenne (The American dream) comme si c’était le plus haut point de notre vie, le succès.
  • Cela nous rappelle aussi que Dieu châtie ceux qu’il aime. Hébreux 12 nous dit même que c’est normal pour un enfant de Dieu d’être châtiés par son père. Quiconque dit que la vie chrétienne n’est que bonheur et prospérité jusqu’au paradis se trompe. Au contraire, beaucoup de difficultés nous attendent, justement pour nous faire grandir dans notre foi en notre Père céleste. Quand cela nous arrive, quoi faire sinon se soumettre à Sa correction et revenir à Celui qui est la source et seul espoir de vie et de salut. Ne pas être surpris, mais faire attention à l’amertume et le désespoir. Et c’est difficile, par ce que lorsque l’épreuve nous frappe, c’est n’est pas nécessairement là que vont nos pensées…

2)      C’est un Dieu fidèle à ses promesses, qui accomplit celles-ci peu importe si la situation apparaît impossible. En fait il se plait à le faire quand les circonstances sont impossibles.

  • Comme Osée, nous devons regarder à Lui et vivre en se reposant sur ses promesses. Je ne vois pas comment Osée a pu supporter toutes ces années cette situation difficile dans sa famille, tous les problèmes et les maux que ça a du lui donner, sans compter de devoir être un prophète de malheur et prêcher dans le désert pendant des années en se faisant rire de lui. La seule manière qu’il a pu supporter tout cela est en gardant les yeux sur Celui qui est le Dieu fidèle, qui accomplit ce qu’Il dit, qui garde ses promesse, et qui accomplit son plan de salut peu importe les circonstances. Comme Abraham, il a du regarder au loin.
  • Développer la  patience, ce qui est difficile pour nous qui sommes de plus en plus habitués d’avoir tout  ici maintenant. Peut-être qu’on est impliqué dans quelque chose depuis longtemps et qu’on ne voit pas de fruits. Peut-être qu’on prie pour le salut de quelqu’un ou un autre besoin que Dieu nous met à cœur depuis longtemps, et il n’y a pas de réponse en vue. Ne vous découragez pas. Dieu est fidèle et fait toutes choses bien en son temps. Entretemps, il nous fait comprendre que Lui , il est suffisant pour nous.
  • Quel privilège de faire partie de son peuple, et maintenant que nous sommes adoptés par lui, de pouvoir être appelés ses enfants! C’est le Dieu qui renverse les royaumes et qui se moque des puissants! Et en même temps, c’est Celui que je peux appeler papa!
  • Comment ne pas se réjouir comme le font ceux qui sont décrits au verset 2.3 et dire à mon frère, sa sœur : tu es aimé! Tu es enfant de Dieu! On a besoin l’un de l’autre, pour s’encourager, se rappeler qui nous sommes et qui est notre Père.

« N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour. » Heb 10.25

Un témoignage personnel – partie 1

Enseignement apporté par Jean Maurais le 19 juillet 2009

Petite promenade historique dans l’antiquité

Un des jugements de Dieu sur Salomon, à cause de son infidélité, fut de diviser le royaume d’Israël en deux parties. Ceci s’est réalisé lors du règne de son Fils Roboam. Ce qui est aussi important de mentionner, c’est que le chef du royaume du Nord (Israël), Jéroboam, avait peur que ses sujets retournent à Jérusalem, la capitale du royaume rival, pour adorer Dieu dans son temple. De tels déplacements entraîneraient sûrement à la longue un retour du peuple vers le royaume de Juda, et le royaume d’Israël serait considérablement affaibli.

C’est donc pour des considérations politiques, par peur, orgueil et facilité, que Jéroboam, le roi du royaume du Nord, a fait construire deux veaux d’or pour que son peuple puisse offrir un culte à Dieu sans faire le voyage à Jérusalem. Bien sur, ceci contrevenait directement aux directives de Dieu. Ces idoles furent rapidement une occasion de chute pour le peuple qui se mit ensuite à adorer des idoles de toutes sortes et tomba dans toutes sortes de péchés.

Les rois se sont succédé et le mal s’est aggravé au point où Dieu doit intervenir pour exercer son jugement. C’est ce qu’il fait envers les descendants d’Achab et de Jézabel, qui avaient entraîné le peuple plus loin que leurs prédécesseurs  dans l’idolâtrie. Dieu exécute son jugement au-travers de Jéhu, un des généraux de l’armée d’Israël dans la ville de Jizréel. Mais Jéhu va beaucoup plus loin que ce que Dieu lui commande et tue même le roi de Juda et des membres de sa famille. De plus, il n’élimine pas les idoles que les rois qui l’avaient précédé avaient fait construire mais agit plutôt par ambition personnelle.  Dieu lui annonce alors qu’après 4 générations, sa dynastie s’éteindra. Jéroboam II est l’arrière petit-fils de Jéhu et le dernier roi du royaume du Nord à connaître un règne plutôt paisible.

En fait, vu de l’extérieur, le règne de ce roi était un des plus glorieux du royaume du Nord. Il reprit les territoires perdus par ses pères et humilia et assujettit ses voisins. Son règne fut accompagné d’une période de grande prospérité, mais ceci ne fut pas l’occasion de se tourner vers le seul vrai Dieu. Au contraire, le peuple continua à s’éloigner de Dieu malgré les nombreux avertissements et attribua plutôt leur succès à leurs idoles. La Bible nous dit peu de son règne, probablement parce qu’il n’y avait rien de remarquable justement du point de vue de Dieu.  Une belle économie, un niveau de vie confortable, la sécurité et stabilité politique et militaire ne veut absolument rien dire. Au contraire, le pays se décomposait de l’intérieur.

C’est sous le règne de ce roi qu’Osée fut appeler à parler de la part du Seigneur Dieu.  De par la liste de rois mentionnés au verset 1, on peut penser que son ministère a duré presque toute sa vie adulte, peut-être jusqu’à une soixantaine d’années. Il fut un des premiers à avertir le royaume d’Israël, mais il dut commencer à le faire alors que tout allait bien…du moins en apparence.  C’est probablement plus tard dans son ministère qu’il a mis par écrit ce qui nous est parvenu aujourd’hui.

Quel défi d’être chargé d’une annonce de malheur à une telle époque! Autant prêcher dans le désert! (Ça nous rappelle aussi l’appel du prophète Ésaïe) Il a du attendre longtemps et supporter le mépris de ceux qui l’entouraient avant de finalement voir Dieu commencer à accomplir ce qu’il avait annoncé au-travers de lui.

Et ce temps, il ne l’a pas passé dans la joie, mais dans une situation familiale difficile. On peut supporter beaucoup de choses personnellement, mais quand ça touche notre époux/épouse et nos enfants, c’est beaucoup plus difficile. De plus, la parole qui allait se réaliser n’était pas joyeuse, mais plutôt un jugement aux conséquences très graves. Osée serait ultimement justifié aux yeux de tous, mais au prix de la destruction totale de son pays et du malheur de ses habitants. Ce n’est pas le genre d’événements qu’on attend avec impatience, même quand on est tourmenté par le comportement de ceux qui nous entourent.

Un témoignage personnel

La première parole que Dieu adresse à Osée lui commande de marier une femme prostituée. Jonathan en a parlé un peu lors de son introduction et nous allons en reparler encore, donc je ne veux pas trop m’attarder sur ce point aujourd’hui. Par contre, il serait utile de réfléchir aux raisons qui motivent cette drôle (pour ne pas dire scandaleuse) de demande.

Osée, comme Dieu, s’était engagé par alliance envers une épouse sans réputation qui allait lui être infidèle. On peut se demander à qui sert l’illustration? Je vous soumets l’idée qu’elle sert premièrement à Osée qui est celui qui la vit de plus près. Il va ressentir lui-même ce qui hante le cœur de Dieu et tout cela va marquer son ministère.

Osée ne pourra pas s’en tirer en proclamant un message du haut de son pupitre (ou peu importe l’endroit où les prophètes proclamaient leur message à cette époque-là) pour ensuite rentrer chez lui, prendre une petite bière et se la couler douce. Non, il va être lui-même un exemple vivant de ce qui se passe entre Dieu et son peuple, tous les jours de sa vie. Il vivra avec cette femme et son comportement (et tous les répercussions que cela aura dans son entourage, les commentaires des voisins et de la parenté), et il aura des enfants d’elle qui serviront eux aussi de message au peuple. Tout cela fera partie de son quotidien. C’est de la conciliation travail-famille extrême! En prêchant par sa vie, le ministère d’Osée aura un impact beaucoup plus marquant, et il pourra, si c’était possible, se mettre à la place de Dieu et voir les choses comme Lui les voit.

Bien sur, l’image parle aussi directement au peuple de son époque qui a besoin d’être confronté à son état spirituel et moral. S’il y a quelque chose de choquant dans la manière de faire du prophète, ce l’est encore plus dans le cas du peuple vis-à-vis de son Dieu. Cette image de la prostitution sera reprise par beaucoup de prophètes par la suite parce qu’elle illustre exactement ce qui se passe quand le peuple se détourne de Dieu.

Troisièmement, cette image nous parle encore aujourd’hui, à nous qui sommes  le peuple de Dieu pour nous mettre en garde et aussi apprendre à mieux connaître notre Dieu. C’est ce que j’espère qu’on peut en retirer tous et chacun aujourd’hui…de se faire rappeler les conséquences de l’infidélité, et surtout, d’apprendre à mieux connaître notre Dieu qui est le même aujourd’hui et éternellement.

Explication de la signification des trois naissances

L’histoire ne s’arrête pas là, avec le mariage…la famille s’agrandit parce que Dieu accorde des enfants à Osée et Gomer. Dans le cas des enfants, c’est leurs noms qui ont une signification spéciale et servent à révéler quelque chose  de la part de Dieu.

Son premier fils est nommé Jizréel, d’après la ville ou Jéhu a désobéi à Dieu. En même temps, la ville et la vallée qui l’entoure fut témoin de nombreuse bataille à cause de sa position stratégique. Le roi Achab y avait sa maison d’été et une garnison. Si un ennemi viendrait attaquer du nord, il passerait certainement par Jizreel, ce qui fut le cas quand les Assyriens envahirent le pays quelques décennies plus tard. Ce n’est donc pas étonnant que Dieu annonce une défaite militaire à cet endroit. Que l’endroit soit symbolique ou non, il n’en reste pas moins que le royaume du Nord subit la défaite, une défaite finale et totale, en 722 av. J.C.

Puis vient la naissance d’un deuxième enfant, une fille cette fois. Son nom est Lo-Ruchama, ce qui veut dire littéralement : Pas de compassion ou de pardon. Le peuple de Dieu avait subit plusieurs malheurs, défaites et conquêtes par le passé, mais grâce à la compassion du Seigneur et à cause de leur repentance, Dieu les avait pardonnés et délivrés.  Toute l’histoire du peuple juif en était une d’infidélité-jugement-délivrance-repos (On n’a qu’à regarder le livre des Juges pour de multiples exemples). Mais voilà que non seulement il y a une grande défaite qui s’annonce, mais que par la suite, il n’y aura plus de pardon! Ce jugement sera plus grave qu’aucun auparavant.

Qu’il en soit conscient ou pas, le peuple est entièrement dépendant de la bonne volonté de Dieu. Il est si petit  en comparaison avec les nations puissantes qui l’environnent. Son seul espoir de subsistance est l’amour du Dieu vivant – Dieu qu’il méprise maintenant depuis plusieurs générations. N’étais-ce pas là le rappel que les prêtres avaient le mandat de faire par cette bénédiction qu’ils prononçaient chaque matin?

« Que l’Éternel te bénisse, et qu’il te garde!  Que l’Éternel fasse luire sa face sur toi, et qu’il t’accorde sa grâce! Que l’Éternel tourne sa face vers toi, et qu’il te donne la paix!  » Nombres 6.24-26

L’Éternel allait détourner son regard, et quand il le fera, mieux faut ne pas être à la place de ceux qui sont abandonnés par lui.  À l’inverse, le royaume du Sud demeure encore fidèle à Dieu dans l’ensemble. Juda fut épargné, et comme le texte nous le dit, aucunement par quelque mérite que ce soit, mais par l’intervention miraculeuse de Dieu. Après avoir vaincu le royaume du Nord, le roi Assyrien se dirigera vers le royaume du Sud, Juda, qui n’a aucune chance devant la puissance militaire assyrienne. Pourtant le roi Assyrien rentrera chez lui quelques temps après, parce qu’il aura perdu 185,000 soldats en une seule nuit!

Le dernier enfant nait de Gomer : il s’agit de Lo-Ammi. C’est l’étape finale de la descente vers le jugement complet. Ce nom veut dire pas mon peuple. Comment imaginer quelque chose de pire pour une petite nation, dont la seule distinction utile est d’être mise à part pour Dieu? Que de se faire dire qu’elle n’est plus son peuple, qu’elle n’est finalement qu’un parmi des nombreux peuples sur cette planète!

Dieu s’était lié à ce peuple qu’il avait délivré lors de l’exode d’Égypte. Il s’était révélé à lui comme JE SUIS, celui qui est toujours là, d’éternité en éternité, le Dieu d’Abraham, Isaac, et Jacob, son Dieu. C’était la promesse liée à l’alliance conclue avec le peuple d’Israël. Pourtant, Dieu dit par Osée, que lui, JE SUIS, n’est plus rien pour eux. Il y a un jeu de mot tragique ici. Par leur désobéissance répétée, leur infidélité, et leur mépris, ils ont rompu cette alliance et tout est terminé…ou presque.

Le seul lien d’espoir possible, malgré la défaite militaire, malgré le jugement et la fin de la miséricorde de Dieu, c’était au moins de savoir être son peuple choisi. Qu’au moins il reste un lien, un espoir. Peut-être aussi cette malédiction est donnée en réponse aux gens qui disaient sûrement : « Oui, c’est bien beau tout ça, mais nous on est le peuple de Dieu! Dieu va finir par nous délivrer» Dieu répond catégoriquement : C’est terminé! Malgré tous les privilèges que vous pensez avoir. Quelle malheureuse ironie que de se servir de notre statut, nos privilèges, pour justifier une conduite qui déplait à Dieu! C’est là que le péché nous mène et le jugement de Dieu suit inévitablement.

Que pensez-vous qu’était la réaction des gens qui furent témoin de cette annonce d’Osée? Malheureusement, ils l’ont ignoré, sinon peut-être un reste qui est resté attaché à Dieu.

Réflexions sur le jugement de Dieu et application à notre époque

Vous avez lu les versets  qui suivent donc ce que Dieu va accomplir plus tard. Mais je vous ferai remarquer que le gouffre de temps qui s’écoule entre les versets 9 et 10 (1.9 et 2.1) C’est l’horreur de la guerre, la déportation, et l’exil. Pas besoin de vous faire un dessein pour vous expliquer comment ça se passait quand des armées cruelles tel les Assyriens envahissaient un pays. Il suffit de dire que les gens subissaient les pires horreurs imaginables, tout ce qu’il y a de plus brutal et sanglant. On parle de mort, de familles détruites ou séparées, de famines, de destruction, viol, esclavage, et ainsi de suite.

Cette histoire nous illustre tout ce qu’il y a de dégoutant dans le péché :

–          La désobéissance à Dieu débute souvent par des compromis de facilité, sont motivés par la peur ou l’orgueil. C’était le cas avec Jéroboam, et ce l’est encore aujourd’hui. On veut plaire aux autres, on veut se faire plaisir, on veut faire ce qui nous tente, on a peur de ce qui semble plus puissant que nous, etc. C’est difficile pour tous, mais particulièrement pour les jeunes. On veut « fitter » à quelque part et ce n’est pas facile de se tenir debout, seul, et de ne pas faire comme les autres. Soyez fidèles à Dieu, et va se manifester puissamment en votre faveur! Comme il l’a fait pour le royaume de Juda.

–          Le péché peut laisser supposer que tout va bien mais il détruit tout de l’intérieur. Il ne faut jamais se fier aux apparences…regardez notre société. Tout semblait aller bien au temps d’Osée. « Mangeons et buvons car demain nous mourrons! ». C’est facile pour nous croyants de se laisser entraîner dans le « succès » apparent autour de nous. Après tout, « ça marche »! C’est la règle de décision aujourd’hui : « est-ce que ça marche pour toi? » ou la règle émotive : « Comment tu te sens par rapport à ça? » Fies-toi à tes sentiments.

Laissez-moi vous dire : le péché, ça marche! Et ça fait plaisir! Mais comme un cancer, ça va vous ronger de l’intérieur jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Tout à coup, ça ne marchera plus! Et il n’y aura plus rien à ressentir sinon la honte, le regret et le dégout ! Il n’y a rien de valable au bout de cela, mais c’est comme une drogue… Mais notre plus grand bonheur, il est en Dieu et en marchant fidèlement avec Lui. Ne soyons pas influencés par ces mentalités centrées sur moi-même, mais plutôt à développer une manière de vive qui honore Dieu et qui apporte une joie qui dure.

–          On voit aussi que le péché a une dimension personnelle et sociale. Même ce qui est fait en secret affecte les gens tout autour. On peu maintenir une façade pour un temps, et prétendre qu’un tout petit peu, ça ne fait pas de mal à personne. C’est un autre mensonge qu’on entend. Mais ultimement, tout le monde paie. Que se soit notre conjoint, nos familles, nos collègues, notre église, notre pays. Il n’y a rien de privé lorsqu’on pèche.

–          Le péché nous éloigne de celui qui nous aime. Le plus ignoble dans tout cela, c’est qu’il s’y trouve toujours des gens pour blâmer Dieu pour les malheurs que nous attirons nous-mêmes sur nous! Pourtant, Dieu est le mari fidèle dans l’histoire, et c’est son peuple qui se prostitue de tout côté. Bien qu’il serait totalement justifié d’agir drastiquement, il use de patience. Ça dépasse la compréhension humaine. Mais pourquoi est-ce qu’on s’acharne à se faire autant de mal? Regarder ce qui va arriver à ce peuple. Vous ne trouver pas cela triste? Ils ont beau l’avoir mérité, mais ce sont des personnes réelles comme vous et moi qui vont subir ces horreurs. C’est la même chose aujourd’hui, et ce sera la même chose au jugement dernier.

–          Le péché entraîne inévitablement le jugement de Dieu. Que ce soit demain, dans 10 ans, au jugement dernier, tous et chacun auront à rendre compte. Dieu avait choisi Israël pour témoigner de Lui comme nation, et c’est dans ce contexte qu’elle a souffert. Les contemporains d’Osée ont probablement rit de lui, tourné ses prophéties en dérision, mais un jour, ils ont ri jaune.

Pourquoi l’idée d’un jugement est impopulaire : on veut un Dieu père noël. On veut que les autres rendent comptes de leurs mauvaises actions. (par exemple Vincent Lacroix ou à une autre échelle, Hitler) Demandez à n’importe qui. Mais quand ça concerne moi, l’idée d’avoir à rendre compte de nos propres actions n’est pas très populaire et ne l’a probablement jamais été. Que l’attitude de Dieu envers moi soit en fonction de mon obéissance ou ma désobéissance nous parait étrange, pour ne pas dire « vieux jeu ». Pour soi, Dieu est le « bon Dieu ».

Mais le problème avec cette image de Dieu est que la croix devient superflue. Si Dieu ne fait aucun cas de notre désobéissance, la mort de son Fils n’est plus nécessaire. Un Dieu qui ne juge pas est un Dieu indifférent ou impuissant. Dieu est le juge le plus juste qu’on puisse imaginer. Est-ce que quelqu’un recevra autre chose que ce qu’il a pleinement mérité? Non![1]

Même pour nous chrétiens, cet aspect de Dieu peut nous rendre inconfortable. On préfère penser au Dieu amour qui envoi son Fils mourir à la croix. Mais l’amour véritable doit inclure le châtiment. Demandez aux parents parmi nous qui doivent apprendre l’obéissance à leurs enfants (c’est-à-dire tous!). Le Dieu qui aime véritablement ne peut laisser le mal impuni. C’est pour cela qu’il intervient périodiquement pour l’endiguer. C’est pour cela qu’il a envoyé son Fils, pour régler ce problème de manière définitive. Il a déversé le jugement qui nous revient sur son Fils, pour que ceux qui se confient en Lui pour leur salut ne soient plus passible de jugement mais qu’ils aient la vie!

Est-ce que Dieu va juger au point de ne rien laisser subsister?


[1]Ces deux paragraphes sont tirés de « Connaître Dieu » de J. I. Packer